10 ans d’innovation : Les petites révolutions de la vape est un article extrait du magazine Oneshot #9, par Nukevapes.
10 ans d’innovation : Les petites révolutions de la vape
Ça, c’est un “game changer” ! Même si j’essaye de limiter au maximum l’emploi d’anglicismes, je suis coupable d’avoir crié ce barbarisme assez souvent ; et pour cause, la vape a connu des centaines de microrévolutions. À l’instar des candidates de la téléréalité, si elles sont nombreuses, on ne se souvient finalement que d’un petit nombre d’entre elles. Je vais essayer dans cet article de retracer les plus mémorables, celles qui ont, à jamais, changé le cours des choses dans la vape. Oui c’est solennel, j’ai mis “à jamais” en apposition.
Une question d’eGo.
Nous sommes en 2011, le monde est dominé par des vapes 510 et autres kr 808. Les plus avancés utilisent de la mousse de filtration d’aquarium et des drip tips pour faire du direct dripping en espérant obtenir une vape potable. Si vous n’avez rien compris à cette phrase, restez quand même, cet âge obscur a été interrompu par l’arrivée fracassante de la désormais célèbre batterie eGo. Avec son autonomie incroyable de 650 mAh, surmontée de son Stardust, elle montra au monde de la vape qu’il est possible de vaper simplement. À condition qu’on penche bien le réservoir (mais pas trop) pour éviter le dry-hit et qu’on pense à recharger sa batterie une fois de temps en temps toutes les heures. Le Stardust est d’ailleurs lui-même à l’origine de l’appellation “clearomiseur” qui désigne tout type de réservoir à résistances interchangeables car il était transparent, par opposition à tous les autres avant lui, opaques. À eux deux, ils constituent les deux premières révolutions de la vape : un atomiseur transparent avec un système de mèches et un simple réservoir transparent, monté sur une batterie dont la connexion est encore un standard de nos jours, la fameuse connexion 510.
Le saviez-vous ?
La connexion 510 est l’une des premières connexions utilisée dans la vape, sur les modèles “cigalike” (comme une clope). Ses dimensions sont donc un héritage direct du diamètre d’une cigarette traditionnelle.
Le Nautilus, fluctuat nec mergitur.
Dès son arrivée sur le marché, avec son look d’ampoule et son réservoir en verre, le Nautilus d’Aspire fait sensation. Mais au-delà d’un look original, la vape qu’il dispensait a montré au grand public (et aux reviewers pointilleux) qu’il était possible d’obtenir une vape de qualité, sans prendre une semaine de RTT pour recoiler un magoo capricieux. La preuve en est, le bougre en est à sa troisième version, et sa résistance a évolué dans la même enveloppe que le jour de sa sortie. À ma connaissance, la seule chose qui dure autant dans la vape est le mythe de la vape lisse, et justement, on va y venir.
Assassin de la vape lisse !
À l’époque, un grand débat divise la vape, tout du moins les groupes obscurs les plus spécialisés. À bien y réfléchir, il n’y avait que des groupes obscurs et bien spécialisés en ce temps-là, les gens normaux n’étaient pas encore arrivés. Pour simplifier, disons que ce débat divisait la vape : vaper sur méca pour une vape “lisse” mais pas constante à cause de la décharge progressive de l’accu, ou vaper sur un électro avec une modulation de puissance à 33 Hz parfois plus qu’approximative. Je vous avais bien dit que c’était obscur, je ne vous ai pas pris en traître. Pour résumer : les mods mécas proposaient un signal plat et constant quand les modules électroniques de l’époque tentaient de réguler la tension de sortie tant bien que mal en la boostant et en la hachant. Le problème est qu’en hachant la tension en sortie aussi “lentement”, l’atomiseur se mettait à faire un bruit de serpent à sonnette assez désagréable et la vape semblait plus “dure”. C’est à grands coups d’oscilloscope que j’ai rongé sur mes heures de sommeil pour expliquer tout ça le plus simplement possible, en vain. Quand un beau jour arriva le Provari, avec derrière lui une nuée de nouveaux chipsets tous plus lisses les uns que les autres. Mais comme les mythes ont la vie dure, vous trouverez encore des vapoteurs convaincus que leur vape est plus lisse que celle du voisin. Voilà pourquoi j’ai toujours un oscilloscope dans mon sac, au cas où un débat survienne. Oui c’est encombrant, mais sortir un oscillo de son sac à 3 heures du matin devant un bar, quel panache ! La quatrième révolution de la vape réside donc dans l’arrivée de chipsets précis permettant de vaper à la même puissance, du début à la fin de la charge de l’accu, précisément.
Le reconstructivisme.
Oui je sais, pas la peine de me souligner ce mot avec tes vaguelettes rouges Word, ce mot n’existe pas. Et au-delà de parler tout seul avec mon logiciel de PAO et de faire des blagues qui ne feront rire que les spécialistes de la Révolution Russe, je vais vous parler ici de ce que je considère comme le département recherche et développement de la vape : les atomiseurs reconstructibles. Sorte de monde interne de la vape, ils ont apporté un nombre incroyable de micro-innovations qui se sont retrouvées ensuite dans les atomiseurs de Monsieur Toutlemonde. Le remplissage par le haut, le réglage de l’arrivée d’air avec une bague, la connexion ajustable, l’utilisation du coton et bien d’autres petites innovations qui se retrouvent encore dans l’ADN de nos nouveaux atomiseurs. Difficile donc de ne pas inscrire les reconstructibles, et le travail acharné des modeurs dans les révolutions qui ont marqué la vape. La plus marquante restera, selon moi, le remplacement de la fibre de silice en faveur du coton, plus saine et offrant de meilleurs arômes.
10 ans d’innovation : Comprendre ses outils
Si la vape a effectué de nombreux sauts en avant depuis sa création, elle a aussi arpenté le chemin de la connaissance, lentement mais sûrement. En comprenant mieux la nicotine et les besoins des fumeurs, elle a su mettre à profit le panel d’innovations techniques à sa disposition pour créer les modèles d’aujourd’hui, efficaces, adaptés et à un prix compétitif. Nous sommes arrivés je pense, au pinacle de ce qui est utile aux fumeurs et c’était l’objectif initial. Que l’on soit adepte de gros nuages, de vape serrée ou d’un compromis entre les deux, il est très facile de trouver le bon modèle. Les nouveautés n’apportent plus d’énormes changements comme à l’époque mais un peu plus de praticité, un peu plus de compacité, ou simplement un nouveau design. Et je n’en suis pas attristé, j’en suis au contraire assez fier. La boucle est bouclée et désormais, le travail est mis dans le discours, dans l’éducation des fumeurs, dans la nicotine, dans l’addiction, et au sens plus large, dans la défense de ce fantastique moyen de sevrage arrivé, après 10 ans de travail acharné, à maturité.