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ARTE diffusera en prime time, mardi 22 septembre 2020, un reportage intitulé “Cloper sans fumée : la nicotine revisitée” qui pourrait très bien être renommé “Informer sans vérité : le journalisme revisité”. Ce reportage disponible depuis lundi 21 septembre 2020 en streaming sur le site d’ARTE est censé informer sur les nouvelles formes de prise de nicotine. Or, ce n’est, comme nous vous l’avions annoncé, qu’un reportage à charge (et uniquement à charge) contre la cigarette électronique créant amalgames avec l’industrie du tabac et ne se plaçant que du point de vue des détracteurs de l’e-cigarette. Petit décryptage…

Un reportage construit de façon volontairement anxiogène

Reportage arte le journalisme revisité

Le ton est vite donné dans ce reportage puisque l’une des premières phrases prononcées est “lorsqu’il n’a plus été possible de nier les méfaits du tabac, l’industrie du tabac a créé la cigarette électronique” sur des plans mêlant à la fois e-cigarette et tabac à chauffer, premier amalgame d’un reportage qui en comportera de très nombreux.
S’ensuit un long passage sur les manipulations de l’industrie de tabac pour rendre la clope “hype” et la rendre de plus en plus addictive (20 minutes sur un reportage d’1h30 soit près du quart c’est pas mal quand même).

La nicotine est présentée elle comme un élément néfaste et dévastateur, qualifié par le docteur Anne-Laurence le-Faou comme “aussi addictive que l’héroïne”. On a au passage soigneusement omis de laisser s’exprimer le docteur Le-Faou sur la cigarette électronique comme elle avait pu le faire 3 ans auparavant dans l’émission “Allo Docteur” sur France 5. Une erreur du monteur stagiaire surement !

Informer sans vérité le journalisme revisité

Puis arrive le vrai chef d’orchestre de ce reportage, la caution morale et scientifique, Stanton Glanz, qui affirme que l’e-cigarette provoque AVC et infarctus. Glanz dont la publication a dû être retirée, car pour prouver que l’e-cigarette provoquait infarctus et AVC, le “bon” docteur Glanz comptabilisait des infarctus survenus avant l’arrêt du tabac et le début du vapotage. Oups ! Encore un oubli du monteur stagiaire !

S’ensuit le moment pathos du reportage. Un jeune homme de 17 ans qui aurait contracté une grave maladie pulmonaire provoquée par l’e-cigarette et qui aurait dû subir une greffe des poumons à cause de ce fléau. Gros plans sur la cicatrice et les poumons qui ont subi des lésions. Niveau explications ont est assez court. Le reportage parle une seule fois d’acétate de vitamine E et une seule fois de THC. Alors que comme nous l’avions rapporté dans deux articles (ici et ), les lésions pulmonaires subies par ce pauvre jeune homme ont été provoquées chez les patients par la vaporisation de cartouches vendues au marché noir et contenant de l’acétate de vitamine E qui est une huile. L’huile n’est jamais utilisée dans la fabrication d’e-liquides car elle obstrue les poumons et provoque des lésions. Alors là on se dit que notre monteur stagiaire a dû partir en pause café et laisser son neveu de 4 ans seul devant la console de montage !

Reportage arte le journalisme revisité

On enchaîne sur une étude publiée par le docteur Moon Shong Tang censée prouver que l’utilisation d’e-cigarette provoque le cancer. Or, pour déclencher un cancer chez des souris de laboratoire le docteur Moon Shong Tang a plongé des souris dans de la vapeur d’e-cigarette pendant près de 3 mois sans leur laisser respirer autre chose et surtout pas d’air pur. C’est un peu comme si on voulait prouver la nocivité de l’eau en en faisant ingurgiter 100 litres par jour à une souris de laboratoire. Les doses utilisées dans cette expérience sont 106 fois supérieures à la dose journalière d’un consommateur de nicotine. Cette étude démontée par de nombreux scientifiques a provoqué l’ire du Pr B. Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital de la Salpêtrière (Paris), qui a déclaré : “On n’est pas dans la vérité scientifique, mais dans la manipulation”.
Donc en fait ça ne serait pas la faute de notre monteur stagiaire, mais une volonté éditoriale avérée, car qui peut se servir d’études autant décriées pour appuyer son propos ?

La suite du reportage (près de 45 minutes, soit une bonne moitié) se centre sur les stratégies marketing des cigarettiers convertis à la vape ou au tabac chauffé (Altria avec Juul et Philipp Morris avec Iqos). Tout y est détaillé, du financement d’association pour favoriser la promotion des nouveaux produits de délivrance de nicotine, en passant par le lobbying politique, les stratégies marketing visant les jeunes…
Parlons-en de ces stratégies marketing, étonnamment le reportage s’axe sur 3 pays : États-Unis, Allemagne et Indonésie. En somme, 3 pays où la promotion des produits du tabac est possible ou non interdite. Qu’en est-il des pays où la promotion est strictement interdite ? Rien ! Aucun mot. Ah là on sent que notre monteur stagiaire étourdi a repris les manettes.

Nous arrivons à la conclusion de ce reportage qui nous apprend que l’e-cigarette a été inventée par l’industrie du tabac dans les années 60. Alors faux, faux et archi- faux mon petit monteur stagiaire. La première demande de brevet déposée concernant la cigarette électronique remonte à 1963, année où l’ingénieur Herbert A. Gilbert déposa un brevet pour un appareil électronique destiné à se substituer à la cigarette électronique. Son invention ne suscita que peu d’engouement et il faudra attendre près de 40 ans pour qu’un ancien pharmacien chinois, Hon Lik, présente la vraie version de la première e-cigarette. Cette invention a été utilisée tout d’abord par des geeks qui se la sont appropriée, la commercialisation de cette invention révolutionnaire n’intervenant qu’en 2009. L’industrie du tabac ne s’y est intéressée que devant le succès grandissant de ce nouveau mode de sevrage tabagique. Et oui ! Une simple recherche sur Wikipédia t’aurait bien aidé mon petit monteur stagiaire.

Des manques flagrants qui confèrent à la manipulation

Reportage arte le journalisme revisité

Le fil conducteur de ce “reportage” est le docteur Glanz, celui dont on a vu que pour prouver la nocivité de l’e-cigarette, il n’hésitait pas à truquer les données de ses tests. Les autres intervenants à charge contre l’e-cigarette. Il est la caution morale, le chef d’orchestre. Les autres intervenants à charge contre l’e-cigarette, que ce soit le CNCT en France ou l’association Campaign for Free-Tobacco Kids aux États-Unis sont ouvertement anti-vape.

Au-delà des amalgames nocifs créés par ce reportage entre tabac fumé, tabac chauffé et e-cigarette, il y a donc de nombreux témoignages à charge dans ce reportage en forme de procès contre l’e-cigarette. Mais où sont les témoignages à décharge ?

Il y en a deux, le témoignage de Vanessa Delarue, qui tient une boutique de vape à Paris et une de ses clientes. La première est discréditée à peine à mots couverts puisqu’elle fait le commerce d’e-cigarettes et que son discours est présenté comme purement commercial. La seconde subit un châtiment journalistique très en vogue, elle est piégée, car bien en peine d’expliquer scientifiquement pourquoi elle consomme des e-liquides. Que pèse le témoignage d’un vapoteur lambda par rapport au discours éloquent de pseudo scientiques tels que Glanz ? Pourtant, en préambule, elle précise bien avoir tout testé pour se sortir de sa souffrance au tabac fumé (patchs, gommes, hypnose…) et on sent une vraie libération dans son discours quand elle parle de sa rencontre avec l’e-cigarette. Ça sent le traquenard.

Reportage arte le journalisme revisité

Ensuite ? Ben, plus rien, walou, nada…

  • Quid de la norme AFNOR sur les e-liquides en France où des fabricants sont associés avec des chercheurs et des pneumologues de renom afin de mettre en place des normes sanitaires bien supérieures à celles imposées par la législation française et européenne afin d’établir un cadre et des repères précis permettant de fabriquer des e-liquides les plus sûrs possible sanitairement parlant ?
  • Quid de praticiens de renom français comme Bertrand Dautzenberg ou Anne Borgne (pour ne citer qu’eux) qui utilisent l’e-cigarette au quotidien comme mode de sevrage tabagique ?
  • Quid de toutes ces recherches que nous publions dans nos colonnes chaque semaine et qui démontrent que l’e-cigarette est un mode de sevrage tabagique plus sain et plus efficace que tous les autres modes de sevrage ?
  • Quid des formations mises en place dans les boutiques françaises afin de sensibiliser au mieux les vendeurs au sevrage tabagique et à mieux appréhender l’addiction à la nicotine ?
  • Quid du fait qu’en France les buralistes ne représentent que 20 % des parts de marché de l’e-cigarette et que dans leur immense majorité (80%) les points de vente indépendants ne distribuent pas les produits fabriqués et commercialisés par les grands cigarettiers ?
  • Quid de la distanciation qui existe en France, mais aussi dans de nombreux pays européens, entre l’industrie indépendante de la vape et les productions des grands cigarettiers ? Il est de notoriété publique que le secteur de la vape indépendante notamment en France entretient de bien piètres relations avec l’industrie du tabac. Il suffit de visiter les sites de la Fivape (association de défense des intérêts des professionnels indépendants des métiers de la vape) pour s’en rendre compte au premier coup d’œil. La première phrase mise en exergue sur le site de la Fivape est “La Fivape est une organisation professionnelle dont les membres sont indépendants des fabricants de produits à fumer”.

En guise de conclusion, je vais moi aussi faire du journalisme de bas étage et me contenter de reprendre celle que j’avais déjà publiée dans mon précédent article sur le trailer (bande-annonce) de ce reportage. “Au-delà des imprécisions mensongères que distille ce reportage nauséabond, ce que n’a pas mesuré son auteur, ni ses commanditaires, c’est que priver les fumeurs en quête de sevrage tabagique d’un produit sûr, à l’efficacité prouvée et reconnue, ne provoquera que plus de souffrance chez les futurs ex-fumeurs. Mais pour expier ses fautes, il faut savoir souffrir me direz-vous. En est-il de même pour les journalistes ?”

Alors oui, mon petit monteur stagiaire, l’e-cigarette n’est pas inerte, et ce n’est pas pour rien si, en France il n’est pas vendu aux mineurs. Mais il est certain qu’elle est considérablement moins nocive pour la santé que le tabac chauffé ou brûlé, à condition d’être bien informé.


6 Comments
  • Celinelg

    Je n’ai jamais vu un reportage aussi HORS SUJET sur la vape. C’est au delà d’un documentaire à charge.. Ne voir la e-cig que sous le prisme des grands cigarettiers c’est chercher le lien “attaquable” alors que ça représente peanuts en Europe.
    La grande majorité de la vape n’a rien à voir. Et ils n’auraient RIEN eu à démolir?
    Je pensais qu’Arte était une chaîne franco-allemande.

    22 septembre 2020at14 h 12 min Répondre
  • IzaDeParis

    Bonsoir,
    Je tiens à préciser que je ne subis aucun châtiment journalistique ! Arte a fait un excellent montage. J’ai discuté avec eux durant environ 1 heure, de mon parcours, de mon premier arrêt sans substitut qui a été un échec, de ma réussite avec la cape depuis 3 ans sans manque…
    L’interview, chez Vanessa Delarue a duré bien plus longtemps, et les journalistes, se sont présentés en pro-vape !
    Donc ce sont des vrais journalistes d’aujourd’hui, bien rapaces… Qui vous font croire, dire, ce qu’ils veulent !

    22 septembre 2020at22 h 05 min Répondre
  • JPdu44

    Salut Dee Garp, et salut la team,

    Effectivement après le visionnage de ce “reportage” puis la lecture de ta revue, tout est à charge en effet. Merci d’avoir mis le lien de cette video ici et son décryptage par tes soins. L’histoire du jeune malheureux avec ses poumons n’explique rien de profond et ce Docteur Glanz, franchement je connaissais pas ce gars, c’est pas un peu diffamatoire ce qu’il dit.
    Donc comme tu l’as dis dans le Oneshot d’hier, Arte descend bien bas dans mon estime également, en espérant que ce reportage ne soit pas trop visionné.
    Et puis quid, quid et quid.
    Bon courage.

    22 septembre 2020at22 h 32 min Répondre
  • IzaDeParis

    Je tiens à préciser que en aucun cas je ne suis l’interview de la pseudo journaliste de Arte.
    L’interview a duré environ 1 heure, et ils ont coupé 2 phrases. J’expliqué, tout mon parcours, mon premier essai et rechute sans substitut, Comme t je suis arrivée à la vape, quel matériel… Les différentes boutiques… Et je lis que je suis une abrutie…
    Donc, je vais simplement corriger votre papier, Arte a complètement manipulé, car le reportage a duré très longtemps, et ils se sont en plus présenté en pro-vape. !
    Vive le journaliste ! Vive l’honnêteté !

    22 septembre 2020at22 h 52 min Répondre
    • Dee Garp

      Bonjour Ize.
      A aucun moment je ne t’ai traité d’abrutie. Bien au contraire, j’ai juste voulu montrer maladroitement que par rapport à un profane en matière d’e-cig, tes explications ne pèsent pas lourd face à de pseudo scientifiques comme Glanz ou autres. Tu es le seul vrai témoignage de ce “documentaire”, tes explications sont simples et claires. Je suis désolé si mes mots t’ont heurté, ce n’est pas le but du tout. Peux tu me contacter sur Facebook s’il te plaît, je souhaiterai voir directement avec toi comment cette interview s’est déroulée.
      Mille excuses et je modifie de ce pas mon article.

      23 septembre 2020at5 h 34 min Répondre
  • Vincse

    En vrai, il m’a fait flipper sur les 30 premières minutes, il a fallut que je sorte de sous ma couete, me mette en mode “mais qu’est ce qu’il se passe là” et que je m’interesse a ce bon vieux Stanton Gantz pour me rassurer. Je trouve navrant que OneShot et al soient en 2020, toujours une des rares sources d’information crédible.
    Merci pour votre travail la team

    27 septembre 2020at11 h 50 min Répondre
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