Le 5 juillet dernier, Santé publique France et le Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS ont signé, dans le cadre de la lutte antitabac, un mémorandum d’accord signifiant leur collaboration. De cette alliance naitra, sous l’œil expert de Santé publique France, le premier Centre de connaissances de la Convention-cadre de l’OMS sur l’éducation, la communication, la formation et la sensibilisation du public. Le vapotage y aura-t-il une place ?
Un même objectif : renforcer les mesures de lutte antitabac
Sous la tutelle du Ministère de la Santé et de la Prévention, le rôle de l’Agence nationale de santé publique consiste à améliorer et protéger la santé des populations en agissant à trois niveaux. Tout d’abord en surveillant les maladies et les maux liés à la cigarette ; ensuite en étudiant le comportement des fumeurs afin de développer des stratégies de lutte antitabac ; enfin en jouant la carte de la prévention, via des campagnes telles que le Mois Sans Tabac. Désormais, l’Agence s’investira encore davantage grâce à la création de cette première plateforme de connaissances, dont l’objectif est de partager le savoir et les compétences entre les acteurs de la Convention-cadre de l’OMS. Le tout pour une meilleure mise en œuvre de mesures de lutte antitabac dans les pays concernés.
Le Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS, quant à lui, se consacre à la lutte antitabac menée par la Convention, ainsi qu’à l’élimination du commerce illicite des produits du tabac. Hébergé par l’OMS à Genève, le Secrétariat reste cependant indépendant tout en permettant la mise en œuvre des plans de travail et des budgets adoptés.
Une collaboration attendue
Si, depuis 2014, la Convention-cadre de l’OMS a permis la création de huit centres de connaissances dans le monde destinés à répondre aux différentes problématiques de lutte antitabac, la France est aussi depuis longtemps investie pour cette cause. Aujourd’hui, elle renforce son action au niveau national comme international, grâce à la création, confiée à Santé Publique France, de ce neuvième centre de connaissances.
Et l’alliance de Santé publique France et du Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS semble faire bien des heureux ! Et ce n’est pas la Dre Adriana Blanco Marquizo, Cheffe du Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS qui dira le contraire ; « nous sommes ravis d’accueillir Santé publique France au sein de la famille des centres de connaissances de la Convention-cadre de l’OMS. Il ne fait aucun doute que la France a une vaste expertise à offrir dans ce domaine.” De son côté, la Professeure Geneviève Chêne, Directrice générale de Santé publique France n’est pas moins enthousiaste : “La signature de cet accord de partenariat avec l’OMS ancre davantage l’engagement de la France et de Santé publique France dans la lutte antitabac au niveau international”. Leur objectif commun : protéger les générations présentes et futures des effets sanitaires, sociaux, environnementaux et économiques du tabagisme, même passif.
Présentation du Centre de connaissances
Opérationnel en 2023, le Centre de connaissances récapitulera les différentes mesures existantes, telles que les initiatives d’information, de prévention et de marketing social ayant déjà portées leurs fruits.
Le rôle de chacun a tout l’air d’y être parfaitement défini : d’un côté, l’Agence mettra toute son expertise scientifique et opérationnelle au service de ce partage de connaissances et travaillera à la création de contenus méthodologiques. De l’autre, l’OMS utilisera ces outils pour évaluer les campagnes d’information, de prévention ainsi que les changements de comportements.
Pour la Dre Adriana Blanco Marquizo, il s’agit de “renforcer notre soutien aux Parties à la Convention afin de tirer parti de tout l’éventail des outils de communication disponibles pour promouvoir et renforcer la sensibilisation du public aux problématiques de lutte antitabac. » La Professeure Geneviève Chêne rappelle à ce sujet que “la politique proactive menée par notre pays en matière de lutte contre le tabac avec l’adoption de mesures fortes telles que l’augmentation des prix du tabac et l’adoption du conditionnement neutre, associées à des mesures éprouvées en termes de prévention, a montré son efficacité et s’est traduite par une diminution historique du nombre de fumeurs entre 2014 et 2019 (1,9 millions de fumeurs en moins).” Fort de cette première réussite, “c’est notre expertise de la connaissance à l’action que nous souhaitons partager avec tous les pays impliqués, dans le cadre d’un échange mutuel, afin de changer les comportements et de parvenir à une génération sans tabac”, conclut-elle.
Une belle initiative, certes. S’il est légitime d’attendre beaucoup de cette collaboration, on ne peut cependant pas cacher notre étonnement et notre déception en constatant que la vape n’est jamais évoquée ici. Alors qu’elle joue un rôle essentiel dans le cadre du sevrage de la cigarette, participant ainsi activement à la lutte contre le tabac.