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Accueil / Actualité  / L’addiction : comment ça marche ?

L’addiction est un mécanisme complexe et passionnant. Il est important de comprendre comment il fonctionne pour pouvoir y pallier ou tout bonnement pour se rendre compte dans quel schéma nous sommes inscrits. Nous allons découvrir comment cela s’articule et quel est son lien avec la vape, mais aussi voir si tous les individus sont égaux face à cette pathologie addictive.


Addiction, dépendance, accoutumance

De manière courante, ces trois termes sont employés régulièrement sans savoir s’il y a une différence entre ceux-ci. Pourtant ces mots sont bien à distinguer les uns et des autres.

L’addiction(1) se définit comme étant une incapacité pour l’individu de s’empêcher de consommer la substance, bien qu’ayant connaissance des conséquences négatives qui s’ensuivront. Elle est liée à la vulnérabilité de l’individu face aux signaux de plaisir envoyés par un neurotransmetteur dans son cerveau. Elle se traduit par des comportements compulsifs incontrôlés et irraisonnés, qui peuvent donc s’appliquer non seulement à des produits, mais aussi à des activités telles que le jeu, le sexe, l’exercice physique. 

En d’autres termes, la personne souffrant d’addiction ne peut plus se passer de consommer un produit ou de pratiquer une activité malgré sa volonté et tout en étant en pleine connaissance des conséquences négatives que cela peut lui apporter.

La dépendance(1) est due à un déséquilibre du fonctionnement neurobiologique à la suite d’une consommation régulière d’une substance psychoactive. Ce déséquilibre entraîne l’envie de consommer à nouveau la substance psychoactive, pour ne pas subir les effets désagréables consécutifs à l’arrêt de sa prise. Il s’agit ici de retrouver son état normal, et non plus de se sentir mieux. 

La personne souffrant de dépendance consomme un produit pour ne pas avoir de signes de sevrage, car son cerveau a subi un déséquilibre suite à une consommation régulière.

D’après ces définitions, la personne atteinte d’addiction n’arrive pas à s’empêcher de consommer une substance malgré ses connaissances sur les risques qu’il encourt et ceci étant lié à la notion de plaisir. Alors que la dépendance est le fait de consommer un produit pour ne pas être en manque.

L’accoutumance(2) que l’on désigne parfois sous le nom de tolérance est un processus qui permet à l’organisme de s’adapter à un stimulus extérieur. Elle a comme conséquence positive une plus grande capacité à supporter les effets du stimulus, et comme conséquence négative la nécessité éventuelle d’augmenter le stimulus (par exemple les doses de nicotine) pour obtenir le même effet que celui initialement observé.

Par exemple, un fumeur ou un vapoteur est bien addict, car il n’arrive pas à s’empêcher de consommer du tabac ou du e-liquide, tout en sachant que cela peut lui être néfaste. Mais, ils sont aussi dépendants, car en arrêtant de fumer ou de vaper cela engendrerait un syndrome de manque, notamment en lien avec la nicotine. De plus, à force d’ingérer la nicotine, le corps s’y accoutume et donc parfois il est nécessaire d’augmenter son dosage dans les liquides ou la consommation de tabac.

La notion de plaisir est liée à ce qu’on appelle le système de récompense. Ceci se passe au niveau du cerveau qui a un rôle prépondérant dans le mécanisme de l’addiction.


Le système de récompense

Le système de récompense est un circuit  du cerveau qui est responsable des sensations de plaisir ressenties après diverses actions. Pour exemple, lorsqu’une personne mange du chocolat, si elle trouve cela bon, elle réitérera cette action de manière régulière pour satisfaire son système de récompense. Dans l’addiction, ce mécanisme fondamental vient à être perturbé, tantôt par la prise d’une substance (nicotine, alcool, etc.), tantôt par un dysfonctionnement initial du cerveau qui ne régule pas correctement son système de récompense. Lorsque ces deux dimensions sont réunies, cela aboutit à la maladie addictive.

Le système de récompense se compose de trois parties :

Comme le schéma l’indique ci-dessus, ces différentes parties sont liées et s’articulent pour faire fonctionner le système de récompense.

Le cerveau est composé de cellules que l’on appelle les neurones. Ces derniers permettent de véhiculer des informations et jouent un rôle important dans le mécanisme de l’addiction.

Le système de récompense

Les neurotransmetteurs

Les neurostrametteurs

Un neurotransmetteur(6) (ou neuromédiateur) est une molécule chimique qui assure la transmission des messages d’un neurone à l’autre, au niveau des synapses.

La molécule libérée par un neurone lors d’une stimulation se fixe à un récepteur sur un autre neurone, ce qui entraîne la transmission de l’influx nerveux, ou à un récepteur sur une cellule cible, ce qui entraîne divers effets dans un organe.

Les principaux neurotransmetteurs en lien avec l’addiction sont la dopamine, la sérotonine, la noradrénaline et l’acétylcholine. Ceux responsables de la dépendance à la nicotine sont la dopamine et l’acétylcholine(3). Ce dernier se fixe sur des récepteurs nicotiniques, ce qui amène l’individu à être rapidement dépendant à la nicotine. Lorsqu’il y a dépendance, il y a syndrome de sevrage.

Outre l’implication du système de récompense dans la maladie addictive, les synapses jouent un rôle clé.


Les synapses 

Les synapses

La synapse est une aire de jonction par laquelle le message chimique (neurotransmetteur) passe d’un neurone à l’autre. C’est une structure particulièrement importante, où le signal neuronal peut être renforcé (via une augmentation de la libération de neurotransmetteur ou du nombre de récepteurs postsynaptiques) ou diminué (via une augmentation du nombre de récepteurs présynaptiques). C’est ce que l’on appelle la « plasticité synaptique ». Parmi les neurotransmetteurs impliqués dans les mécanismes de l’addiction, la dopamine joue un rôle important, mais d’autres neurotransmetteurs sont aussi impliqués : GABA, glutamate, noradrénaline, sérotonine, etc.

En situation normale (alimentation, hydratation, etc.), la libération de dopamine et le plaisir qui suit ne durent que quelques instants. En cas de prise de nicotine, cela dure beaucoup plus longtemps et/ou est plus intense. Parce que les neurones gardent la « mémoire » de cette stimulation et finissent par développer une sorte d’accoutumance, il faudra répéter plus souvent et en plus grande quantité la source de la stimulation pour obtenir le même degré de plaisir – un cercle vicieux à l’origine du phénomène d’addiction.

Lorsque la personne arrête de consommer une substance psychoactive apparait alors un syndrome de sevrage.


Le syndrome de sevrage 

L’OMS (4) (Organisation Mondiale de la Santé) définit le syndrome de sevrage comme étant un ensemble de symptômes qui se regroupent de diverses manières et dont la gravité est variable. Ils surviennent lorsque lors d’un sevrage complet ou partiel à une substance psychoactive consommée de façon répétée et habituellement prolongée.

Les signes de sevrage sont différents selon la substance consommée. Par exemple, pour la nicotine, ces symptômes sont (5) : l’irritabilité, l’anxiété, tremblements, insomnies, maux de tête, accroissement de l’appétit, diarrhée ou constipation ainsi qu’une envie irrépressible de fumer ou de vapoter.

Pour pallier ces désagréments, le fumeur et le vapoteur vont rapidement se diriger vers leur tabac ou leur vape. Le cerveau leur enverra un signal fort, lui demandant de consommer rapidement pour avoir leur dose de nicotine.

Cette envie irrépressible de consommer s’appelle, dans le domaine de l’addictologie, le craving. Ce dernier permet au consommateur de ne pas subir le sevrage et donc de satisfaire son système de récompense.

Nous avons pu voir que l’addiction et la dépendance sont neurobiologiques, car en lien avec le cerveau. Mais à cela se rajoutent le comportement et le lien social.

Pour les fumeurs et la vapoteurs, en plus d’être addict à la nicotine, ils le sont aussi sur le plan comportemental.


Le syndrome de sevrage 

Pour un fumeur, la difficulté pour se sevrer se joue au niveau de la nicotine, mais aussi vis-à-vis de son comportement. En effet, la nicotine peut être délivrée de diverses manières : patchs, gommes à mâcher, inhalation via la cigarette électronique, etc.

Ce à quoi le fumeur est aussi attaché, en plus de la nicotine, c’est la gestuelle, l’objet (le paquet de cigarettes, le briquet, sa blague à tabac, la pipe en bois…) et le lien social.

C’est pourquoi la vape est un outil très efficace pour le sevrage tabagique. Cela permet d’inhaler de la nicotine, d’avoir un objet, un côté ludique (changement de résistance, reconstructible…) tout en gardant du plaisir avec des e-liquides fruité, gourmand, classic, etc. Cela permet aussi de garder un lien social comme au travail, de s’octroyer une pause avec les collègues et sortir avec eux pour pouvoir vaper et discuter.

De plus, l’addiction comportementale est aussi en lien avec la dépendance sans substance. En effet, un individu peut être considéré comme étant addict aux jeux, au sport, aux achats dits compulsifs, aux écrans, etc. Ceci sollicitera le système de récompense de la même manière que si le sujet consommait une substance psychoactive de par la libération de certains neurotransmetteurs et de l’assouvissement du plaisir.  Lorsque la personne arrêtera ces divers comportements, cela engendrera aussi un syndrome de sevrage.  


Sommes-nous tous égaux face à l’addiction ?

L’addiction est une maladie du système nerveux face à laquelle nous ne sommes pas tous égaux. En effet, certains d’entre nous sont plus vulnérables face à la consommation de substances psychoactives ou à certains comportements du fait de leurs gènes, mais aussi de l’environnement dans lequel ils évoluent. Le cerveau de la personne dépendante associe au moins deux faiblesses :

  • Un système de récompense hypertrophié, et donc une augmentation de la motivation

La Dopamine est le neurotransmetteur impliqué dans le système de récompense. Lorsque le cerveau reçoit une récompense qu’il n’attendait pas à la suite d’un comportement particulier, il « grave » la conséquence positive de ce comportement, encourageant son renouvellement. Cela va se traduire par le fait qu’un individu accro ne saura pas résister à la consommation de la substance qui lui a procuré du plaisir lorsqu’il sera en contact avec elle. Cela vaut également pour les addictions sans substance.

  • Un déficit de plasticité synaptique

Chez certaines personnes, la capacité des synapses à diminuer leur activité sous l’effet de certaines stimulations pourrait être altérée, ce qui ne permettrait plus de développer de nouvelles traces mnésiques et expliquerait le glissement de comportements sous le contrôle de décisions conscientes vers des comportements automatisés et compulsifs.


Conclusion

La pathologie addictive touche beaucoup de monde. Au vu de son champ élargi (addiction à une substance, addiction comportementale) cela rend cette maladie davantage répandue. Pour être soigné, peu importe à quoi vous êtes dépendant, il est important de consulter un professionnel de la santé (addictologue, tabacologue…) dans des centres ou services de soins spécialisés. N’oubliez pas que nous ne sommes pas égaux face à ce fléau qu’est l’addiction. Le vécu, la vulnérabilité, des déficits en tous genres font que chaque individu peut avoir un terrain fragile pour devenir dépendant.



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