L’interdiction des arômes en Europe pourrait, sous peu, devenir une réalité. Jeudi 20 juin 2024, un document confidentiel a filtré des bancs de l’administration européenne : on y parle très sérieusement d’interdire les arômes dans les produits nicotinés afin de « protéger les enfants et les jeunes des effets nocifs de la nicotine et des produits, qui, en outre, peuvent être une porte d’entrée vers les produits du tabac ».
Parmi les signataires de cette proposition : les délégations danoises, estoniennes, mais aussi allemandes, espagnoles et… françaises.
L'interdiction des arômes de nouveau sur la table
Ce n’est pas la première fois que l’on nous sert le brûlant sujet de l’interdiction des arômes dès le petit-déjeuner.
Déjà, en novembre 2023, l’ex-ministre de la Santé Aurélien Rousseau l’avait annoncé comme l’une des mesures envisagées pour lutter contre le tabagisme dans le cadre du nouveau plan national de lutte contre le tabac du gouvernement français, ce fameux « PNLT 2023-2027 ».
Mais, cette fois, le projet semble vouloir aller plus loin qu’un simple effet d’annonce. Porté à l’attention de l’Europe par le Danemark, le vendredi 14 juin 2024, en pleines élections européennes, il avait déjà réussi à obtenir le soutien de la Lettonie, de l’Estonie, de l’Irlande, de la Lituanie, du Portugal ou encore de Malte et de l’Espagne.
Et, seulement trois jours plus tard, soit le lundi 17 juin 2024, d’autres pays membres se sont ralliés à la proposition danoise. Dont la France.
La proposition d'interdiction des arômes bientôt débattue en Europe
Alors que la proposition danoise visant l’interdiction des arômes en Europe devrait être débattue ce vendredi 21 juin 2024 dans la journée par le conseil européen à la santé (EPSCO), une note confidentielle datée du 17 juin 2024 a fuité sur la toile ce jeudi 20 juin 2024 (1).
Reprenant en annexe les réclamations de la délégation du Danemark, le document invite l’Europe à « assurer le meilleur cadre possible pour nos enfants et nos jeunes » en légiférant à l’encontre des produits du vapotage.
La nicotine y est ainsi définie comme « un danger pour la santé » et chaque produit nicotiné y est décrit comme « explicitement commercialisé pour plaire aux enfants et aux adolescents ». Packagings, couleurs, saveurs, tout est analysé par les signataires comme relevant d’un marketing agressif, destiné à rendre addicte chaque génération à venir.
Aussi, tous appellent-ils à « une interdiction des arômes dans les produits à base de nicotine, une limite sur la nicotine contenue dans ces produits et, le cas échéant, à une interdiction de certains produits ».
Dans cette même optique, tous somment la nouvelle Commission européenne « [d’]examiner l’éventail des réglementations possibles qui pourraient permettre aux États membres d’interdire également des catégories de produits définies ».
Le tout, en se basant, non sur des preuves scientifiques, mais sur le simple témoignage de leur inquiétude quant aux effets qu’ils jugent que de tels produits pourraient avoir sur les jeunes.
Car, rappelons-le, au regard de la Science, les arômes sont plutôt vus comme un gain essentiel pour le fumeur en sevrage, et ne constituent en aucun cas un danger pour la santé. Quant à la théorie selon laquelle il existerait un soi-disant effet passerelle de la vape vers le tabac, elle continue d’être réfutée par les plus grands spécialistes, qui confirment plutôt en conclusion de leurs études l’apport des produits du vapotage et de la nicotine en général dans le déclin du tabagisme à l’échelle mondiale.
(1) Retrouvez l’intégralité de la note 10527/24 « Renforcer les efforts pour protéger les enfants du marketing direct et de la vente des produits du tabac et de la nicotine, notamment sur les plateformes numériques – Informations de la délégation danoise au nom des Danois, Estoniens, Finnois, Français, Allemands, Irlandais, Luxembourgeois, Maltais, Néerlandais, Polonais, Slovènes et Espagnols » en version PDF (langue anglaise).
Ces experts en tabacologie le diront mieux que nous
« Non la vape n’est pas une porte d’entrée à la cigarette chez l’ado […] La vape apparait avant tout être un distracteur de la cigarette »
– Professeur Bertrand Dautzenberg, médecin et pneumologue français
« Je l’observe au quotidien : ce sont justement ces arômes “sucrés” qui aident le mieux mes patients. Quant aux jeunes, qu’on ne s’y trompe pas : peu importe l’interdiction des arômes, cela ne les empêchera pas de vapoter. En revanche, cela pourrait les inciter à (re)fumer. Et c’est cela qu’il faut craindre ! »
– Docteur Anne Borgne, tabacologue française
« Le problème de la nicotine n’en est pas un. Il faut arrêter de voir dans l’addiction à la nicotine un problème majeur de santé publique. Ce n’est pas le cas […] Pour l’immense majorité des cas, une addiction à la nicotine qui n’est pas associée à la combustion du tabac n’entraînera pas de dommages »
– Professeur Antoine Flahault, médecin et épidémiologiste français
« La vape est le plus grand espoir dans la réduction des risques parce qu’elle apporte la nicotine. On peut la diminuer progressivement tout en continuant de se faire plaisir, avec, à la fin, des vapoteurs qui n’ont plus du tout de nicotine et juste dans le e-liquide des arômes qu’il ne faudrait surtout pas interdire »
– Professeur William Lowenstein, addictologue français et président de l’association SOS Addictions
« Elle permet de se déshabituer de la cigarette, d’avoir un goût, de la nicotine au besoin […] La e-cigarette est une stratégie de sevrage, un excellent outil »
– Docteur Gérald Kierzek, médecin et urgentiste français
« Le vapotage est un outil formidable de réduction des risques […] Parce que, qu’est-ce qui est nocif quand on fume, c’est la combustion. Quand on vapote, il n’y a pas de combustion »
– Professeur Laurent Karila, psychiatre et addictologue français
Consommateurs, professionnels du vapotage, citoyens… il est urgent de faire entendre votre voix : rendez-vous sur jesuisvapoteur.org et défendez la vape et ses arômes auprès de vos députés !
Geoffrey
Super! moi qui à arrêter de fumer il y a quelques mois…. vive la France et l’Europe ! dans ce cas pour pas plus règlementer les achat ! comme présentation de carte d ‘identité en shop et sur les site internet comme pour les armes de catégorie D ? Rendre les Packagings neutre comme ils ont fait pour les cigarettes il y a plusieurs années ?