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L'effet passerelle mis à mal par une étude américaine

Dans une étude parue le 30 septembre 2023, deux scientifiques américaines ont apporté de nouvelles preuves invalidant la fameuse théorie de l’effet passerelle qui voudrait que la vape conduise inévitablement les jeunes vers le tabac. Les résultats sont sans équivoque : de 1991 à 2022, le tabagisme a drastiquement chuté chez les lycéens américains. Ce, particulièrement depuis l’émergence de la cigarette électronique… Explications.

L’enquête vape et tabac chez les jeunes aux USA : contexte et méthode

Depuis les années 80, l’objectif du ministère américain de la Santé est clair : réduire le tabagisme chez les jeunes jusqu’à atteindre 3,4 % ou moins de prévalence d’ici à 2030.

Ces dernières années, cet objectif semble également en avoir rejoint un autre : lutter contre le vapotage chez les jeunes, accusé de ralentir le déclin du tabagisme, voire d’inciter sa recrudescence. Appuyée par la fameuse théorie de l’effet passerelle, qui considère le vapotage chez les jeunes comme une dangereuse porte d’entrée vers le tabagisme, cette crainte est désormais partagée par de nombreux décideurs politiques et associations anti-vape, et fait fréquemment la une des journaux.

Dans ce cadre, de nombreux scientifiques s’emploient à faire la lumière sur toute cette histoire, en menant des enquêtes approfondies sur ce phénomène. C’est le cas de Cristine D. Delnevo et Andrea C. Villanti, deux chercheuses américaines de l’université de Rutgers, New Jersey.

Le 30 septembre 2023, l’International Journal of Environmental Research and Public Health publiait leur nouvelle étude, « Les réductions considérables de la prévalence du tabagisme chez les jeunes du secondaire entre 1991 et 2022 n’ont probablement pas été compromises par les cigarettes électroniques », laquelle confirme une fois encore l’inexistence de l’effet passerelle.

Pour cette grande étude, les deux auteures se sont intéressées aux taux de tabagisme chez les jeunes lycéens américains depuis 1991. Elles se sont appuyées sur les données de trois enquêtes nationales de renommée, menées en milieu scolaire chaque année depuis plus de trente ans : celles de la Monitoring the future (MTF), de la National Youth Risk Behavior Survey (NYRBS) et de la National Youth Tobacco Survey (NYTS).

« Les inquiétudes concernant l’effet passerelle ne sont pas étayées par les données » : pas de passage de la vape vers le tabac chez les jeunes Américains

En premier lieu, Delnevo et Villanti ont recueilli et analysé les données relatives à l’expérimentation de la cigarette chez les jeunes Américains depuis 1991.

Elles ont ainsi constaté qu’en 1991, les jeunes Américains étaient 63.1 % (selon les données du MTF) et 70 % (selon celles du NYRBS) à déclarer avoir déjà fumé une cigarette. Comme le notent les auteurs, à cette époque, « environ deux élèves du secondaire sur trois »avaient déjà expérimenté le tabac.

D’après les résultats des trois enquêtes nationales, cette tendance s’est maintenue jusqu’en 1999, puis a considérablement diminué les quatorze années suivantes : en 2013, en moyenne, les lycéens n’étaient plus que 40 % à avoir déjà fumé, soit moins de la moitié.

Mais, comme l’ont démontré les chercheuses, la baisse la plus rapide est bien survenue après 2013, année de la démocratisation de la cigarette électronique. En 9 ans seulement, l’expérimentation de la cigarette de tabac a chuté de plus de la moitié, atteignant les 10.9 % (données NYTS) et 16.8 % (données MTF) en 2022. Des taux inédits, « jamais enregistrés parmi les élèves du secondaire » précisent-elles.

Ainsi, si les lycées américains comptaient une écrasante majorité d’élèves ayant déjà fumé en 1991, trente ans plus tard, ils ne sont plus qu’une petite minorité à essayer la cigarette.

Source : Étude Delveno CD & Villanti AC. Dramatic Reductions in Cigarette Smoking Prevalence among High School Youth from 1991 to 2022 Unlikely to Have Been Undermined by E-Cigarettes. 2023. Figure 1.A « avoir déjà fumé la cigarette ».

Afin de confirmer cette première tendance, Delnevo et Villanti se sont également intéressées aux taux de tabagisme actuel – soit les élèves ayant fumé au moins une cigarette au cours des 30 jours précédents leur réponse à l’une des trois enquêtes – de 1991 à 2022.

Les deux courbes s’opposent d’abord, de 1991 à 1997. Celle sur l’expérimentation de la cigarette (A) indique une stagnation, tandis que celle sur le tabagisme actuel (B) monte en flèche jusqu’à atteindre son apogée en 1997 avec 36.5 % (MTF) et 36.4 % (NYRBS) d’élèves fumeurs. Puis, à partir des années 2000, toutes deux prennent la même direction : elles diminuent de manière significative jusqu’en 2013, et la baisse s’accélère les années suivantes.

Ainsi, en 2022, parmi les élèves de 12e année interrogés par le MTF, seuls 4 % d’entre eux étaient fumeurs. Quant aux résultats du NYTS, ils montrent une baisse encore plus inédite, comptabilisant seulement 2 % de fumeurs chez les élèves du secondaire !

Source : Étude Delveno CD & Villanti AC. Dramatic Reductions in Cigarette Smoking Prevalence among High School Youth from 1991 to 2022 Unlikely to Have Been Undermined by E-Cigarettes. 2023. Figure 1.B « tabagisme actuel ».

En se basant sur l’analyse approfondie de ces deux courbes, les auteures confirment : « Les inquiétudes concernant une augmentation potentielle de la consommation de cigarettes chez les adolescents suite à l’introduction des cigarettes électroniques sur le marché américain au début des années 2010 ne sont pas étayées par les données ».

En réponse aux précédentes analyses du NYTS qui suggérait que le déclin du tabagisme aurait ralenti à cause de la cigarette électronique, prouvant par là même l’effet passerelle, les chercheuses indiquent avoir plutôt « constaté que les baisses les plus rapides de la prévalence de la cigarette se sont produites au cours de la dernière décennie, lorsque les cigarettes électroniques sont devenues un produit populaire parmi les jeunes ».

Accusée à tort, la vape ne serait en aucun cas responsable d’un quelconque passage vers le tabac. Plus encore, elle s’avérerait même être une arme efficace de lutte antitabac, permettant d’accélérer son déclin !

« L’émergence des cigarettes électroniques a coïncidé avec la baisse la plus rapide de la consommation de cigarettes au cours des 30 dernières années »

Pour les chercheuses, si les différentes politiques antitabac menées dans le pays ont sans aucun doute contribué à abaisser grandement les taux d’expérimentation du tabagisme et de tabagisme actuel chez les jeunes, il est tout de même « important de reconnaître la possibilité que si les cigarettes électroniques n’avaient pas été disponibles, les changements dans la prévalence du tabagisme chez les jeunes auraient pu être différents ; cela inclut des déclins plus lents ou plus rapides ».

D’ailleurs, d’après ces récents résultats, la vape a sans doute contribué à ce que le ministère américain de la Santé atteigne son objectif de 3,4 % de prévalence tabagique ou moins chez les jeunes Américains d’ici 2030 des années avant la date prévue !

Ainsi, la popularité de la cigarette électronique auprès des jeunes Américains pourrait être analysée à travers un autre prisme : celle de la réduction des risques.

S’il est bien entendu souhaitable qu’aucun adolescent ne se tourne vers un produit nicotiné, n’est-il pas préférable qu’il s’essaye à la vape – qui réduit les risques d’au moins 95 % – plutôt qu’au tabac ? Surtout en sachant que cela contribue à diminuer drastiquement le tabagisme, génération après génération, sans jamais le conduire vers les dangers de la fumée ?

Au regard de cette étude, nous ne pouvons que souhaiter que le gouvernement américain, comme tous les autres, se rappellent le véritable combat. La guerre à mener doit être dirigée vers la cigarette à combustion et ses nombreux méfaits, non contre le vapotage, qui s’avère plutôt être l’un des meilleurs alliés de la lutte antitabac…


Sources :

Delnevo CD, Villanti AC. Dramatic Reductions in Cigarette Smoking Prevalence among High School Youth from 1991 to 2022 Unlikely to Have Been Undermined by E-Cigarettes. International Journal of Environmental Research and Public Health. 2023; 20(19):6866. https://doi.org/10.3390/ijerph20196866


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