Où en est-on du tabagisme et du vapotage en Europe ? Les chiffres de l’Eurobaromètre 2024

En matière de régulation du tabagisme comme du vapotage, l’Eurobaromètre 2024 le montre bien : l’Europe se trompe de chemin. Non seulement les données relevées invalident de fait les accusations portées contre la vape ces dernières années, mais elles confirment au contraire ce que de nombreux scientifiques ont déjà démontré par le passé : le vapotage se révèle être une des solutions les plus efficaces pour contrecarrer le tabagisme. À condition qu’on lui permette d’exploiter pleinement son potentiel !
Analyse du rapport et explications.

L’Eurobaromètre : un outil de calcul du tabagisme et du vapotage en Europe

Instrument de sondage officiel créé en 1974, l’Eurobaromètre a pour vocation première d’éclairer le Parlement européen, la Commission comme tout autre agence ou institution de l’Union européenne sur différentes thématiques, de nature politique ou sociale.

Tous les trois ans environ, ce, depuis plus de 20 ans, une grande enquête est ainsi menée sur les habitudes et les perceptions des européens concernant les produits du tabac. Un sujet qui n’est pas sans constituer un enjeu majeur de santé publique pour l’Europe, puisqu’elle s’est notamment engagée à atteindre moins de 5 % de prévalence tabagique d’ici 2040.

Mais, comme vient en témoigner le nouveau rapport de l’Eurobaromètre sur “Les attitudes des Européens à l’égard du tabac et des produits dérivés” ⁽¹⁾, publié fin juin 2024, l’objectif semble fortement compromis…

Les chiffres clés du tabagisme en Europe

D’après les résultats obtenus par l’Eurobaromètre 2024, l’Europe compte aujourd’hui 24 % de fumeurs âgés de 15 ans ou plus (cigarettes, cigares, cigarillos et pipes confondus). Contre 25 % en 2020. Une bien maigre baisse donc, toujours marquée par de très fortes disparités entre les 27 pays membres.

Au total (base = 26 358), on compte également 56 % de non-fumeurs – une proportion en hausse de 2 points par rapport à 2020 – et 20 % d’anciens fumeurs, contre 21 % en 2020.

Les chiffres clés du vapotage en Europe

Concernant la prévalence du vapotage en Europe, le rapport de l’Eurobaromètre 2024 dévoile une moyenne de 3 % de vapoteurs actuels.

L’Estonie, la Lettonie et la France sont les pays regroupant le plus de vapoteurs avec respectivement 9 %, 8 % et 7 % d’utilisateurs.

Et, contrairement à ce que l’on pourrait croire suite aux nombreuses polémiques sur les cigarettes électroniques jetables “puffs” notamment, ces dernières sont loin d’être les systèmes préférés des vapoteurs. 89 % d’entre eux utilisent plutôt une cigarette électronique rechargeable.

De même, la vape “récréative” est loin d’être l’argument premier des utilisateurs de cigarette électronique. S’ils se tournent vers la vape, c’est principalement pour diminuer leur consommation de cigarettes (36 %, contre 23 % en 2020).

Plus encore, le rapport ne montre aucune différence significative dans le choix des arômes. Jeunes ou moins jeunes, tous ont une préférence pour les arômes fruités. Seuls se démarquent les 55 ans et plus, chez qui cette saveur arrive en seconde position, juste après les goûts tabac.

Enfin, l’Eurobaromètre 2024 confirme une nouvelle fois l’ampleur de la désinformation circulant sur la vape. Interrogés sur leur première expérimentation d’un produit du tabac, 91 % des répondants ont indiqué avoir commencé par un produit du tabac combustible (79 % par la cigarette blonde, 8 % par les cigarettes à rouler, 3 % par les cigares, cigarillos ou pipes et 1 % par la chicha). Quand seulement 3 % ont cité la cigarette électronique.

L’attractivité du vapotage chez les jeunes est donc bel et bien un mirage. L’écrasante majorité des vapoteurs sont d’anciens fumeurs, jeunes ou non, qui cherchent à échapper aux dangers de ce qu’ils ont expérimenté en premier : la cigarette fumée. Et c’est effectivement grâce aux arômes qu’ils trouvent plaisir à vapoter, et donc, à ne plus fumer.

Alors que l’Europe réfléchit à interdire les arômes, qu’elle médite plutôt sur ceci, Eurobaromètre à l’appui. Les produits du vapotage ne constituent pas un problème de santé publique. À l’échelle européenne, il n’existe pas la moindre trace d’une quelconque “épidémie de vapotage chez les jeunes”.

En revanche, ces dernières données montrent bien les limites d’une politique qui ignore l’apport de tels outils de réduction des risques dans la lutte antitabagique !

Pour aller plus loin

1. Découvrez le cas suédois : s’il est le meilleur élève de l’Union européenne, c’est grâce aux produits alternatifs sans combustion qui ont permis de réduire la prévalence tabagique, mais aussi les maladies et les décès liés au tabagisme !
2. Découvrez le cas québécois : à l’inverse, observez comment l’interdiction des arômes dans la plus grande province canadienne a mené au retour en masse du tabagisme…
3. Portez ces nouveaux éléments à la connaissance de vos élus français : rendez-vous sur jesuisvapoteur.org !

Sources

⁽¹⁾ Les attitudes des Européens à l’égard du tabac et des produits dérivés, Rapport du travail sur le terrain, mai-juin 2023, Commission européenne, juin 2024 (version PDF téléchargeable, en anglais)