En Europe, si des rumeurs persistent quant à une possible révision de la directive sur les produits du tabac (TPD) ou à l’instauration de taxes sur la e-cigarette, certains États comme l’Allemagne ou les Pays-Bas envisagent de réglementer plus sévèrement la vape.
Allemagne : la prise de présidence au Conseil de l’UE inquiète
Au mois de mai 2020, l’Allemagne a renforcé sa législation en matière de publicité pour les produits du tabac (e-cigarette comprise). En effet, celle-ci était encore autorisée sur les affiches de rue et au cinéma, tel ne sera plus le cas à compter de 2022.
À cette occasion, Daniela Ludwig, commissaire fédérale en charge des médicaments et toxicomanies, a précisé, dans une interview accordée au journal Die Welt, qu’elle ne comptait pas s’arrêter là. “Nous ferons progresser le règlement. Il doit être encore plus clair que les cigarettes électroniques sont tout aussi addictives et contiennent également des polluants “,
Plus précisément, la politicienne allemande souhaite tout d’abord réglementer les e-liquides et appliquer une taxe sur les e-cigarettes.
Au sujet des arômes utilisés dans les e-liquides, elle précise : “Les saveurs de fruits dans les liquides plaisent aux jeunes, elles ne sont pas du tout faites pour les fumeurs. J’y vois un besoin d’action “.
Quant à la fiscalité sur sur les e-cigarettes elle avance que “La question fiscale est également sur ma liste pour les cigarettes électroniques, qui ne sont soumises qu’à la TVA”.
Mais Daniela Ludwig ne compte pas s’arrêter là puisqu’elle compte bien profiter de la présidence allemande au Conseil de l’Union européenne. “Nous avons l’occasion d’en parler aux pays. J’aurais déjà préparé un catalogue pour l’e-cigarette “, a déclaré Ludwig, précisant au passage que les règles relatives à la fiscalité ou aux ingrédients devraient être normalisées au niveau européen.
Pays-Bas : une interdiction des arômes qui se précise
Lors d’une allocution au Parlement néerlandais, Paul Blokhuis, ministre de la Santé, a fait part de sa volonté de réglementer plus sévèrement le vapotage.
En effet, le gouvernement néerlandais souhaite affiner sa loi sur le tabac pour inclure l’interdiction des cigarettes électroniques aromatisées. Selon les prévisions du gouvernement, cette interdiction devrait entrer en vigueur au cours du premier semestre de l’année prochaine.
Pour justifier cette prise de position, Paul Blokhuis, n’y va pas avec le dos de la cuillère : “Je pense qu’une génération sans tabac devrait aussi être une génération sans e-cigarette”. Il précise plus loin que la santé publique néerlandaise a tout intérêt à “décourager l’utilisation des e-cigarettes et à en limiter l’usage au groupe de fumeurs qui ne parviennent pas vraiment à arrêter en utilisant des aides, dont l’efficacité a été prouvée”.
Compte tenu des positions prises par ces deux grands pays européens que sont l’Allemagne et les Pays-Bas, la bataille pour la révision de la directive sur les produits du tabac (TPD) s’annonce particulièrement compliquée, puisque la volonté de réglementer la vape au niveau européen par l’instauration d’une taxe spécifique au vapotage et une interdiction des arômes sont des éléments de langage de plus en plus courant dans la bouche des dirigeants européens.