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La chasse aux saveurs est ouverte

Le 11 septembre 2019 dans un rapport du Département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis, l’administration Trump a décidé de mettre en place le “Flavor Ban”, autrement dit le bannissement des e-liquides autre que ceux aromatisés au tabac. Ce bannissement vise à réduire l’épidémie de consommation des cigarettes électroniques chez les jeunes sur le territoire américain.

Conformément à une règle entrée en vigueur le 8 août 2016, “tous les produits du système de distribution électronique de la nicotine (ENDS) devaient déposer auprès de la FDA les demandes de produits du tabac avant la commercialisation dans les deux ans”. Les produits actuellement sur le marché ne sont pas commercialisés légalement et sont soumis à l’action du gouvernement.

Pour faire simple, la lutte actuelle de l’administration Trump vise à frapper la cigarette électronique dans son ensemble afin de protéger les jeunes consommateurs et celle-ci n’y va pas de main morte : distribution d’affiches et de plans de cours sur la prévention de la cigarette électronique chez les jeunes à toutes les écoles secondaires publiques et privées des États-Unis, distribution de ressources à l’intention des médecins, des groupes de jeunes, des églises, des agences de santé publique locales et locales et autres sur les dangers de l’utilisation de la cigarette électronique chez les jeunes.

Bref vous l’aurez compris, il s’agit ici de sauver les jeunes des arômes sucrés et les tenir loin de la vape, on supprime tous ces arômes et tant pis pour les adultes qui aiment certaines de ces saveurs qui les ont aidé à décroché de la cigarette classique.

«Nous ne resterons pas les bras croisés, car ces produits deviennent une rampe d’accès à des cigarettes combustibles ou à une dépendance à la nicotine pour une génération de jeunes.» Alex Michael Azar II.

Or on y apprend aussi dans cette publication que “la FDA a tenu les détaillants et les fabricants pour responsables des pratiques de marketing et de vente qui ont conduit à une accessibilité accrue des jeunes et à l’attrait des cigarettes électroniques”.

La question que l’on est en droit de se poser est : pourquoi ces produits actuellement sur le marché n’ont-ils pas été retiré dès départ et comment se fait-il que ces produits jugés “illégaux” soient à disposition sur le marché ? Autrement dit, le pays a laissé le marché se développer pour mieux lui rentrer dedans. Personne ne s’est intéressé à ce marché ou n’a cherché à le réguler afin de réduire l’accès des produits de la vape aux mineurs jusqu’à un certain moment.

D’après les dires de Phil Busardo, que nous avons reçu en plateau lors du Vapexpo 2019 de Villepinte, un jeune utilisateur qui utilise 6 Juul à la fois n’est pas en recherche de saveurs, mais bien d’un shoot de nicotine à défaut de vouloir faire du cloud-chasing.

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Des packaging trop fluos, trop enfantins ? Attrait du goût et du shoot de nicotine ? Peu importe la raison, s’ils sont mineurs ils ne devraient pas avoir accès à ces produits au même titre que la cigarette traditionnelle. Et nous savons très bien que ces interdictions ne sont pas respectées, aussi bien chez eux que chez nous. Malheureusement.

Ne devrait-on pas laisser un mineur qui fume passer à la cigarette électronique dans une optique de réduction des risques et à défaut de sa volonté d’arrêter totalement au plus tôt ? Mais comptabiliser ce mineur qui vape pour appuyer le propos “la cigarette électronique attire les mineurs” pour tirer à boulets rouges, ce n’est pas normal. Et ce n’est pas le problème des magasins, mais bien du législateur. Si rien n’est fait en amont, alors il ne peut être que trop tard.

Confondre cigarette électronique avec le reste

Le problème qui se pose alors concerne les autorités et surtout que celles-ci ne font pas la distinction entre les “cigarettes électroniques prévues pour délivrer de la nicotine” et les “appareils permettant de délivrer du THC”. Dans certains cas, elles se contentent de les mélanger comme vous nous en parlions dans cette enquête publique mélangeant Vapoteurs et Utilisateurs de Bang.

Interdire ou réglementer la cigarette électronique à cause de décès liés au vapotage de THC, c’est justement fermer l’accès à ceux et celles qui souhaiteraient réduire les risques du tabagisme. Pour le moment, la plupart des maladies et des décès récents sont liés au vapotage de THC, comme le révèle le CDC :

“We do know that THC is present in most of the samples tested by the FDA to date, and most patients report a history of using THC-containing products […] The latest national and state findings suggest products containing THC, particularly those obtained off the street or from other informal sources, are linked to most of the cases and play a major role in the outbreak.”

Si les cigarettes électroniques venaient à disparaître, les vapoteurs et ex-fumeurs pourraient retomber dans le tabac, remettant en cause les progrès effectués dans la réduction des taux de tabagisme. Et dans ce cas, les jeunes et mineurs vapoteurs auraient un risque de se diriger vers la cigarette aussi. Les cigarettes sont responsables de plus de 480 000 décès chaque année aux États-Unis; bon nombre de décès pourraient être évités si les fumeurs étaient convertis à la cigarette électronique.

Tout en dénonçant les cigarettes électroniques comme dangereuses, Ned Sharpless, le commissaire par intérim de la FDA, s’est également inquiété des effets non voulus d’une interdiction totale de vapotage. “Nous sommes également très préoccupés par le retour des gens à la cigarette [de tabac]”, a-t-il déclaré au Congrès.


“La confusion de ces deux tragédies comporte un risque. Chacune nécessite une approche très prudente et délibérée si nous voulons endiguer ces deux crises. Vapoter de la nicotine a popularisé l’idée de vapoter le THC et le CBD. Nous ne pouvons pas interdire les e-cig légales et laisser la THC et la CDB sans réglementation.”
Scott Gottlieb.

 

Dans un article de l’Université de Boston du 28 août 2019, Michael Siegel, médecin et chercheur en contrôle du tabagisme à la School of Public Health de l’Université de Boston a fait part de son inquiétude sur ces mesures drastiques contre la cigarette électronique et ses répercutions.

“Cela est irresponsable et représente un risque potentiel pour la santé publique. Il découle d’une position catégorique anti-vapotage devenue monnaie courante et qui menace de saper des décennies d’efforts antitabac. […] Malheureusement, il existe un tel préjugé anti-vapotage – et un préjugé croissant contre l’utilisation de cigarettes électroniques pour cesser de fumer – que beaucoup espèrent pouvoir attribuer ces cas au vapotage de nicotine traditionnel. Comme il n’y a pas eu de recommandation spécifique d’éviter les huiles de THC, et aucun effort réel pour distinguer les liquides de cigarette électronique à la nicotine des autres produits chimiques, les enfants ne comprendront pas l’immense différence de danger. C’est un échec de la CDC – et celui qui met des vies en danger.”

Cette décision d’interdiction pourrait également amener les enfants à utiliser des produits tels que des cartouches de THC du marché noir que les régulateurs n’ont pratiquement aucun moyen de suivre. Par ailleurs, dans un article du 16 octobre 2019, Michael Siegel a fait part de son inquiétude sur les taux de nicotine et à leur formulation, qui aurait d’ailleurs leur part de responsabilité dans cet épisode “épidémique” (pour rappel : sur le territoire américain, les taux peuvent monter à 50 mg/ml de nicotine).

 

Quand THC et Cyanure d’hydrogène se rencontrent.

Le 23 septembre 2019, la FoxNews rapporte que 76 972 cartouches illégales au THC destinées au vapotage ont été saisies dans le comté d’Anoka au Minnesota, ce qui représente une manne de près de 4 millions de dollars.

Si l’on devait faire une corrélation rapide : le Minnesota légalise la consommation de Marijuana à usage thérapeutique uniquement. Et étant donné que l’État légalise, on peut être en mesure d’y retrouver des cartouches illégales. Ce n’est pas parce que la consommation récréative est interdite que les malfrats ne vont se gêner pour se déployer.

Dans une dépêche datée du 28 septembre 2019, la NBC News a chargé l’un des plus importants centres d’essais du cannabis du pays de tester un échantillon de cartouches de THC (18 au total) obtenues auprès de vendeurs légaux et non agréés. Le fichier PDF présenté dans cette dépêche est disponible ici.

Dans certains États, les cartouches au THC sont vendues dans des dispensaires autorisés dans les États où elles sont légales, mais sont largement disponibles sur le marché noir sous d’autres packagings et dont le contenu “fait maison” serait la source de ces soucis d’épidémie. Sur les trois cartouches achetés auprès de vendeurs légaux en Californie, la société de tests CannaSafe n’a pas trouvé de métaux lourds, de pesticides ou de solvants résiduels comme la vitamine E. Cependant, 13 des 15 autres échantillons provenant de cartouches de THC du marché noir contenaient de la vitamine E.

CannaSafe a également testé 10 des cartouches du marché noir pour les pesticides, les 10 cartouches testées se sont positifs aux pesticides. Les produits contenaient tous du myclobutanil, un fongicide (utilisé dans l’agriculture) qui peut se transformer en acide cyanhydrique lorsqu’il est brûlé. “Vous ne voulez certainement pas fumer du cyanure“, a déclaré Antonio Frazier, vice-président des opérations chez CannaSafe.

La Dr Melodi Pirzada, pneumologue pédiatrique à l’hôpital NYU Winthrop de Mineola, à New York a décrit l’existence du myclobutanil comme “très inquiétante”, ajoutant que “cela va avoir un effet très toxique sur les poumons.” La pneumologue a également exprimé son inquiétude quant à la présence de vitamine E qui ne “devrait pas être inhalée dans vos poumons” (et également connue pour causer des lésions pulmonaires importantes par inhalation, dans les mélanges de THC).

important Ce qu’il faut retenir

La cigarette électronique, prévue pour aider les fumeurs à quitter la cigarette traditionnelle grâce à l’administration de nicotine sous forme vaporisée à tout bonnement été détournée de son usage premier. Aux États-Unis, certains n’ont pas trouvé mieux que de modifier le contenu vaporisé en y mettant une mixture maison afin d’en tirer un bénéfice financier, provoquant alors cette épidémie et ces décès, entachant alors l’image mondiale de la cigarette électronique. Et aujourd’hui, et surtout parce que rien n’a été fait auparavant, les États-Unis cherchent à tout simplement supprimer cet outil de sevrage tabagique, profitant alors de cette image pour ramener les utilisateurs à la cigarette traditionnelle (et subvenir aux Tobacco Bond).

 


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