Pays-Bas : 98 % contre l’interdiction des arômes

Il y a quelques jours dans cet article, nous vous présentions le désir du gouvernement des Pays-Bas et de son ministre de la santé, Paul Blokhuis de durcir la législation autour de la cigarette électronique. Il était prévu notamment une interdiction des arômes. Une consultation publique avait été lancée demandant à la population si elle était d’accord avec cette interdiction.

Un chiffre record

La consultation, qui devait s’achever le 19 janvier, a été prolongée jusqu’à aujourd’hui 2 février «en raison de la demande populaire» (où dans l’espoir du gouvernement de voir la vapeur s’inverser ?). Les Pays-Bas enregistrent en effet le plus grand nombre de réponses jamais recueillies lors d’une consultation publique sur les questions de santé.

Sur les 757 réponses enregistrées, 746 (98,54%) se sont opposées à l’interdiction, avec 9 inscriptions nulles et seulement deux avis appuyant la proposition du gouvernement.

Une interdiction inappropriée

Avoir une grande variété de saveurs est intrinsèque au succès des produits de vapotage. Pouvoir adapter le vapotage aux goûts individuels joue un rôle très important pour éloigner les gens du tabagisme. Une étude publiée en 2020, présente la conclusion suivante : « Dans cette étude, les adultes qui ont commencé à vapoter des cigarettes électroniques sans saveur de tabac étaient plus susceptibles d’arrêter de fumer que ceux qui vapotaient des arômes de tabac ».

Une interdiction n’élimine pas le produit, mais le déplace sur le marché noir. Par exemple, les États américains qui ont interdit les arômes ont également vu une expansion du marché noir de e-liquides aromatisés. En Estonie, le gouvernement qui avait interdit les arômes et taxé les produits du vapotage, a récemment modifié sa législation et autorise désormais la vente d’arômes mentholés suite à l’explosion des produits du marché noir.

La peur de l’effet passerelle chez les jeunes (peur que le vapotage amène vers le tabac) est une raison majeure du gouvernement vers cette interdiction.

D’après l’étude de l’Institut TRIMBOS, sur laquelle se base le gouvernement néerlandais : il y a de plus en plus d’indications que l’e-cigarette est un tremplin vers les cigarettes au tabac : les jeunes trouvent les nombreuses saveurs particulièrement attrayantes. De plus, le produit est facilement disponible et relativement bon marché.

En France 2 études démontrent totalement l’inverse. Selon une étude publiée en 2018, l’Observatoire français sur les drogues et toxicomanies (OFDT) : La vape réduirait les prédispositions à fumer chez les jeunes. Plus récemment L’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) donnait le résultat d’une étude montrant une réduction de 42% du risque d’être fumeur quotidien à 18 ans pour ceux qui ont essayé le vapotage avant d’avoir jamais fumé par rapport à ceux qui ont expérimenté en premier la cigarette.

Aux États-Unis,  une étude publiée en 2018 démontre que les arômes contenus dans les e-liquides jouent un rôle essentiel dans le sevrage tabagique en passant à la vape.

En Italie, Riccardo Polosa, fondateur du Centre de recherche sur le tabac précise quant à lui que « La suppression des arômes n’aura pas d’incidence sur les taux d’utilisation d’une e-cigarette chez les jeunes. Mais cela réduira certainement le nombre d’options disponibles pour les adultes qui cherchent à arrêter de fumer pour de bon et trouvent les e-cigs aromatisées efficaces ».

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Il est heureux de voir que la consultation publique, à défaut des études réfutant l’effet passerelle, prouve au gouvernement des Pays-Bas le non-sens d’une telle interdiction. En espérant que celui-ci prenne acte de ce refus et cesse de vouloir aller sur cette voie, car au final, ce serait les fumeurs et vapoteurs adultes qui pourraient être le plus affectés par ce genre de mesures.

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