Vendredi 23 août 2019, le journal allemand Der Spiegel, équivalent hebdomadaire du Monde en Allemagne, a publié un article particulièrement documenté dans lequel il met en lumière les dons secrets du géant pharmaceutique et du fabricant de Champix, Pfizer, pour financer la campagne de l’alliance pour l’action antitabac allemande (ABNR).
Déjà en 2016, certains médias allemands avaient mis en évidence des liens plutôt douteux entre le Centre allemand de recherche sur le cancer (DKFZ) et le Groupe d’Action scientifique sur la cessation du Tabac (WAT) avec l’industrie pharmaceutique (Novartis, GlaxoSmithKline, Johnson & Johnson).
Cependant, l’article du Der Spiegel critique non seulement le fait que l’ABNR ait reçu plusieurs dons importants de Pfizer, mais il a également mis en évidence qu’un représentant permanent de la société pharmaceutique siégeait au comité de pilotage de l’ABNR, participant ainsi directement aux initiatives législatives.
Bien que l’ABNR prétende recevoir des dons de l’industrie pharmaceutique depuis 2009, Der Spiegel montre qu’au cours de la dernière année, des sommes à six chiffres de l’industrie pharmaceutique ont été versées à des institutions appartenant à l’alliance antitabac. Ces sommes constituent des investissements pour l’industrie pharmaceutique, pour lesquelles le marché des substituts nicotiniques pèse plusieurs milliards de chiffre d’affaires.
Le journal révèle que les politiques menées par ces institutions contre la cigarette électronique ne seraient pas innocentes. Faisant fi de l’état des connaissances scientifiques sur la nocivité réduite de la ecig, ces associations ont véhiculé des informations totalement fausses concernant la cigarette électronique de façon à ce que l’opinion publique allemande se détourne de son utilisation.Et sur le sujet le journal Der Spiegel est très clair : “Le fait que cela se soit produit est essentiellement le résultat de l’alliance pour l’action antitabac et de sa présidente, Martina Pötschke-Langer”.
Ces pratiques montrent bien que l’industrie pharmaceutique a très peur de voir ses parts de marché fondre devant l’efficacité de la cigarette électronique comme mode de sevrage tabagique, d’autant plus qu’une étude récente menée par plusieurs universités anglaises et américaines a prouvé que l’e-cigarette était un moyen de sevrage deux fois plus efficace que les moyens de sevrage issus de l’industrie pharmaceutique.