Un rapport vient d’être publié au Royaume-Uni sur les risques toxicologiques potentiels des e-cigarettes. Plus d’un an de recherches, c’est ce qu’il aura fallu au Committee on Toxicity (COT) pour mettre au point leur dernier rapport sur les risques toxicologiques liés au vapotage. La composition des E-liquides, effet de la chauffe des arômes, ce nouveau rapport fait le point complet sur la question.
Présentation du rapport et bases de travail
Le COT est un comité scientifique indépendant du Royaume – Uni qui fournit des avis sur des questions concernant la toxicité des produits chimiques. Le COT fut mandaté par le « ministère de la santé et des affaires sociales (MSSS) » et « Public Health England (PHE) » pour évaluer le risque toxicologique de la cigarette électronique.
Le COT s’est notamment penché sur les composants des e-liquides, mais également sur les aérosols (vapeur) émis par les vapoteuses. Les chercheurs ont également traité plusieurs études scientifiques en rapport avec le risque potentiel lié au vapotage/vapotage passif.
Rappelons que ce rapport se base sur les études, travaux, recherches, publiés jusque la moitié de l’année 2019. Le marché de la vape étant en pleine expansion depuis plusieurs années, le COT précise que la science ne peut être à jour dans toutes ses études au vu des dernières nouveautés.
Le rapport ici présenté a été réalisé avec du matériel général («Cette déclaration est un examen général des risques toxicologiques potentiels des constituants et des émissions de ces dispositifs, et ne porte pas sur un produit ou une génération de produits en particulier, mais elle est considérée comme largement applicable à tous les dispositifs. ») et produisant une vapeur dite « Standard ».
Résultat concernant les aérosols émis par la cigarette électronique et les composants présents
Synthèse du COT :
• Des niveaux élevés de particules sont présents dans les vapeurs émises. Il s’agit principalement de gouttelettes qui se forment lorsque les composants (le liquide) sont chauffés et vaporisés.
• La présence de particules solides (métaux) dans les résultats du rapport ne peut être prise en compte à proprement parler en 2020. Étant donné l’utilisation d’aérosols de première et deuxième génération. Il précise que la présence de ces particules est susceptible d’être liée aux matériaux utilisés dans la construction du dispositif utilisé pour le rapport, et peut être aussi dû à d’autres facteurs, par exemple la qualité du dispositif, mais aussi l’âge de l’appareil.
• Il existe une incertitude importante quant au risque de particules dans les aérosols pour les utilisateurs et les témoins (vapoteurs passifs, s’il en existait réellement) . Le problème n’a pas été entièrement résolu, mais les particules solubles pourraient être susceptibles d’être moins présentes actuelllement.
Le point sur le Propylène Glycol et la Glycérine végétale
Synthèse du COT :
• La base de données disponibles indique que les effets nocifs sur la santé avec une exposition à court ou à moyen terme aux PG et VG, seraient peu préoccupants. Cependant, les effets d’une exposition répétée à long terme sont inconnus.
• D’après l’ensemble de données examinées sur l’exposition aux PG et VG dans l’air ambiant, Il est peu probable que les produits utilisés représentent un risque pour les personnes autour du vapoteur.
La nicotine : pas de nouvelles données
Synthèse du COT :
• L’utilisation de la cigarette électronique tout en continuant de fumer (à double usage) pourrait potentiellement entraîner une exposition accrue à la nicotine par rapport à celle causée par le tabagisme, et pourrait augmenter le risque global.
• Les témoins (personnes à proximité du vapoteur) sont susceptibles d’être exposés à de la nicotine dans l’air ambiant, lorsque des produits nicotinés sont utilisés, ce qui peut avoir des effets connexes à ceux perçus par l’utilisateur.
• Les non-utilisateurs qui n’ont jamais été exposés à la nicotine et qui en consomment par le vapotage seraient confrontés à des risques dus à la nicotine auxquels ils ne seraient pas exposés autrement. Cela comprend également le risque de dépendance.
Les aromes
Synthèse du COT :
• Les arômes doivent être évalués de façon appropriée pour l’inhalation, car on ne peut présumer de l’innocuité de l’utilisation dans les cigarettes électroniques.
• Il existe un certain nombre de lacunes dans les données concernant la toxicité potentielle de l’exposition par inhalation à des substances aromatisants. Par exemple, sur le plan toxicologique pendant la chauffe ou la dégradation de ces derniers. Y compris en présence de solvants des e-liquides.
• Le menthol, la vanilline, la cinnamaldéhyde et la menthone sont couramment utilisés comme aromatisants dans les e-liquides. Le menthol serait irritant pour la peau et les yeux et peut être également un irritant respiratoire local et sensoriel après inhalation.
• La Vanilline peut être un irritant sensoriel. La Cinnamaldehyde est un irritant respiratoire. Il existe une importante lacune dans les données concernant la toxicité par inhalation du Menthone
Autres composants et produits formés lors de la vaporisation
Synthèse du COT
• Les liquides électroniques peuvent contenir des substances autres que le contenu standard nécessaire à l’utilisation prévue du vaporisateur. Il peut s’agir de contaminants et d’impuretés provenant de la formulation des liquides et d’autres substances qui ont été ajoutées à l’e-liquide. Ces substances peuvent, dans une certaine mesure, être transférées en vapeur et être inhalées par l’utilisateur.
• Dans certaines conditions d’utilisation, il a été démontré que le contenu des liquides subit une dégradation thermique entraînant la formation de produits tels que le formaldéhyde dans les vapeurs.
• Les données des études de biosurveillance appuient la conclusion selon laquelle l’exposition aux concentrations de substances toxiques citées est plus faible que l’exposition liée au tabac.
Conclusions
La conclusion du rapport de COT est favorable à l’utilisation de la e-cigarette. En effet selon le comité, “L’utilisation des produits de vapotages, créés conformément aux normes de fabrication, est recommandée comme un remplacement au tabac, car beaucoup moins nocive. Toutefois, le comité précise qu’utiliser un système de vaporisateur personnel par les non-utilisateurs de produits du tabac peut être associé à certains effets néfastes sur la santé auxquels l’utilisateur ne serait pas soumis sans son utilisation.” Si quelques points restent en suspens, le conclusions du comité indiquent que les risques sont minimes ou absents, parfois fautes de données:
- Le COT indique qu’il existe encore un grand manque de données concernant l’exposition aux arômes, et autres composantes des e-liquides.
- Les risques liés à la nicotine et au vapotage passif demeurent faibles au vu des données révélées par ce rapport.
- Dû au manque de données, le comité indique qu’il garde en surveillance les résultats de ce rapport, pour évaluer le risque du vapotage sur le long terme, même si ce dernier parait, au vu de ce nouveau rapport, très maigre.