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Accueil / Actualité  / Sovape et des spécialistes de la Santé Publique sonnent l’alerte sur la perception de la vape par les français
sondage sovape bva

Suite aux résultats d’un sondage BVA réalisé par l’association Sovape montrant que 75% des Français ne savent pas que vapoter est moins dangereux que fumer et 78% des Français pensent à tort que la nicotine est cancérigène, Sovape et de nombreux experts en matière de Santé publique sonnent donc l’alerte sur la perception de la vape auprès des pouvoirs publics.

Le communiqué de Sovape

sovape

L’association SOVAPE et de grands spécialistes de Santé publique (Benoit Vallet, Antoine Flahaut, Jean-François Etter…) sonnent l’alerte et appellent au soutien des pouvoirs publics et des médias pour corriger cette perception erronée et scientifiquement prouvée : 75% des Français ne savent pas que vapoter est moins dangereux que fumer et 78% des Français pensent à tort que la nicotine est cancérigène – un mal durable et préjudiciable pour la santé des Français !

Sondage BVA-SOVAPE 2020 vape et nicotine :

75% des Français ne savent pas que vapoter est moins dangereux que fumer.

Les résultats du nouveau sondage BVA-SOVAPE montrent que la plupart des Français conservent de fausses perceptions des risques du vapotage et de la nicotine. Sans campagne d’information, cette situation préjudiciable à l’arrêt tabagique n’a pas évolué depuis 2019.

Contexte : sondages exclusifs BVA pour SOVAPE en 2019 et en 2020

Combien de fumeurs sont découragés d’arrêter de fumer à cause de fausses croyances sur des solutions efficaces ? L’état de désinformation de la population française sur le vapotage et la nicotine, que révèle le sondage BVA commandé par l’association SOVAPE, est très préoccupant. Seuls 8 % des répondants savent que vapoter réduit massivement les risques par rapport à fumer. Tandis que 78 % croient à tort que la nicotine est cancérigène.

Cette perception des risques, à l’inverse de la réalité, est un frein à l’aide du vapotage et de la substitution en nicotine pour l’arrêt tabagique. En l’absence de campagne d’information adéquate des autorités, la situation n’a pas évolué significativement depuis le précédent sondage BVA-SOVAPE en 2019.

75% des Français ne savent pas que vapoter est moins dangereux que fumer

D’après le nouveau sondage réalisé début septembre 2020 par BVA (voir en annexe) :

• Seuls 8 % des français savent que vapoter est beaucoup moins risqué que fumer (contre 7 % en 2019 – 1 %) ;
• Ils ne sont que 23 % à penser que c’est peu ou beaucoup moins risqué (contre 25 % en 2019 + 2 %) ;
• 58 % pensent que vapoter est autant voire plus risqué que fumer (contre 59 % en 2019 – 1 %) ;
• Et 18 % avouent ne pas savoir (contre 15 % en 2019 – 3 %).

En cumul, 75 % des Français se trompent toujours sur les risques du vapotage comparés à ceux du tabagisme.

Le sensationnalisme contre la science

Pourtant, les rapports scientifiques sérieux confirment la réduction des risques de vapoter par rapport à continuer de fumer. Le Royal College of Physicians (UK) et les rapports du Public Health England (PHE) évaluent cette réduction des méfaits à au moins 95 %. L’Académie des sciences américaine (NASEM) [3] reconnait des « preuves concluantes » de la réduction d’exposition à de nombreux toxiques et cancérigènes en substituant le vapotage aux cigarettes. En France, l’Académie de médecine, qui suit sérieusement le dossier, a encore rappelé en décembre 2019 « les avantages prouvés et les inconvénients indument allégués à la cigarette électronique (vaporette)» [4].

Face aux connaissances scientifiques, des nouvelles sensationnalistes répandent le doute dans le public. Notamment en 2019, une vague de pneumopathies aux États-Unis (EVALI) avait créé un buzz, faussement attribuée au vapotage dans un premier temps. La plupart des médias n’ont ensuite pas corrigé l’information lorsqu’il a été établi que les malades avaient été intoxiqués par des produits du marché noir du THC frelatés à l’acétate de vitamine E .

Pas d’évolution sur la nicotine perçue à tort comme cancérigène

D’après le nouveau sondage BVA-SOVAPE, 78 % des Français pensent que la nicotine est cancérigène (- 2 % par rapport à 2019).

Pourtant, la nicotine n’est pas un cancérigène avéré pour l’homme. « Il est important qu’une information adaptée légitime l’utilisation de la nicotine, premier principe actif des dispositifs de substitution pour le sevrage tabagique », rappelait Antoine Deutsch, de l’Institut national du Cancer (INCa) lors du Sommet de la vape en octobre 2019. Malheureusement ce message essentiel reste confidentiel par manque de relai des médias.

Désinformation : un mal préjudiciable à la santé publique

Plus de 96 % des tentatives d’arrêt tabagique sans aide se soldent par un échec. La substitution nicotinique double les chances de réussite. Le vapotage double les chances par rapport aux substituts pharmaceutiques [10]. La combinaison de ces aides à un suivi en groupe d’entraide peut encore doubler ces chances, selon l’enquête menée par SOVAPE à l’occasion du Mois Sans Tabac 2017. Un taux de réussite de 38 % d’arrêts à cinq mois avait été mesuré lors du suivi de participants au groupe d’entraide à l’arrêt tabagique avec le vapotage sur Facebook [11], désormais nommé INFO-VAPE [12]. Soit près de dix fois plus de réussite que sans aide.

Sur le terrain, la diabolisation de la nicotine porte préjudice au travail d’aide à l’arrêt tabagique. SOVAPE constate sur le groupe d’entraide INFO-VAPE le poids des peurs chez les fumeurs désirant arrêter la cigarette. Souvent ambivalents face à l’épreuve de l’arrêt tabagique, ils sont traversés du climat anxiogène sur la nicotine. Ils ont tendance à fréquemment se sous-doser par crainte, que ce soit en utilisant des substituts pharmaceutiques, le vapotage ou les deux combinés, comme le rapporte la Dr Valentine DELAUNAY, médecin spécialisée en tabacologie et addictologie (voir réactions ci-jointes).

Rétablir la vérité : une urgence et une nécessité éthique

Près de 75000 personnes meurent de maladies liées au tabagisme en France chaque année. Offrir une information convenable aux fumeurs pour leur donner une chance de s’en sortir est une nécessité éthique. Les professionnels indépendants du vapotage sont interdits de publicité et propagande et ne peuvent pas contrebalancer les campagnes de dénigrement. Il revient donc aux autorités compétentes d’assumer leur responsabilité sur ce dossier.

Or, depuis que SOVAPE a tiré la sonnette d’alarme en octobre 2019, aucune campagne d’information adéquate n’a été entreprise sur le sujet. L’épidémie Covid-19 crée certes une situation d’exception. Mais ces circonstances ne doivent pas aggraver la situation en abandonnant les autres questions sanitaires, notamment la principale cause évitable de maladies qu’est le tabagisme. Il est urgent de rétablir les faits et de donner aux fumeurs toutes les chances de s’en sortir.

Les réactions des experts en Santé publique

Valentine DELAUNAY
Médecin tabacologue

Exerçant la tabacologie auprès de personnes ayant déjà essayé d’arrêter de fumer à plusieurs reprises, je constate que ces personnes sont toujours aussi mal informées. Elles ne savent pas que fumer avec un patch est possible, que la vape est un outil sûr et validé pour arrêter, qu’elle peut être associée aux substituts nicotiniques sans risque. Seule une campagne d’information de grande envergure et répétée, cohérente, délivrant ces quelques messages clefs, pourrait rassurer et informer les fumeurs français.

Benoit Vallet
Benoit Vallet

Benoit VALLET
Professeur à l’école d’affaires publiques, SciencesPo Paris

Cette “perception erronée” des français, réitérée cette année, mérite aujourd’hui des investissements forts en messages de prévention de la part de notre agence nationale, mais aussi des efforts de recherche en sciences humaines et sociales pour appréhender mieux cette méconnaissance et comment elle est entretenue. Le fonds “tabac et addictions” de l’assurance maladie s’est-il déjà penché sur cette grave question ?

Antoine FLAHAUT
Professeur, MD, PhD, Chaire Louis Jeantet de Santé Publique – Co-Directeur de la Swiss School of Public Health, Zürich – Directeur de l’Institut de Santé Globale – Faculté de Médecine, Université de Genève, Suisse/ Institute of Global Health, University of Geneva, Switzerland

Il me semble être de la responsabilité première des pouvoirs publics que de reconnaître le potentiel de réduction de risque associé à la consommation des produits du tabac sans combustion et d’en faire une promotion décomplexée et efficace auprès des fumeurs de cigarettes. Savoir que 75% des Français continuent à penser que la cigarette électronique n’est pas moins dangereuse que la cigarette relève d’une désinformation fortement préjudiciable à la santé des fumeurs. Les sociétés savantes, Santé Publique France, et le Ministère chargé de la santé devraient prendre à bras le corps cette question, afin que rapidement cette tendance s’inverse et que les Français dans leur grande majorité comprennent que la consommation des produits du tabac sans combustion est infiniment moins dangereuse pour la santé que le tabac fumé, car ce sont les goudrons et l’oxyde de carbone (CO) produits par la combustion du tabac qui sont à l’origine des cancers et des maladies cardiovasculaires induites par la consommation de tabac.

Jean François Etter
Jean-François Etter

Jean-François ETTER
Professeur, Docteur es sciences politique, faculté de médecine de l’Université de Genève

Ces perceptions erronées ont des conséquences sur la santé publique : à cause de cela, moins de fumeurs renoncent à la cigarette pour passer à des produits à risque réduit. Corriger ces perceptions erronées demandera un effort sur la durée, qui comprendra l’information au public et aux professionnels (santé, journalistes, décideurs politiques, etc.), et la formation des professionnels de la santé en particulier, et l’allocation de ressources nécessaires.

Jacques LE HOUEZEC
Scientifique, Tabacologue et Formateur, Professeur associé à l’Université de Nottingham (RU), consultant en santé publique.

Scientifique spécialisé sur la nicotine depuis 37 ans, tabacologue depuis 33 ans, j’ai consacré toute ma carrière à défendre la nicotine (dont les effets sur l’organisme sont similaires à ceux de la caféine) contre la combustion du tabac qui est la cause des maladies et des décès dus au tabagisme. C’est la combustion qui tue, pas la nicotine, et même pas le tabac en soi. Brûler n’importe quel végétal produit les mêmes toxiques que la combustion d’une cigarette (goudrons, monoxyde de carbone, particules fines solides et gaz oxydants). Au lieu d’informer correctement les fumeurs sur ces faits simples et vérifiés, les campagnes antitabac ont toujours incriminé la nicotine à tort. Le résultat est là, et il me semble même qu’il est pire qu’il y a quelques années. La désinformation concernant le vapotage a sans doute renforcé indûment les craintes des fumeurs et des non-fumeurs. Il est indispensable qu’une information correcte et honnête soit donnée à la population concernant la nicotine et la réduction du risque tabagique en général.

Jean-Pierre COUTERON

Porte-parole de la Fédération Addiction

En période Covid, il faudrait plus que jamais se rappeler l’intérêt de l’approche par la réduction des risques : faute pour une personne de pouvoir supprimer l’intégralité des risques d’un comportement, elle permet, à son rythme et en partant de là où il en est la personne, d’en supprimer au moins une partie. Cela évite le sentiment d’échec et renforce la motivation à aller plus loin.


Sovape conclut donc “Alors que tant de nos concitoyens sont fragilisés par la crise économique et sociale qui s’ajoute à la crise sanitaire du Covid, ne pas leur donner les bonnes informations sur l’aide que peut apporter le vapotage et son inscription dans des groupes d’auto-support est une erreur grave. En termes de santé publique autant qu’en termes de réduction des risques.”


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