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Accueil / Actualité  / ONESHOT MAGAZINE #2 – Cigabois, du bois à la Mod
cigabois Oneshot magazine 2

Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de lire notre magazine papier, voici un article tiré du ONESHOT Magazine #2

Une large majorité des vapoteurs connaît Cigabois pour ses célèbres drip tips. Julien Pons, acteur de la vape depuis plusieurs années, est revenu sur le devant de la scène en 2019 avec l’arrivée du mod PHILEAS en collaboration avec les Orléanais Robin & Nicolas de VOLUTE MODZ. Nous sommes allés à sa rencontre afin d’en savoir plus sur ce créateur et sa philosophie. Par Turtle. Photos : Cigabois

Bonjour Julien et merci de nous recevoir ! Peux tu te présenter ?

Depuis 2009 je suis à mon compte et je fabrique des objets en bois tourné. C’est un travail qui me correspond parfaitement car cela demande précision et savoir-faire tout en me laissant une certaine souplesse. Il me permet d’adapter les horaires de travail à ma vie : m’occuper de mon fils et de mes proches, mais aussi de pouvoir porter d’autres projets à l’extérieur de la bulle professionnelle.

Avant de faire des drip tips et des mods tu es surtout tourneur sur bois, ça consiste en quoi ? Que t’a apporté la vape dans ton métier ?

Le bois, c’est mon métier, ma vie depuis 2007. J’ai appris dans de petits ateliers en parcourant la France à la recherche d’apprentissage et de savoirfaire. Le tournage sur bois consiste à produire toutes sortes d’objets du quotidien ou d’Art (du bol en bois à la sculpture complexe). La vape m’a permis d’apprendre le tournage des métaux sur des machines conventionnelles. C’est une vraie chance car je souhaitais depuis longtemps avoir accès à ces techniques mais il me manquait un champ d’application. Aujourd’hui j’aimerais élargir mes connaissances dans le domaine du métal, notamment dans les brasures, soudures et la fonderie.

D’ailleurs peux-tu nous dire comment es-tu arrivé dans la vape ?

Je suis arrivé dans la vape un peu comme tout le monde dans les années 2012-2013… Sur une expo de métiers du bois à laquelle je participais, un ami tourneur m’a fait essayer quelque chose que je suppose aujourd’hui être un CE4. Lorsque j’ai tiré la première fois sur une e-cig, j’ai été très surpris et immédiatement persuadé que ce dispositif allait remplacer la cigarette fumée traditionnelle ! Ensuite je me suis acheté une horreur je ne sais plus où, et je suis allé sur le grand forum pour comprendre. Puis j’ai fait un drip tip en bois car celui en plastique était cassé. Dans ces années-là une petite photo sur un forum pouvait aller loin. Je me suis rapidement retrouvé à distribuer des drip tips dans plusieurs shops en ligne. Avec la vape je pouvais donner une application commerciale plus performante aux techniques que je connaissais déjà et ce, dans un marché à l’époque en pleine expansion. Le tout en ayant le plaisir et la fierté de travailler dans un domaine où les gens essayent d’arrêter le tabac.

Quand on pense « Cigabois », on fait un rapprochement direct avec les drip tips. Pensais-tu avoir autant de demandes à tes débuts ? Comment se passait ta communication ?

Le début de la commercialisation des produits en 2013 a été… surprenant ! Je pensais seulement diversifier mon activité d’artisan mais la vape a rapidement pris toute la place. À l’époque tout se passait sur les forums, puis les salons et Facebook sont venus en complément pour échanger. Je m’efforce d’avoir une communication sincère, sans trop de fioritures : en définitive je préfère soigner la finition, faire des pièces abouties quitte à en faire moins, que de sacrifier la qualité au productivisme. C’est aussi pour cela que je vais prochainement réintégrer en interne toutes les activités que j’ai pu extérioriser par le passé (fabrication des apprêts SS en CNC notamment).

Travailler le bois demande une certaine rigueur et beaucoup de précision. Peux-tu nous en dire plus sur le processus de création d’un produit Cigabois ?

Tout commence par la sélection des arbres qui seront exploités pour leur bois. J’ai la chance de posséder des terres de garrigue où de nombreuses essences méditerranéennes précieuses demandent à être entretenues. Généralement
je prélève des arbres de 50 à 80 ans en fin de vie. Cette étape est cruciale et définit la qualité du futur matériau. Les arbres sont recherchés vivants ou morts, pour leur forme et leur nature mais aussi pour leur porosité, et pour leur hétérogénéité. Ensuite les bois sont pré-débités, séchés, étuvés puis débités définitivement et stockés en vue de la fabrication du bois stabilisé. Une fois le matériau fabriqué, l’usinage et le polissage d’un drip tip prend une ou deux heures suivant le modèle, et un mod demande généralement un peu plus d’une journée à être fabriqué. Ces temps de fabrication ne comprennent ni le contrôle qualité ni l’assemblage. J’espère pouvoir optimiser encore ces temps de production en investissant sur certaines machines : j’ai récemment acquis un tour d’environ une tonne et je recherche une grosse fraiseuse.

Aujourd’hui, tu travailles avec Robin & Nicolas de VOLUTE MODZ pour le mod PHILEAS, tu participes à la création d’un topcap en bois sur leur dripper XIV. Tu te voyais remettre une pierre de plus à l’édifice de la Vape avec eux, malgré la distance géographique ? Tu peux nous en dire plus sur cette collaboration pour la création du PHILEAS ?

La collaboration avec VOLUTE MODZ, c’est une histoire qui dure depuis un moment : nous avions déjà lancé des kits de beauty-ring/drip tips pour le Richelieu il y a longtemps. Nous avons une relation gagnant/gagnant : chacun de nous possède des compétences quasi symbiotiques pour ce genre de projets.
Souvent lorsque nous travaillons ensemble, nous allons plus vite car chacun maîtrise son sujet : ainsi pour les top-caps et les bagues, il n’y a pas eu de coûteuse phase de prototypage. De la même manière, cela fait longtemps que je fais vérifier mes plans par Robin pour être certain qu’ils ne contiennent pas d’erreur. Pour ce qui est du Phileas, Robin a dessiné les plans des parties en métal sur la base de mon ancien mod, de discussions « en live » et de croquis que j’ai esquissés. Toute la partie bois a été pensée avant afin de pouvoir adapter les solutions techniques à une feuille très fine de bois stabilisé. À vrai dire, le Phileas est une idée qui a commencé comme beaucoup d’autres autour d’une bonne bière… Ces projets nourrissent d’un point de vue personnel et professionnel, et permettent de marquer un public à un moment donné, ce qui fait bien sûr très plaisir. Travailler avec Robin et Nicolas c’est très facile malgré l’éloignement : Skype, Facebook, Discord et le téléphone sont là pour cela, nous vivons dans un monde moderne.

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Quand on parle de « modding », les gens peuvent avoir tendance à faire l’amalgame avec « prix élevés » là où d’autres voient le côté Artisanat et travail fait main. Quel est ton ressenti ?

Le « modding » pour moi c’est juste un mot qui rassemble tout un tas d’individus, d’entreprises ainsi que de manières de voir la vie et la production très différentes. A mes yeux, tout le monde y trouve sa place : du très regretté, très talentueux et créatif
Plombier Volant (qui s’est envolé il y a peu et laisse un trou béant dans l’univers des mods) à Innokin. Le débat Artisan / Industriel ne m’intéresse pas, pour moi un modder c’est celui qui conçoit et produit des appareils de vaporisation. Certains travaillent énormément, d’autres comme moi préfèrent gagner moins pour avoir une vie familiale plus présente et se rendre plus disponible. C’est comme dans tous les métiers : je n’ai pas les tarifs les plus élevés et on peut malgré tout trouver des produits ressemblants pour la moitié de mes prix. Cela ne me dérange pas, mes clients savent ce qu’ils achètent : le travail en amont et le suivi en aval. Qu’ils soient collectionneurs ou amoureux du travail artisanal et du bois, je privilégie la communication, même lorsque cela n’est pas forcément commercial. J’essaie de rêver un rapport différent de celui des autres.
Petit retour sur tes fabrications : as-tu toujours des demandes pour les drip tips ? Le Phileas est ta dernière création, où en es-tu ? D’autres variantes à venir ? Les drip tips se vendent beaucoup moins qu’il y a quelques années mais j’en vends toujours régulièrement et je continue à en fabriquer. Pour ce qui est du Phileas, il y aura d’autres versions à venir ; il doit me rester 50 ou 60 mods préparés à finir avant. Les prochaines versions seront en très petites séries et fabriquées à 100 % en interne. C’est un peu ma nouvelle vision de mon job et cela permettra beaucoup plus de liberté, mais le tarif augmentera nécessairement un peu. Il y aura de nouveaux formats et des évolutions, en plus d’une possibilité de customisation élargie.

On peut donc espérer de voir un jour une box 100 % Cigabois ?

Pour ce qui est de la box… J’aimerais beaucoup mais je n’ai pas encore trouvé le temps, bien que je sois équipé des machines nécessaires.

Si tu devais faire un récapitulatif de la marque Cigabois, depuis son premier jour à aujourd’hui, c’est devenu ce que tu voulais ou c’est toujours en évolution ?

Le futur, je ne le connais pas. Cigabois a toujours évolué, mais lentement. J’aime aller au bout des choses et je pense me faire plaisir encore un moment dans la fabrication de mods. Je souhaiterais avoir assez de temps pour, par ailleurs, reprendre des productions ponctuelles d’artisanat « classique » et les distribuer localement et sur le site Cigabois. Simplement car cela fait très longtemps que personne n’a mangé dans une assiette à salade en frêne estampillée « Cigabois ». Je ne cherche pas à travailler avec d’autres marques mais si des projets intéressants voient le jour, cela me rendra heureux car c’est dans la diversité que mon travail me ravit.


Toucher du bois, ça ne porte pas bonheur mais aimer le transformer, ça peut rendre heureux.


Voir mon setup dans les mains de Jan Kounen sur la couverture de « OneShot Magazine n° 1 » ainsi qu’assister à une émission consacrée à mon travail dans OneShot me touche réellement. Cela me conforte dans l’idée que même si ma démarche est un peu « punk », j’ai quand même suscité l’intérêt de quelques personnes. Ça n’a pas de prix. Dans une phase de ma vie où tout n’est pas toujours simple, cela m’aide à continuer gaiement.
Dernière question pour clôturer cette interview, la plus emblématique de OneShot, sur quoi tu vapes ? Je vape sur un DoggyStyle 2K18 de chez Animodz et sur le dripper Richelieu de chez VoluteModz, montés sur des Phileas 18650 et 18350. Pour le liquide, je vape « la démence cérébrale » de chez Révolute. J’ai aussi ressorti mon joli setup du Plombier Volant, qui me rappelle Éric et son enthousiasme, son talent, son humour… Et m’aide à faire le deuil de sa disparition tragique.

Merci Julien de nous avoir consacré de ton temps pour nous recevoir. On te souhaite plein de réussite pour les prochaines productions qu’on attend avec impatience et on espère te revoir vite dans OneShot pour en parler ! Retrouvez le travail de Julien Pons sur sa page Facebook « Cigabois » ainsi que ses produits sur son site internet : www.cigabois.fr.


 

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