En Argentine, le ministère de la santé a interdit l’importation, la distribution, la commercialisation et la publicité de différents types de cigarettes électroniques et de leurs accessoires “sur l’ensemble du territoire national”, en raison de leur nocivité potentielle pour la santé.
Interdiction d’importation, de distribution, de commercialisation et de publicité
Fin Mars 2023, le ministère de la santé a publié au Journal officiel une résolution signée par la ministre de la santé, Carla Vizzotti, qui établit l’interdiction des systèmes ou dispositifs électroniques destinés à l’inhalation de vapeurs ou d’aérosols de tabac, communément appelés “produits du tabac chauffés”.
La décision a été prise “sur la base des risques encourus” par l’utilisation de ces types de produits et inclut également tous les types d’accessoires destinés au fonctionnement de ces systèmes ou dispositifs, ainsi que les cartouches et les bâtonnets de tabac à chauffer.
Le ministère rappelle que dans le contexte d’une baisse de la consommation de tabac dans de nombreux pays du monde, les fabricants de tabac et d’autres entreprises “ont introduit sur le marché de nouveaux produits alternatifs, tels que des dispositifs électroniques permettant de fumer ou d’inhaler des aérosols avec ou sans nicotine”.
Partant du principe que ces produits sont dépourvus des effets délétères du tabac conventionnel, ces types de dispositifs sont couramment utilisés comme substituts, en particulier dans les lieux où il est interdit de fumer.
Selon le ministère de la santé, de nombreuses études indépendantes ont montré que les cigarettes électroniques ou les systèmes de tabac chauffé “produisent des aérosols contenant de la nicotine et d’autres substances chimiques telles que l’acétaldéhyde, l’acroléine et le formaldéhyde, qui sont nocives et potentiellement dangereuses pour la santé”.
En outre, la résolution indique qu’étant donné le degré d’accoutumance produit par la nicotine, l’utilisation de ces dispositifs représente non seulement un risque potentiel pour les personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, mais peut également “induire une dépendance à cette drogue” chez les nouveaux utilisateurs.
“Il est prouvé que les nouveaux produits tels que les HTP* et les produits similaires sont particulièrement attrayants pour les enfants et les adolescents, et leur introduction sur le marché peut conduire à l’initiation au tabac chez les jeunes et les adultes non-fumeurs, menaçant ainsi les résultats déjà obtenus dans la lutte contre le tabagisme”, ajoute le document officiel. (*Heated Tobacco Products).
Consommation du produit en Argentine
Selon les informations fournies par le ministère dirigé par Vizzotti, la consommation de cigarettes électroniques en Argentine avait des valeurs relativement faibles, atteignant 1,1% de la population adulte selon l’enquête nationale sur les facteurs de risque 2018.
Cependant, si l’on se concentre sur les adolescents, le pourcentage enregistre une augmentation “alarmante” qui, selon l’enquête mondiale sur le tabac chez les jeunes de 2018, a atteint 7% de la population âgée de 13 à 15 ans. En Argentine, la consommation exclusive de cigarettes électroniques a atteint 3 % des adolescents, ce qui porterait la prévalence totale de 2018 à 21 %.
La consommation de tabac en général n’est pas seulement nocive pour la santé de ses utilisateurs (avec environ 45 000 décès représentant 14 % de l’ensemble des décès), mais a également un impact énorme sur les comptes publics du pays, générant un coût médical direct annuel de plus de 196 milliards de dollars, un coût de perte de productivité du travail de plus de 91 milliards de dollars et des coûts de soins informels de plus de 75 milliards de dollars.
Une fausse bonne idée ?
Encore une fois, la politique de lutte contre le tabagisme “oublie” la réduction des risques qu’apportent le vapotage et à moindre mesure le tabac chauffé. Cet avis politique ne tient pas non plus compte de nombreuses études scientifiques prouvant que le vapotage est :
- Infiniment moins nocif que le tabac fumé (95% moins nocif d’après le Public Earth England)
- Deux fois plus efficace que les substituts nicotiniques
- Un rempart contre l’expérimentation et non une passerelle vers le tabac
Pourquoi ne pas prendre l’exemple de pays où le taux de tabagisme est en très forte diminution, comme l’Angleterre ou la Nouvelle-Zélande dans lesquels le vapotage est autorisé, voire encouragé ? Même en France où malgré l’interdiction de la publicité et le silence du politique sur le sujet, le tabagisme chute chez les jeunes depuis 2014, date de la popularisation du vapotage. Espérons que chez nous, la classe politique fasse le bon choix en suivant l’exemple britannique… Pour cela, il est bon d’en toucher un mot aux députés par le biais de JeSuisVapoteur.org.