Après “Mes débuts dans la vape” de l’équipe Oneshot, voici “Vos débuts dans la vape”. Premier témoignage, celui de Pascal, ayant obtenu la première place du concours .
Dans la famille, la clope, c’était culturel, tout le monde fumait, beaucoup. De la bonne grosse clope de tabac brun, de préférence sans filtre. On ne se posait pas de questions, à l’âge des premiers poils sur le menton et à d’autres endroits que la pudeur m’interdit de préciser, on allumait sa première clope en famille. On était pourtant en 1981, j’avais 16 ans et tout le monde connaissait les dangers du tabac. Pour autant, mes cigarettes ont rapidement fait partie des emplettes familiales quotidiennes. C’est fou comme l’on passe vite de 5 à 20 clopes par jour. Il faut dire qu’à l’époque, on fumait dans le cour du lycée, voire en cours si le prof fumait aussi. Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans…
De plus, j’étais un ado chétif, petit et myope à grosses lunettes. Téter une cigarette était la clé d’entrée dans le cercle des garçons bien plus virils que moi. On se croyait immortels et invincibles et les filles nous reprenaient pour des héros.
Voilà comment de façon tout à fait banale, on entre dans trois décennies de tabagisme sévère. Je dis sévère car mon addiction était forte, violente. Passer plus de 30 minutes sans ma dose était juste impossible. Il faut avoir été fumeur pour le comprendre.
J’ai parfois tenté d’arrêter, sans aide. J’ai tenu 2 ou 3 semaines la première fois et plus de 6 mois la dernière fois en 2001. Pendant ces 6 mois, j’ai juste vécu l’enfer. Bien que mon organisme fût sevré de la nicotine, l’envie de fumer était obsessionnelle, menaçante, omniprésente, à en rêver parfois la nuit. C’était une lutte permanente. On était 10 sur mon open space, dont 9 gros fumeurs. Alors, on tape une clope à un collègue à midi, puis une autre, et encore une autre et on finit par racheter un paquet pour ne pas passer pour le tapeur de service. Et on passe le briquet léger à 30 cigarettes par jour. Quitte à reprendre…
Après avoir eu le sentiment de crever pendant 6 mois, je me suis dit : plus jamais ça. Tant pis, le tabac aura ma peau, peut-être, mais vivre avec ce manque, je ne peux pas. C’est terrible d’être dépendant d’un poison mortel au point de se dire que sa propre vie ne vaut pas la peine de s’en passer, même pour ses propres enfants.
En 2008, je crois, on commençait à parler de cette cigarette électronique sur internet. J’en commande difficilement deux ou trois fois en Allemagne. J’adore le concept, mais clairement, ces gadgets ne fonctionnent pas ou mal. Ça tient 2 heures maxi. Dommage, j’adore la sensation et le goût. Retour à la clope…
En 2012, je vais voir Bertignac en concert. Sur scène, il tire des bouffées sur un truc dont il fait carrément la pub : sa nouvelle e-cig qui lui a permis d’arrêter de fumer définitivement. Les jours suivants, je fais quelques recherches et je comprends vite que les choses ont bien évolué depuis ma piètre tentative. Bertignac vape sur une Ego 650 avec un petit tank au bout.
Pour l’anecdote ; quelques années plus tard, j’ai croisé Louis devant la salle où on allait le voir jouer le soir même. ll vapait, moi aussi. J’ai osé l’aborder pour lui expliquer que c’était grâce à lui que je ne fumais plus, on a parlé vape 15 bonnes minutes 😉
De son coté, ma compagne, biologiste de profession, fait elle aussi ses recherches et nous rassure tous deux sur ce que contient la vapeur et le produit. Ca ne peut pas être pire que le tabac de toutes façons. Sur Nice, il n’y a pas encore de boutique, juste une boutique de fringues tenue par une dame de 60 ans qui fait dépôt vente pour les copines qui sont elles aussi passées à la e-cigarette. Je ressors avec 2 Ego 650 et des cartouches pré remplies à 16 mg. En me rendant à cette boutique, je ne savais que j’avais fumé ma toute dernière cigarette sur le trajet. L’arrêt a été immédiat, sans appel. Mon dernier paquet de Dunhill a trôné à côté de la télé deux mois, au cas où, et a fini froissé et à l’endroit où était sa vraie place : la poubelle. J’ai quand même gardé une photo souvenir !
Très vite, une boutique a ouvert sur Nice, ça a été les Stardust, les Kanger T2 etc. Puis j’ai mis le mulot sur le grand forum et là, ça a été la fin des mes espoirs d’économies ! Mais ça, c’est une autre histoire…
A ce jour : vape MTL en 4,5 mg.
Pascal
PS : il faut aussi que je vous raconte l’histoire de ma mère. Cette anecdote démontre à quel point l’addiction est quelque chose de complexe, que même notre cerveau ne maitrise pas. Voilà l’histoire…
Automne 2012. Ça fait deux ou trois mois que je vape. J’en suis déjà aux Provari (notez-le X à « aux » !), aux cartomisers et aux jolis tanks grecs. Ma mère cumule de son côté 50 ans de tabagisme avec des pointes culminant à 3 paquets de Gauloises par jour. Je lui parle de mon arrêt. Elle me dit que si moi j’ai arrêté avec la vape, c’est que tout le monde le peut. Comme c’est une mamie geek (le genre qui change elle-même les barrettes mémoires de son PC ou qui met en place un filtre adresses MAC sur son réseau wifi), je lui propose de lui envoyer ce qu’il me reste de mon premier achat : deux batteries 650 et une bonne réserve de cartouches pré remplies. Je lui demande de m’appeler quand elle reçoit le colis histoire de lui expliquer le fonctionnement. Chose qu’elle ne fera pas, comme d’hab, mamie geek se débrouille toujours toute seule, avec succès.
Elle est livrée un matin, je l’appelle donc le soir n’ayant aucune nouvelle. S’en suit une conversation dont je ne me lasserai jamais :
– Alors, tu as reçu le colis ?
– Oui, impec.
– Alors ?
– Bah écoute, c’est top, j’ai pas fumé de la journée.
– C’est cool non ?
– Oui. Puis j’aime bien le goût.
– Bien.
– Mais heu… Tu m’as pas dit que ça faisait comme de la fumée ?
Moment de flottement, le temps de comprendre…
– Maman, appuie 5 fois sur le bouton pour voir ?
Clic clic clic clic clic…. Aspiration et grosse quinte de toux !
Elle avait tété sa vape à vide toute la journée, sans ressentir le moindre manque ! Son cerveau, celui-là même qui avait besoin de nicotine, s’était auto-berné en se persuadant qu’il avait eu sa dose, le con !
Comme quoi le nicotine n’est qu’une infime partie du problème du tabagisme et que la vape répond plutôt bien aux autres aspects. C’est pour ça que ça fonctionne aussi bien…
Depuis, elle n’a jamais re fumé, elle est en zéro, fait son DIY, regarde des revues sur YouTube pour choisir ses box et ses clearos et est adhérente Aiduce 🙂
N’hésitez pas à nous raconter vos débuts dans la vape en commentaire !
Pascal Aiduce
J’ai laissé une faute ! On se croyait immortels et invincibles et les filles nous reprenaient pour des héros.
Nous PRENAIENT
amelaye
Allez un petit comm 🙂
Bien moi j’étais fumeuse non-dépendante, j’étais celle qui taxait les clopes en soirée ou qui fumait cinq cigariollos le soir quand j’étais vraiment stressée. J’ai tenu deux ans, puis re à nouveau période de stress … j’arrive à arrêter quelques mois.
Puis je rencontre une femme, qui me faisait craquer et qui valait le coup que je fasse des efforts. Elle n’aimait pas l’odeur de la cigarette et était une farouche combattante de cette ennemie. Sauf que je ressentais l’envie d’en tirer une (de cigarette, hin) de temps en temps, changements pro oblige.
J’ai longuement hésité en sortant de chez moi. A gauche, le bureau de tabac, à droite, le magasin de vape. Je suis allée à droite.
J’ai testé. J’ai définitivement adopté.
Le souci c’est que la miss était vraiment reloue, et considérait la vape au même titre que la clope, et trouvait même que ça puait !!!
Bref du coup j’ai largué la nana, mais pas la vape <3, et j'ai depuis acheté de nouvelles compagnes …
Pascal Aiduce
Tu m’as fait rire, même si au final, c’est assez triste comme histoire. Bon, après, y a des liquides qui puent le cadavre quand même. Ma Chérie est très cool en la matière, mais le Hooch, c’est dehors 🙂