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La vape selon l’Europe

La place de la vape se précise en Europe. Alors que tous attendent de connaître le détail de la prochaine directive sur les produits du tabac (TPD), qui devrait arriver sous peu, une commission du Parlement européen a rendu son avis sur le rôle que pourrait jouer la vape dans la réduction des risques liés au tabagisme. Des conclusions qui s’avèrent… assez ambiguës.

Le contexte : un rapport voté par la Commission ENVI sur le rôle de la vape en Europe

En décembre 2021, l’Union européenne (UE) lançait l’initiative « Plus en santé ensemble » afin de prévenir et réduire la prévalence des maladies non transmissibles (MNT) en Europe : maladies cardiovasculaires, diabète, obésité, maladies respiratoires chroniques, troubles mentaux ou encore cancers…

Si l’on en croit le communiqué de presse du Parlement européen, daté du 7 novembre 2023 (1), les MNT seraient effectivement responsables de 90 % des décès de l’UE et représenteraient la plus grande part des dépenses de santé des États membres, avec un coût global estimé à 115 milliards, soit 0,8 % du PIB par an.

Pour mieux appréhender la question et proposer des solutions, les députés de la Commission ENVI du Parlement européen (sur l’environnement, la santé publique et la sécurité alimentaire) se sont emparés du sujet.

Après un rapport préliminaire daté du 27 octobre 2023 (2), le Parlement européen en a dévoilé le rapport final, préparé par la sous-commission de la santé publique, et adopté le 8 novembre 2023 par 63 voix pour, 2 contre et 5 abstentions (3). Reste une dernière étape : le faire adopter en plénière en décembre 2023.

Dans ce dernier rapport, la vape marque quelques bons points. Elle y est perçue comme une potentielle méthode de réduction des risques, ce qui n’est pas une mince victoire à l’heure où l’Europe entend réviser la Directive sur les produits du tabac (TPD).

Mais la vigilance reste de mise. Car, entre le rapport initial et final, il apparait aussi bon nombre de détails inquiétants. Un nom revient d’ailleurs (trop) souvent : l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec toutes les idées reçues que cela implique…

L’Europe fait un pas en avant vers la réduction des risques, et pourtant…

D’un rapport préliminaire de 9 pages seulement, la sous-commission de la santé publique a proposé un « document des compromis finaux » de 51 pages.

La question de la vape apparait au cinquième paragraphe (à la page 5 du rapport préliminaire, puis aux pages 8 et 9 du rapport final).

Au paragraphe 5, b, le rapport préliminaire venait souligner l’importance de « suivre les évaluations scientifiques des risques sanitaires liés aux cigarettes électroniques, aux produits du tabac chauffés et aux nouveaux produits du tabac, y compris les évaluations des risques liés à l’utilisation de ces produits par rapport à la consommation d’autres produits du tabac ».

Si l’on ne peut qu’être d’accord avec ces premières préconisations, qui mettent bien en avantce besoin de continuer les études scientifiques sur la vape, et surtout, de mettre en parallèlele niveau de risque de chaque produit, le rapport final adopté ce 8 novembre 2023 est plus inquiétant…

Au même paragraphe s’ajoute non seulement la conclusion suivante (« compte tenu en particulier de la menace qui pèse sur les non-fumeurs, les enfants et les jeunes »), mais aussi cinq sous-alinéas qui invitent la Commission européenne et les États membres à taxer plus durement les produits du tabac, à encadrer plus strictement leur emballage et étiquetage, et surtout à « veiller à l’application stricte de l’interdiction de caractériser les arômes dans les produits du tabac afin de réduire l’attrait de ces produits chez les fumeurs, non-fumeurs et jeunes ».

Plus loin, au paragraphe 5, d, le rapport final reconnaît bel et bien l’utilité de la cigarette électronique dans le sevrage tabagique, estimant qu’elle « pourrait permettre à certains fumeurs d’arrêter progressivement de fumer ». Mais ajoute, bien évidemment, qu’elle « ne devrait pas être attractive pour les mineurs et les non-fumeurs ».

Seule « preuve » – car c’est loin d’en être une – qui vient attester de la vape comme « menace » chez les non-fumeurs et les jeunes : une note de bas de page (alors absente du rapport préliminaire), qui précise que « les saveurs et le marketing rendent les cigarettes électroniques attrayantes pour les jeunes ». On se demande bien qui pourrait avoir intérêt à diffuser de telles idées…

Un conflit d’intérêts flagrant, mais jamais remis en question

Bien que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) compte Michael Bloomberg comme ambassadeur, un fervent défenseur de l’antivapotage, ce conflit d’intérêts ne semble pourtant pas déranger l’Europe.

En outre, contrairement au document préliminaire, qui ne cite quasiment jamais l’organisation, la version finale, quant à elle, s’appuie exclusivement sur l’OMS.

Résultat : sous couvert de « protéger de la jeunesse », le rapport en appelle à un durcissement de la taxation des produits du tabac, et sans même en passer par un quelconque débat public (étrange pour une institution basée sur le système démocratique).

Plus encore, il apporte son soutien le plus entier à la Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) de l’OMS, sans jamais questionner ses orientations antivapotages, qui vont justement à l’encontre de la réduction des risques.

Est-il vraiment prudent d’ignorer la position antivape de l’OMS, surtout compte tenu de son dernier rapport à charge sur la vape ? N’oublions pas que l’organisation n’avait pas hésité à affirmer que « les cigarettes électroniques sont nocives à la fois pour les personnes qui les utilisent et celles qui les entourent, particulièrement lorsqu’elles sont utilisées à l’intérieur », avant d’ajouter encore que « les jeunes non-fumeurs qui utilisent la cigarette électronique sont plus susceptibles de devenir des fumeurs de cigarettes », ce malgré toutes les preuves rassemblées depuis 15 ans, qui attestent du contraire !

Bien sûr, avec ce rapport sur les maladies non transmissibles, l’Europe fait un pas vers la reconnaissance de la vape en tant qu’outil de réduction des risques.

Néanmoins, elle participe également à la désinformation sur cet outil en niant les faits. Plutôt qu’une « menace qui pèse sur les non-fumeurs, les enfants et les jeunes » comme le mentionne ce rapport, il a été prouvé maintes fois, et encore récemment, que le vapotage agissait comme une barrière efficace contre le tabagisme chez les jeunes. Encore une fois, le débat prend une tournure « passionnée » et le vrai problème est ignoré : il s’agirait d’abord de faire respecter l’interdiction de ventes chez les mineurs !

Pire encore, en validant de telles accusations infondées, elle cautionne le fait de s’en servir pour justifier de prochaines restrictions sur la vape. Cela semble pour le moins pratique : en ramenant à chaque fois sur le tapis le faux débat du vapotage chez les jeunes, on invisibilise le véritable combat.

Pourtant, au regard des études scientifiques et des données recueillies depuis maintenant 15 ans (0 mort de la vape contre 200 morts du tabac chaque jour, rappelons-le), la question de savoir si le vapotage est un outil de réduction des risques ne devrait plus se poser…

Le combat avance, donc, mais est loin d’être terminé. Nos élus semblent encore avoir besoin de nos lumières : aidez-les à percevoir le véritable potentiel de la vape et à lutter contre les idées reçues ! Rendez-vous sur jesuisvapoteur.org et réinformez-les en seulement quelques minutes !


Sources :

(1) Communiqué de presse « Les députés réclament une stratégie européenne holistique et intégrée sur les maladies non transmissibles », Parlement Européen, 7 novembre 2023. URL : https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20231031IPR08711/meps-call-for-a-holistic-and-integrated-eu-strategy-on-non-communicable-diseases

(2) Projet de rapport sur les maladies non transmissibles (MNT), 2023/2075(INI), Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI), Parlement européen, 27 octobre 2023 (version PDF – en anglais)

(3) Document des compromis finaux sur les maladies non transmissibles (MNT), Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI), Parlement Européen, 8 novembre 2023 (version PDF – en anglais)


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