À l’heure où le gouvernement français n’entend fonctionner que par répression, l’Institut français d’opinion publique (IFOP) et JeSuisVapoteur (JSV) ont souhaité replacer la question de la vape au cœur du débat citoyen. Les 13 et 20 janvier 2024, ils ont ainsi conduit une vaste conférence citoyenne auprès de 30 non-vapoteurs, afin de recueillir leur opinion sur la cigarette électronique, mais aussi leurs recommandations quant aux meilleures régulations à établir pour elle.
Une grande première en France : la vape, soumise au débat citoyen
Si nombre d’enquêtes de sondage sont régulièrement menées sur la question du vapotage en France, par différents instituts, acteurs ou associations (on pense notamment à celles de la SOVAPE, de la FIVAPE avec Merci La Vape, ou plus récemment encore, à celles de BVA Xsight pour Kumulus et de l’IFOP pour JeSuisVapoteur), c’est bien la première fois qu’une conférence citoyenne sur la vape voit le jour en France.
Qu’est-ce qu’une conférence citoyenne ?
Aussi appelée “débat citoyen” ou “conférence de consensus”, une conférence citoyenne a pour vocation de donner la parole aux citoyens sur un sujet donné, pour enfin aboutir à un avis le plus consensuel possible, destiné à guider les décideurs politiques dans leurs décisions.
Dans le cadre du débat citoyen sur la vape mené par l’IFOP et JSV, les 30 participants ont été invités à partager leurs opinions sur différentes problématiques données, à en débattre ensemble, puis à retranscrire leur verdict sous la forme d’un compte-rendu officiel.
Aussi, afin de s’assurer qu’ils aient toutes les clés en main pour mener à bien un tel exercice, tous ont bénéficié de temps de formation, dispensés par des experts.
Histoire et chronologie des faits, vocabulaire technique, cadre législatif ou encore état des lieux de la littérature scientifique, tout a été passé en revue afin de leur permettre d’avoir une vision globale de la situation.
Méthodologie et modalités du débat citoyen sur la vape de l’IFOP et JSV
Commandée par JeSuisVapoteur à l’Institut français d’opinion publique, coutumier de ce type d’enquête, cette conférence citoyenne sur la vape a été soumise à une méthodologie très stricte :
- Les 30 panellistes ont été sélectionnés selon des critères répondant aux normes de représentativité de l’échantillon à l’échelle française (adultes uniquement) : âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle…
- Tous ont également été choisis en fonction de leur statut tabagique : 50 % sont fumeurs, 50 % non-fumeurs, mais aucun n’est vapoteur ;
- Tous ont suivi deux week-ends de débat/formation au sein des locaux de l’IFOP, les 13 et 20 janvier derniers, aux côtés de 5 experts (le professeur et addictologue William Lowenstein, la tabacologue Alice Denoize, le consultant en vape Johann Bénard, le chimiste et aromaticien Renaud Boisseau et le coach en vape Didier Gonin).
Au terme de cette conférence de citoyens, les participants ont délibéré et établi un compte-rendu officiel, faisant mention de l’avis et des recommandations de l’ensemble du panel, mais également des divergences existant entre les deux groupes (fumeurs/non-fumeurs). Ce document a été présenté à l’IFOP et à JSV par un représentant de chaque groupe, lors d’un dernier échange collectif.
La vape, vue par des non-vapoteurs : résultats du débat citoyen de l'IFOP et JSV
Interrogés aux premières heures de la conférence citoyenne, avant l’intervention des différents experts, les 30 participants partageaient tous une opinion plus ou moins négative sur la cigarette électronique, jugeant son fonctionnement anarchique, sa nicotine nocive et cancérigène et ses risques tout aussi élevés – si ce n’est plus – que la cigarette de tabac traditionnelle.
Mais suite à ces deux week-ends de débat/formation, c’est une tout autre opinion qui a figuré dans leur compte-rendu final : “Notre image de la cigarette électronique a beaucoup évolué grâce à cet apport d’informations”, écrivent-ils de concert, ajoutant que la dimension réduction des risques n’était finalement pas du tout présente dans leurs représentations de la vape. “Nous découvrons qu’elle peut être un vrai outil thérapeutique, de réduction des risques et de sevrage tabagique”, concluent-ils ainsi dans leur rapport.
C’est pourquoi tous appellent le gouvernement français à “valoriser la vocation thérapeutique” de cet outil, en lançant notamment une vaste campagne d’information sur la vape et ses bénéfices en termes de sevrage tabagique.
Plus encore, tous somment le gouvernement à renoncer à la taxation des produits du vapotage, qui pourrait, à leur sens, décourager les fumeurs d’utiliser cette “excellente alternative à la cigarette traditionnelle”.
Parallèlement, tous exigent plus de garanties et de traçabilité pour les consommateurs. Des labels et certifications de qualité produit notamment, mais également une formation obligatoire et certifiée par l’État pour les vendeurs des boutiques de vapotage.
Autrement dit, tous souhaitent voir le secteur de la cigarette électronique évoluer et se professionnaliser, soutenu par une politique de santé publique plus engageante de la part du gouvernement français.
Vape et débat citoyen : une solution très instructive
Aussi, ce débat citoyen sur la vape montre-t-il bien une chose : si les idées reçues sur la vape se font nombreuses dans l’imaginaire collectif, peu d’entre elles survivent lorsque la juste information est réintégrée à la partie. Mieux armés et informés, les participants ont vite pris conscience du potentiel de réduction des risques permis par la cigarette électronique.
S’informer en détail sur ce monde et via des personnes expertes et concernées, voilà donc ce que devrait faire tout média avant de contribuer à la propagation de fausses informations, et tout décideur politique avant de s’engager sur le chemin de la répression contre la vape qui, bien loin de nous rapprocher du risque zéro, véritable utopie hygiéniste, ne fera qu’ouvrir la porte à un plus grand danger encore : le retour massif du tabagisme.
Assurer le bien-être des générations présentes comme à venir ne peut se faire sans un tel outil d’aide au sevrage et de réduction des risques. Dans cette optique, fabricants du monde de la vape, vapoteurs et gouvernement doivent travailler ensemble pour garantir à tout fumeur un avenir meilleur, loin des dangers de la combustion.
La vape le prouve chaque jour, depuis plus de quinze ans – et elle continuera de le faire : elle est une alliée plus qu’une ennemie dans la lutte antitabagique française !
Consultez le compte-rendu détaillé du débat citoyen mené par l’IFOP et JSV.
