La cigarette électronique préférable à la cigarette en cas de diabète ? Nombreux sont les diabétiques qui se posent la question du passage à la vape comme moyen de substitution à la cigarette traditionnelle. La méthode est-elle plus sûre ? Quels sont ses effets sur la glycémie ? Y-a-t-il vraiment du sucre dans certains e-liquides ? Tous se valent-ils ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans cet article détaillé !
Le diabète : ses différents types, ses causes et conséquences
Le diabète est une maladie chronique qui touche plus de 3,8 millions de Français d’après les derniers relevés de Santé publique France1. Elle a pour effet de générer des troubles à l’assimilation, au stockage et à l’utilisation du sucre dans les aliments.
Autrement dit, chez une personne diabétique, le corps a du mal à réguler naturellement la glycémie (taux de sucre dans le sang), le pancréas ne produisant pas (du tout ou suffisamment) d’insuline ou l’organisme n’étant pas capable de l’utiliser efficacement. La glycémie atteint ainsi rapidement des niveaux élevés (hyperglycémie) et, non contrôlée, peut induire de graves lésions (cécité, insuffisance rénale, infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux…).
Deux types de diabète sont à distinguer : le type 1, qui survient le plus souvent chez l’enfant, l’adolescent et le jeune adulte, et concerne moins de 10 % des diabétiques, et le type 2 (plus de 90 % des cas de diabète), qui survient généralement après 20 ans.
Le diabète de type 1
Autrefois appelé diabète insulinodépendant (DID) ou juvénile, le diabète de type 1 se caractérise par une carence totale en insuline. L’organisme ne reconnaît plus les cellules bêta du pancréas et les détruit. Un diabétique de type I doit donc quotidiennement s’administrer de l’insuline par le biais d’injections ou d’une pompe à insuline.
Agissant à l’instar d’une maladie auto-immune, les causes du diabète de type 1 sont mal connues. Une prédisposition génétique familiale est à l’œuvre dans la plupart des cas et l’on sait ce type de diabète bien plus fréquent dans les pays occidentaux ou encore les régions éloignées de l’équateur.
Le diabète de type 2
Bien plus répandu, le diabète de type 2, autrefois appelé non insulinodépendant (DNID), a deux causes possibles : une production insuffisante d’insuline par le pancréas (l’insulinopénie) ou une incapacité du pancréas à l’utiliser efficacement (l’insulinorésistance).
Comme le diabète de type 1, les causes exactes du diabète de type 2 restent incertaines, mais une origine génétique et des facteurs favorisants ont pu être identifiés (alimentation déséquilibrée, surpoids, obésité, manque d’activité physique…).
Diabète de type 1 ou 2, maintenir une bonne hygiène de vie et surveiller fréquemment son taux de glucose (glycémie) sont des aspects essentiels de la gestion de cette maladie chronique, qui peut amener, le cas échéant, à de sévères complications de l’état de santé du diabétique.
De fait, tabagisme et diabète ne font pas bon ménage…
Diabète et tabagisme : une association dangereuse
Ce n’est pas un scoop : fumer n’est pas bon pour la santé. Plus encore si vous avez été diagnostiqué diabétique ou si vous y êtes prédisposé. En effet, il apparaît que le tabagisme est diabétogène, c’est-à-dire que fumer favorise l’augmentation de la glycémie2.
Si vous êtes diabétique et fumeur, vous aurez donc plus de risque de développer une résistance à l’insuline, comme de rencontrer de fortes fluctuations de votre taux glycémique. Autrement dit, la cigarette de tabac a un impact direct et néfaste sur le diabète : elle empêche de contrôler efficacement sa glycémie.
Mais les risques ne s’arrêtent pas là : le diabète est également un facteur connu de maladies cardiovasculaires, comme l’est le tabagisme. En fumant alors que vous êtes (ou pourriez être) diabétique, vous doublez ainsi les risques de contracter l’une de ces maladies, et d’en décéder.
Aussi, vous vous en doutez, les diabétologues et tabacologues recommandent d’arrêter de fumer au plus vite, en s’aidant des différents outils de sevrage tabagique disponibles. Et, si vous êtes tenté de vous diriger vers la vape, vous vous demandez peut-être : qu’en est-il des e-liquides et de leur composition ? Y-a-t-il également un risque accru d’hyperglycémie avec la cigarette électronique ?
Cigarette électronique et diabète : pas de risque d'hyperglycémie avec la vape
L’élément primordial à surveiller lorsqu’on est diabétique est le sucre. Fruits, bonbons ou autres pâtisseries gourmandes, nombre de e-liquides pour cigarettes électroniques présentent des saveurs “sucrées” amenant ainsi bien des personnes à penser qu’ils contiennent justement du sucre.
Or, il s’agit là d’une pure légende urbaine : les e-liquides de la vape sont élaborés à partir de propylène glycol (PG), de glycérine végétale (VG) et d’arômes de qualité alimentaire, et peuvent éventuellement contenir des additifs ou autres édulcorants à l’effet sucrant. Mais le sucre ou ses dérivés (saccharose, fructose, glucose) ne font pas partie de la composition d’un e-liquide.
Goût sucré VS sucre : le cas des additifs et édulcorants dans la vape
Vous l’aurez compris : le goût sucré de certains e-liquides pour e-cigarette est donc dû, non à la présence de sucre ou de ses dérivés, mais plutôt à celle de divers additifs ou édulcorants, comme le sucralose ou le néotame, couramment utilisés par les fabricants de la vape.
Alors qui sont-ils et qu’impliquent-ils pour un diabétique utilisant la cigarette électronique ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir sans attendre !
Sucralose et diabète
Présent dans certains e-liquides pour cigarette électronique, parfois sous le nom de “sweetener”, le sucralose (E955) est un édulcorant de synthèse largement utilisé par l’industrie alimentaire en raison de son fort pouvoir sucrant (environ 600 à 650 fois plus élevé que le saccharose). Seule une petite quantité suffit pour retrouver le goût caractéristique du sucre.
Apprécié du fait de ses nombreuses propriétés non calorigènes, il permet de retrouver un goût sucré, sans pour autant induire une augmentation des calories, de la glycémie et des risques de caries. C’est pourquoi il est un composant privilégié des produits à teneur réduite en calories ou sans sucres ajoutés, et est reconnu sans risque pour les patients diabétiques.
Bien qu’il n’existe à ce jour aucune contre-indication particulière, plusieurs études tendent à indiquer qu’un tel édulcorant pourrait entretenir l’appétence pour le sucre, particulièrement chez les personnes en situation de surpoids ou d’obésité, et avoir un impact sur les intestins, en perturbant notamment le métabolisme du sucre.
Néotame et diabète
De plus en plus utilisé dans le monde de la vape en remplacement du sucralose, le néotame (E961) est un édulcorant artificiel dérivé de l’aspartame. Au quotidien, on le consomme dans divers aliments, des limonades aux desserts, en passant par les bonbons, confitures ou produits laitiers.
D’un effet sucrant encore plus élevé (environ 8 000 fois supérieur au sucre ordinaire), il permet d’être utilisé dans d’infimes quantités.
À l’instar du sucralose, le néotame n’a aucune incidence sur les dents, sur l’insuline ou sur la glycémie, de sorte qu’il convient également aux diabétiques.
Toutefois, tout comme l’aspartame, le néotame contient de la phénylalanine, un acide aminé déconseillé aux personnes atteintes de phénylcétonurie. Que les vapoteurs concernés se rassurent tout de même : en raison de son fort pouvoir sucrant, le néotame est employé en si petite quantité que la libération de phénylalanine est quasi nulle. Les produits contenant du néotame n’ont donc pas l’obligation de faire figurer la mention « contient de la phénylalanine ».
Cigarette électronique et diabète : comment bien choisir son e-liquide
Comme il est préférable de vapoter plutôt que fumer si vous êtes sujet à l’asthme, il est d’autant conseillé de troquer votre cigarette contre la cigarette électronique si vous êtes atteint, ou prédisposé, au diabète. Contrairement au tabagisme, aucun lien n’a été trouvé entre vapotage et augmentation de la glycémie, ou hyperglycémie.
Qu’il s’agisse de e-liquides au sucralose ou au néotame, il n’existe ainsi aucune contre-indication particulière si vous êtes diabétique. Employés dans d’infimes quantités, ces édulcorants ne représentent qu’un très faible pourcentage de la composition globale d’un e-liquide.
Cependant, si vous souhaitez vous garantir un liquide français exempt de ces édulcorants, c’est également possible !
Dans le cadre de sa mission de traitement et d’analyse des déclarations des produits de tabac et produits connexes, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) rend publique et actualise régulièrement la liste des e-liquides déclarés, leurs caractéristiques, leur composition ainsi que les écarts relevés dans les informations transmises par les fabricants.
Autre gage de qualité : les fabricants bénéficiant de la certification de l’AFNOR3, l’Agence française de normalisation, qui encadre minutieusement la composition des e-liquides pour cigarette électronique.
Sources
- 1 Voir les données sur le diabète recueillies par Santé Publique France
- 2 Voir l’interview de Vincent Durlach, diabétologue et tabacologue sur le site de l’Assurance Maladie (AMELI)
- 3 Tout savoir sur la certification AFNOR France pour les e-liquides de la vape