Partout dans le monde, la vape est controversée, taxée, voire interdite… Comment alors lui permettre d’exister pour ce qu’elle est : un outil de sevrage tabagique ? Oneshot vous emmène faire un tour hors de nos frontières, afin de passer en revue les différents accueils politiques réservés à la vape. Et de découvrir les conséquences de réglementations toujours plus sévères.
Ces pays qui interdisent les arômes
On savait que cela allait arriver, on y est : les Pays-Bas interdiront les arômes, hormis la saveur tabac, dès le 1er octobre 2023. Pourtant, lors d’une consultation publique, 98 % des sondés ont réfuté l’idée. Et en 2021, lors d’une manifestation à La Haye, le message des vapoteurs était clair : les arômes font partie intégrante de la réussite de la vape, qui a déjà permis à des centaines de milliers de néerlandais de se détourner de la cigarette.
Alors pourquoi une telle décision ? D’autant que seulement 1,4 % des Néerlandais sont vapoteurs, mais qu’un adulte sur cinq fume encore. La mesure s’inscrit en fait dans la “Stratégie de réduction tabagique”, entrée en vigueur en 2021. L’objectif ultime : une génération sans tabac d’ici 2040. Le pays a-t-il la bonne méthode pour y parvenir ? Pas sûr, car les arômes sont l’un des principaux attraits de la vape. Les interdire balaient d’un revers de manche l’aide qu’elle procure aux fumeurs. Et nie le fait qu’elle a fortement contribué à la baisse du tabagisme dans le monde. Pourtant, cette mesure semble séduire toujours plus de gouvernements.
C’est ainsi au tour du Danemark de déclarer la guerre aux arômes autres que “tabac” et “menthol”. Idem pour la Finlande et la République Tchèque, qui réglemente déjà fortement la consommation de nicotine.
En Slovénie, où les arômes sont déjà interdits, la vente de produits du tabac (dont le vaping fait partie) est aussi interdite sur le net… Des mesures là encore censées accélérer la transition de la Slovénie vers un pays sans tabac à l’horizon 2030.
La question des arômes se pose aussi au Canada, où Santé Canada les tient pour responsables de l’augmentation du vapotage chez les jeunes. La Nouvelle-Écosse a ainsi été la première province du pays à mettre en place l’interdiction en 2020. Le Dr Martin Juneau, cardiologue et Directeur de la prévention, à l’Institut de Cardiologie de Montréal est alors monté au créneau, s’opposant, dans un premier temps, à l’idée qu’il existerait une passerelle entre la vape et le tabac chez les jeunes. Quant à “l’épidémie de vapotage » chez les jeunes, dont parlent tant les organismes antitabac canadiens, elle n’a en réalité, selon lui, pas entrainé une hausse, mais bien une baisse du tabagisme juvénile.
La question des arômes est aussi des plus complexes aux États-Unis : depuis que des e-liquides au THC issus du marché noir ont rendu malades ses consommateurs, c’est toute la vape qui a mauvaise presse. Au point que de nombreux états pensent à interdire les arômes. Et, si le gouverneur du Rhode Island a d’ores et déjà eu gain de cause, la décision reste en suspens dans le Michigan ou à New York. Mais pour combien de temps ? D’autant que la vape américaine souffre sans doute d’une absence de réglementation et que le traitement médiatique de la vape, faisant l’amalgame entre les produits légaux et ceux issus du marché noir, est inquiétant.
Suppression des arômes : les conséquences
En appelant les gouvernements à suivre ses recommandations, l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, est la première responsable de cette mesure. Son leitmotiv ? Diminuer le vapotage des jeunes. Pourtant les études, invalidant le lien entre les jeunes et les arômes, ne manquent pas… Entre autres, une étude publiée en 2018 par l’OFDT, l’Observatoire français sur les drogues et toxicomanies, conclut que la vape réduirait les risques de fumer chez les jeunes. Plus récemment, L’INSERM, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, soulignait une réduction de 42% du risque de devenir fumeur à 18 ans chez les jeunes ayant vapoté avant de fumer. Supprimer les arômes pour protéger les jeunes semble donc n’avoir aucun sens. Ce que confirme encore une étude, réalisée dans la région de San Francisco : depuis 2018, l’interdiction des arômes a engendré une hausse du nombre de jeunes fumant des cigarettes, alors même que le tabagisme demeure à la baisse dans les autres régions des États-Unis où les saveurs perdurent. Le contraire de l’effet recherché en somme. Publiée par l’OFDT, l’enquête ESCAPAD 2022 souligne aussi que le tabagisme des jeunes de 17 ans a baissé depuis 2014, date de la démocratisation de la vape.
Le problème des jeunes écarté, qu’en est-il des adultes vapoteurs qui n’ont plus accès aux arômes ? En Italie, Riccardo Polosa, fondateur du Centre de recherche sur le tabac, affirme que « la suppression des arômes n’aura pas d’incidence sur les taux d’utilisation d’une e-cigarette chez les jeunes, mais réduira certainement le nombre d’options disponibles pour les adultes souhaitant arrêter de fumer ». L’enquête ETHRA, réalisée en 2020 dans les pays européens interdisant les arômes, indique que 19,4% des vapoteurs se sont tournés vers le marché noir. Dans la même veine, l’enquête 2020 de l’ITC sur le tabagisme et le vapotage au Canada, en Angleterre et aux États-Unis conclut que restreindre l’accès aux e-liquides nicotinés aromatisés conduirait 17,1 % des vapoteurs à reprendre la cigarette et 28,3% des utilisateurs à se tourner vers le marché noir.
Pour le Professeur Juneau, les adultes sont les grands oubliés des débats actuels sur la vape, alors même que “Les enquêtes révèlent qu’au moins 4,3 millions d’Américains, 2,4 millions de Britanniques et 7,5 millions d’Européens ont cessé de fumer grâce à la vape, réduisant du même coup drastiquement leur risque de mourir prématurément.” Si selon lui, l’interdiction des saveurs élimine le principal attrait de la vape, il ajoute, comme un pied de nez, que les vapoteurs ont davantage de chances de se sevrer avec un liquide aromatisé qu’avec l’arôme tabac. Mais l’interdiction des saveurs n’est pas la seule menace face à laquelle la vape doit se battre… Elle doit aussi lutter contre une taxation, plus ou moins importante.
Ces pays qui taxent la vape
Etre taxée, telle est la menace qui plane sur la vape suisse. Pour info, les produits du tabac sont taxés à hauteur de 80% en France, 90% en Norvège et seulement 60% en Suisse. Les vapoteurs suisses ne devraient donc plus échapper bien longtemps à l’impôt, d’autant que l’OMS et les associations anti-vape font pression. Parmi elles, l’At Suisse, l’association suisse pour la prévention du tabagisme. Si la majorité de ses membres souhaite une imposition renforcée, certains relèvent tout de même que, parmi tous les substituts nicotiniques existants, seule la vape est concernée par la mesure…
Quant au gouvernement suisse, il entend distinguer deux catégories de vape : les rechargeables et les jetables. Seuls les liquides nicotinés des rechargeables seront taxés. L’imposition sera plus importante pour les vapoteuses jetables, nicotinées ou non, mais toujours moindre que pour le tabac. Le but : ne pas décourager la vape comme alternative au tabac tout en protégeant la jeunesse.
Dans la même veine, le gouvernement irlandais travaille à une réglementation qui rendrait la vape moins accessible aux mineurs et permettrait d’atteindre l’objectif d’un pays « sans tabac » d’ici 2025, selon les préconisations de l’OMS. En taxant la e-cigarette, l’Irish Heart Foundation (IHF) pense répondre à la problématique, tout en conservant la vape abordable pour les adultes vapoteurs. Selon l’IHF, toute taxe sur la vape doit être accompagnée d’une taxe sur le tabac afin de dissuader les utilisateurs de revenir au tabac.
En Allemagne, Le Parlement avait validé en 2021 le projet de loi de taxation du tabac et de la vape. Concrètement, il s’agit de la mise en place d’une taxe graduelle, qui évoluera entre 2023 et 2026. Dans la pratique, un flacon d’e-liquide de 10 millilitres, qui coûtait jusque-là environ 5 euros, est cette année taxé à hauteur d’1,60 € et le sera à 3,20 € en 2026. Soit une augmentation de 64 % du prix des e-liquides, sur cinq ans.
Après l’Allemagne, la Belgique dessine progressivement les grandes lignes de sa prochaine mesure de taxation sur les e-liquides pour cigarette électronique, prévue pour une mise en application dès le 1er janvier 2024. Selon le SPF, le Service public fédéral belge des finances, les prochains droits d’accise devraient s’appliquer sur « tout liquide contenant ou non de la nicotine ainsi que toute substance destinée à être utilisée dans une cigarette électronique ou qui peut être utilisée pour recharger une cigarette électronique ». Aucun produit de la vape n’y échappe. E-liquides 10 ml ou à booster, arômes concentrés pour DIY, liquides de base ou encore boosters de nicotine, tous seront soumis à cette taxation. En plus de la réglementation actuelle en matière de TVA, qui reste applicable.
Avec au moins 4,5 millions de fumeurs, l’Espagne planche aussi sur son plan anti-tabac, confirmant sa volonté d’atteindre l’objectif, fixé par l’OMS, d’une réduction relative, pour 2025, de 30% de la consommation de tabac par rapport à 2010. Pour ce faire, pas moins de 21 règles ont ainsi été définies. Notamment une fiscalité propre à la vape, l’interdiction de vapoter dans les zones non-fumeurs et une réglementation sur les arômes en ligne avec les normes européennes.
Une preuve de plus, qu’après le vote du plan anti-cancer (BECA) au parlement européen, c’est bien toute l’Europe qui se plie aux recommandations de l’OMS, pour “lutter contre le tabagisme”… Avec toutes les réserves que cela comprend.
La vape, un médicament ?
Dans une volonté de contrôler la vape, certains l’entrevoient comme un médicament. C’est le cas de l’Autriche depuis 2018. Les nouveaux modèles de e-cigarettes et d’e-liquides doivent ainsi être approuvés par le ministère de la Santé avant d’être commercialisés. La Norvège joue aussi la carte thérapeutique et classe la vape en deux catégories : les “médicaments” d’un côté et les “substituts du tabac” de l’autre. Les produits nicotinés sont autorisés sous prescription médicale tandis que la vente de cigarettes électroniques est interdite dans le pays. Plus loin de nous, en Australie, seule la vape non nicotinée est autorisée, à moins de posséder une prescription médicale.
La vape contre le reste du monde ?
Là, on ne rigole plus du tout avec la vape. Et encore moins avec la loi. À Taiwan par exemple, la vape est assimilée à la drogue. En cas d’infraction, c’est amende et prison. Interdiction aussi de vaper à Brunei, au Cambodge, en Thaïlande, à Singapour, en Inde (même pour les voyageurs en transit), en Indonésie, (sauf si l’on a une ordonnance médicale), à Hong-Kong, au Liban, au Koweit, au Mexique, à l’Ile Maurice, aux Seychelles, en Turquie. Pas question non plus d’emporter sa vape au Qatar, à Oman ou au Brésil.
Résultat de l’acharnement des secteurs de la santé et de l’éducation qui dénonçaient une consommation excessive des plus jeunes, Hong-Kong a aussi interdit, depuis avril 2022, la vente, la fabrication et l’importation de e-cigarettes sous peine d’amende et d’incarcération. La consommation personnelle reste autorisée, en dehors des lieux publics.
Du côté de Taïwan, la nouvelle législation antitabac entrée en vigueur en mars dernier a signé la fin de la vape dans le pays. Et les sanctions ont été revues à la hausse : la fabrication ou l’importation de cigarettes électroniques est désormais passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 50 millions de dollars NT (1,65 million de dollars américains).
Fin mars 2023, l’Argentine a rejoint la liste des pays interdisant la vape. Face à la baisse de consommation de tabac dans de nombreux pays, l’Argentine affirme que les fabricants de tabac ont “introduit sur le marché de nouveaux produits alternatifs… ». Le ministère de la santé enfonce le clou en ajoutant que de nombreuses études, sans les citer, ont montré que la vape était dangereuse pour la santé et que la nicotine présente “un risque potentiel pour les personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires”.
D’autres pays, comme la Chine et le Japon, autorisent la vape, mais interdisent la nicotine. Celles et ceux qui ne respectent pas la loi risquent une amende, voire une peine de prison.
Cas d’école : la Malaisie autorise de nouveau la vape
Un retour en grâce permis, entre autres, grâce aux associations qui bataillent depuis des années. La CAPHRA, la Coalition of Asia Pacific Tobacco Harm Reduction Advocates, espère un réel changement pour le pays qui rejoint ainsi 67 états aux législations plus sûres et encadrées : “Tous ces pays ont ensuite enregistré une baisse spectaculaire du tabagisme ». La nouvelle loi devrait donc commencer par supprimer la nicotine de la liste des poisons et autoriser les liquides nicotinés, permettant ainsi de s’assurer de la qualité des produits. Les acteurs de l’industrie de la vape n’ayant pas encore été consultés à ce jour, espérons que tout se passe vite et bien, dans l’intérêt des fumeurs malaisiens.
Qui veut la peau de la vape ?
Les analyses économiques l’affirment : une hausse de taxe d’un des produits (tabac ou cigarette électronique) entraine une diminution de la consommation du produit taxé au profit de l’autre. Sans oublier le danger des arômes illicites, vendus à la sauvette. Comment alors imaginer qu’une taxe puisse être bénéfique ?
A la lecture du rapport de l’European Policy Information Center (Epicenter), on constate que nombreux sont les pays de l’UE à durcir leur réglementation contre la vape. Cela, malgré des études, toujours plus nombreuses, prouvant son efficacité dans le domaine de la réduction des risques et des méfaits liés au tabagisme. La mission de l’OMS n’est-elle pas d’atteindre les objectifs de développement durable pour la santé ? Et donc de présenter la vape comme un moyen d’y parvenir ?
Clive Bates, l’ancien directeur de l’ASH, Action on Smoking and Health, aujourd’hui consultant sur des questions de santé publique et spécialiste de la vape en Europe, a ainsi démontré que l’action de l’OMS concourrait activement à l’interdiction de la cigarette électronique dans le monde et particulièrement en Europe. “Bien que les preuves suggèrent que le vapotage augmente l’arrêt du tabac, l’impact pourrait être beaucoup plus important si Santé Publique accordait une attention sérieuse au potentiel du vapotage pour aider les fumeurs adultes”, s’indigne Clive Bates. Concernant les doutes quant à la vape, selon lui, “les risques méconnus éclipsent les dangers des risques connus du tabac”. Sans oublier que le rapport officiel de l’OMS est financé par la fondation philanthropique du milliardaire new-yorkais Michael Bloomberg, un anti-vapoteur de la première heure. Un conflit d’intérêt qui ne semble pourtant déranger personne…
Les pays inspirants : la Nouvelle-Zélande et la Grande Bretagne
La Nouvelle-Zélande est l’un des pays les plus engagés en matière de lutte contre le tabac. En 2011 déjà, son objectif « 2025 sans tabac » était clairement affiché. Mais loin d’elle à l’époque l’idée d’utiliser la vape comme outil de sevrage. Petit rappel des faits : lorsque la vape est arrivée dans le pays, le gouvernement l’a, dans un premier temps, pénalisée, interdisant notamment la vente de liquides nicotinés. Mais en 2017, face à l’échec de sa politique de lutte contre le tabagisme, le pays revoit sa copie. En 2019, le site Internet Vaping Fact, qui a pour mission d’informer et de rassurer la population au sujet de la vape est lancé, soutenu par le ministère de la Santé. S’en suivra une campagne nationale dans les médias, encourageant les fumeurs à vaper pour se sevrer. Aujourd’hui, seulement 8% de la population fume encore, mais c’est encore trop pour la Nouvelle-Zélande, bien décidée à atteindre les 5 % d’ici 2025. Tel est l’objectif du texte “Environnements sans tabac”, adopté l’année dernière. Son idée directrice : augmenter chaque année l’âge légal permettant de fumer afin que les générations, nées après 2008, n’allument jamais une cigarette. Autrement dit, l’âge légal, fixé à 18 ans, sera relevé d’année en année, jusqu’à s’appliquer à toute la population.
La Nouvelle-Zélande pose ainsi les fondations de ce qui deviendra, dans peu de temps, une interdiction quasi-totale de fumer dans le pays. D’autant que les cigarettes délivreront, en prime, une quantité de nicotine réduite et seront de plus en plus difficiles à trouver… Mais attention, le gouvernement ne compte pas être uniquement dans une démarche punitive et entend bien proposer aux fumeurs des solutions d’accompagnement. C’est ce qu’explique le Pr Robert Beaglehole, président d’Action for Smokefree 2025 : « Nous avons beaucoup poussé, stigmatisé, pénalisé les fumeurs de cigarettes. Maintenant, nous nous occupons de les aider, de les soutenir, de leur permettre d’arrêter plus facilement et de passer à des produits moins nocifs ». Un pari osé mais déjà en bonne voie pour la Nouvelle-Zélande, qui affiche un taux de tabagisme en forte diminution, le tout grâce à la promotion de la vape et de mesures radicales en matière de tabac.
Plus proche de nous, le Royaume-Uni se bat aussi pour atteindre un taux de tabagisme à 5% ou moins d’ici 2030. En 2021, la Grande Bretagne comptait 13% de fumeurs, le taux le plus bas jamais enregistré dans le pays. Cela, grâce à des mesures telles que le financement continu des services locaux d’arrêt du tabac. Si les chiffres sont encourageants, le gouvernement n’oublie pas pour autant que 5,4 millions de personnes fument toujours, ni qu’un décès sur quatre suite à un cancer est lié au tabagisme.
Entre 2021 et 2022, l’état a alors attribué 68 millions de livres sterling aux services d’arrêt du tabac, permettant à près de 100 000 fumeurs de se sevrer. Un budget a aussi été administré au NHS, le National Health Service, le système de santé publique du pays, afin d’offrir un traitement tabagique aux fumeurs hospitalisés. Si le pays est on ne peut plus réactif dès lors qu’il s’agit d’accompagner les fumeurs sur la voie du sevrage, il a même réalisé son propre projet-pilote, confirmant les résultats de la revue Cochrane : oui, le vapotage est près de deux fois plus efficace que les autres substituts nicotiniques.
Concernant les actions qui ont fait grand bruit, l’on peut notamment citer une campagne londonienne permettant aux femmes enceintes de vaper gratuitement. L’opération a mené de front deux combats : d’une part, l’enjeu économique en permettant aux futures mères en difficulté d’économiser une somme qu’elles auraient dépensée en cigarettes. D’autre part, l’aspect sanitaire ; fumer pendant la grossesse étant le principal facteur de risques à la naissance. En avril dernier, le pays a même incité les femmes enceintes à se sevrer en leur offrant des bons allant jusqu’à 400 £, accompagnés d’un soutien psychologique.
L’état a aussi distribué des vapoteuses aux fumeurs. « Swap to stop », “échanger pour arrêter”. Tel est le nom du programme national présenté par Neil O’Brien, le ministre de la Santé. « Près d’un fumeur sur cinq en Angleterre recevra un kit de démarrage de vape ainsi qu’un soutien comportemental pour les aider à arrêter de fumer ». Et ce n’est pas la première fois que le Royaume-Uni offre des cigarettes électroniques. En 2021 déjà, le pays en avait distribué à des patients atteints de troubles mentaux, une population particulièrement vulnérable au tabagisme, ainsi qu’aux sans-abri.
Certes, le Royaume-Uni promeut donc la vape. Mais uniquement comme mode de sevrage. Dès lors qu’il s’agit des mineurs, (le NHS indique que 9% des enfants de 11 à 15 ans utilisaient des vapoteuses en 2021 contre 6% en 2018), le gouvernement réagit en créant une « brigade de lutte contre la vape illicite ».
On l’aura compris : loin de culpabiliser les fumeurs, le Royaume-Uni leur apporte des solutions. Et pas n’importe lesquelles, puisque Le Public Health England, pendant anglais de Santé Publique France, a confirmé en 2021 que les produits de vapotage nicotinés sont réellement efficaces pour stopper le tabac.
Quel avenir pour la vape ?
A la vitesse à laquelle les pays durcissent leurs politiques, une prise de conscience des gouvernements semble malheureusement être utopique. En France aussi, la menace est de plus en plus présente. Pourtant une étude dévoilée en 2021 par la « World Vapers’ Alliance » en collaboration avec le « Consumer Choice Center », a étudié les législations de 61 pays avant de conclure qu’une meilleure réglementation inciterait 196 millions de fumeurs de ces états à tester la vape. Au lieu de ça, les restrictions, la hausse de la fiscalité et une volonté farouche de bannir les arômes semblent s’inscrire dans une lutte contre la vape elle-même et la délivrance de nicotine. Bien loin de la volonté pragmatique de réduire les risques liés au tabagisme. De même, comment est-ce possible qu’aucun état ne s’inspire de l’Angleterre et de la Nouvelle-Zélande aux résultats probants ?
En France aussi, malgré l’interdiction de toute publicité et le silence des politiques sur le sujet, le tabagisme des jeunes chute depuis 2014, date de la popularisation du vapotage. Espérons que notre gouvernement prendra les bonnes décisions tout en gardant à l’esprit que la lutte première est contre le tabagisme. Et que la vape est certainement la meilleure arme pour l’éradiquer.