Ce rapport sur le vapotage, publié le 29 septembre 2022 est le huitième d’une série de rapports indépendants commandés à l’origine par Public Health England (PHE) et maintenant par l’Office for Health Improvement and Disparities (OHID) du Department of Health and Social Care. Cette série a pour but de résumer les preuves concernant les produits de vapotage et d’informer les politiques et les réglementations. (voir article précèdent sur le sujet)
Les dispositifs alternatifs d’administration de nicotine, tels que les produits de vapotage, peuvent jouer un rôle essentiel dans la réduction de l’énorme fardeau sanitaire que représente le tabagisme, qui reste :
- le plus grand facteur de risque de décès et d’années de vie en mauvaise santé au monde
- une cause majeure d’inégalités en matière de santé en Angleterre
- le deuxième facteur de risque le plus important de décès et d’espérance de vie corrigée de l’incapacité au niveau mondial.
Rapport sur le vapotage 2022 : des données intéressantes
Quelles sont les raisons de vapoter ?
“Les raisons les plus courantes pour lesquelles les gens se sont mis à la vape, telles que rapportées dans l’enquête ASH-A 2021, sont l’arrêt du tabac (27,9 %) ou le maintien hors du tabagisme (17,7 %), ou le plaisir de vapoter (12,6 %).”
Au sujet du taux de nicotine
“En 2021, les concentrations de nicotine dans les liquides à vaper supérieures à celles autorisées par la réglementation (plus de 20 mg/ml) étaient utilisées par moins de 6 % des vapoteurs. Un peu plus d’un tiers des vapoteurs (34%) ont déclaré avoir réduit la concentration de nicotine du liquide qu’ils utilisent depuis qu’ils ont commencé à vaper, 31,4% ont continué à utiliser la même concentration et 26,2% ne savaient pas s’ils avaient changé de concentration. Seulement 8,1 % des personnes ont déclaré avoir augmenté la concentration de nicotine dans le e-liquide qu’elles utilisent depuis qu’elles ont commencé à vaper (2021 ASH-A). La proportion de vapoteurs incertains de la concentration qu’ils utilisent a légèrement augmenté au cours des deux dernières années.”
A propos des arômes
“Les arômes fruits (35,3%), menthol/mint (22,5%) et tabac (20,9%) restent les plus populaires parmi les fumeurs (2021 Enquête Action on Smoking and Health-Adult – ASH-A).”
Sur les problèmes respiratoires
“Les preuves limitées d’améliorations de la BPCO chez les fumeurs adultes dans le rapport NASEM qui sont passés au vapotage ont maintenant été rapportées par le même groupe d’étude après 5 ans de suivi. Il en ressort que les améliorations semblent concerner principalement les participants qui sont passés au vapotage exclusif.”
Sur les problèmes cardiovasculaires
Globalement, la mesure dans laquelle la vape présente un risque pour la santé cardiovasculaire reste incertaine. Mais compte tenu du profil des substances toxiques présentes dans les produits de vapotage et les aérosols, le risque devrait être bien inférieur à celui du tabagisme.
Conclusions du rapport sur le vapotage 2022
Voici les conclusions de la mise à jour du rapport du 29 septembre 2022 par le King’s College London (les auteurs : Ann McNeill, Erikas Simonavičius, Leonie Brose, Eve Taylor, Katherine East, Elizabeth Zuikova, Robert Calder, Debbie Robson).
“Nous avons précédemment déclaré, dans notre rapport de 2015, que le vapotage ne présente qu’une petite fraction du risque du tabagisme et qu’il est au moins 95 % moins nocif que le tabagisme (c’est-à-dire que le tabagisme est au moins 20 fois plus nocif pour les utilisateurs que le vapotage). Il s’agissait d’aider le public et les professionnels de la santé à comprendre la différence d’ampleur du risque entre le vapotage et le tabagisme.”
“Nous sommes conscients qu’il peut être simpliste et mal interprété de résumer les risques relatifs du vapotage par rapport au tabagisme pour une gamme de produits et de comportements différents et évalués à l’aide de plusieurs biomarqueurs. Sur la base des preuves examinées, nous pensons que l’estimation “au moins 95 % moins nocif” reste globalement exacte, au moins sur les périodes à court et moyen terme. Toutefois, il serait peut-être plus approprié et plus cohérent de résumer nos conclusions en utilisant notre autre affirmation ferme : le vapotage ne présente qu’une petite fraction des risques du tabagisme. Comme nous l’avons déjà dit et le répétons, cela ne signifie pas que le vapotage est sans risque, en particulier pour les personnes qui n’ont jamais fumé.”
Cette ampleur du risque relatif entre le vapotage et le tabagisme n’est pas reflétée dans les perceptions actuelles du public qui, comme notre étude l’a montré, peuvent être influencées par des interventions.
