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De l’importance des arômes

Carburant indispensable des vapoteuses, le e-liquide se compose principalement de glycérine végétale, de propylène glycol ou de végétol, au besoin de nicotine et bien sûr d’arômes. Souvent controversés, ces derniers sont le sujet de moult discussions visant à les interdire. Les raisons et les conséquences d’une telle éventualité. 

Article tiré du Oneshot Magazine #11, par Sandra Bismuth.

La liste des pays interdisant les arômes s’allonge…

Les arômes des e-liquides ont mauvaise presse. Si leurs détracteurs les accablent et souhaitent une interdiction pure et dure, ils ont déjà eu plus d’une fois gain de cause : Ainsi, plusieurs états américains ne distribuent plus désormais que l’arôme tabac et depuis mai, la Chine suit le même chemin. Satisfaite de cette décision, Yolonda Richardson de Campaign for Tobacco-Free Kids pense “protéger les enfants chinois contre la dépendance à la vape”. Si la protection des plus jeunes est l’argument phare de cette interdiction, la situation semble quelque peu différente en Chine : En effet, avec son marché florissant de 300 millions de fumeurs, on peut se demander si l’interdiction des arômes ne servirait pas les intérêts de la STMA, l’organisme détenant le monopole du tabac en Chine… et mandaté pour gérer la vape dans le pays.

Plus proches de nous, la Finlande, l’Estonie et la Hongrie ont déjà validé cette interdiction et d’autres, comme les Pays-Bas ou le Danemark leur emboitent le pas. Sans compter que la Suède se rajoute à la liste à partir de janvier 2023, alors que les autorités sanitaires ont toujours encouragé la vape dans ce pays qui ne compte que 5% de fumeurs contre 30% en France… 

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Mais que reproche-t-on vraiment aux arômes ?

La vape, un problème idéologique

Le bien-fondé des arômes et la vape de manière plus générale divisent radicalement. Si certains souhaitent une interdiction totale des e-liquides aromatisés, d’autres ne nient pas les bienfaits de la vape et le rôle des arômes dans le sevrage tabagique. Le président du BECA, le Comité spécial du Parlement européen sur la lutte contre le cancer, recommande la recherche d’un compromis équilibré tandis que l’ETHRA, l’European Tobacco Harm Reduction Advocates, s’inquiète et rappelle que la suppression des arômes serait “la porte ouverte à un échec dans le cadre de la lutte contre le cancer”.

Pour autant, les anti-vape persistent et n’envisagent que l’abstinence contre le tabagisme, niant ainsi la réalité de la dépendance des fumeurs, incapables de se sevrer sans substitut nicotinique. Loin de faire reculer le tabagisme, le combat mené ici semble davantage dirigé contre la cigarette électronique elle-même que contre ses arômes.

Heureusement, les « pragmatiques » s’intéressent plus aux résultats, autrement dit à la baisse des maladies et de la mortalité liées au tabac, qu’aux moyens d’y arriver. La cancérologue Véronique Trillet-Lenoir souligne à juste titre que l’élimination du risque est un point de vue idéologique qui ne repose pas sur la réalité : “Si les produits de vapotage ne sont pas efficaces à 100% pour le sevrage tabagique, ce sont des produits de réduction des risques.” Elle insiste cependant sur la nécessité de trouver un compromis pour “s’assurer que les produits de vapotage ne soient pas attrayants pour les enfants.” L’ETHRA soutient le plaidoyer progressiste du Dr Trillet-Lenoir et rappelle que l’élimination totale des risques serait un non-sens qui pourrait contribuer à pousser certains vapoteurs à reprendre la cigarette.

Quand effet passerelle rime avec mauvaise foi

Voilà un des arguments préférés des opposants à la vape, et cher à l’OMS bien que réfuté maintes fois scientifiquement : le fameux “effet passerelle”, thèse selon laquelle les jeunes qui commencent à vaper finiraient par fumer…

Une théorie fumante, donc, mais qui semble de plus en plus convaincre le BECA et qui est appuyée par le SCHEER : Le Scientific Committee on Health, Environmental and Emerging Risks s’est en effet risqué à publier, sans preuve, que la vape était une porte d’entrée vers le tabac… Les études ne laissent néanmoins pas de place au doute et rapportent que, si la très grande majorité des vapoteurs sont des fumeurs ou ex-fumeurs, moins d’1 % de vapoteurs réguliers n’ont jamais fumé. L’INSERM affirmait déjà en novembre 2020 : « Une grande partie des adolescents qui avaient fait leurs premières expériences avec la cigarette électronique ne sont jamais devenus des expérimentateurs de tabac ». Ainsi donc, si effet passerelle il y a, ce serait une passerelle du tabac vers le vapotage.

Des arômes attractifs pour les jeunes

De même, le BECA justifie sa demande d’interdiction des arômes au parlement européen par la crainte que ces derniers “attirent” les jeunes. Pour l’eurodéputée espagnole Estrella Durá Ferrandis, le vapotage n’est rien de moins qu’“un complot de l’industrie pour attirer les enfants”. Et, selon le député européen Peter Liese, qui confirmait pourtant que les arômes aidaient les adultes à arrêter de fumer, « les cigarettes électroniques sont moins dangereuses que le tabac, mais il y a certains goûts comme le bubble-gum, clairement attrayants pour les enfants et qui devraient être interdits. » Certes, son intervention est un moindre mal par rapport à l’interdiction potentielle de tous les arômes… mais laisserait toutefois encore trop de vapoteurs sur le bord de la route. Sans compter que ceux qui entrevoient la prohibition des arômes comme la fin du vapotage des jeunes n’envisagent pas une seconde que ceux-ci pourraient se rabattre sur le tabac… Une étude menée à San Francisco montre pourtant une recrudescence du nombre de jeunes fumeurs après l’interdiction des liquides aromatisés, tandis que le tabagisme demeure à la baisse dans d’autres régions des États-Unis où les saveurs perdurent.

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Suppression des arômes et plan cancer Européen en danger

Pour la cancérologue Véronique Trillet-Lenoir, “la suppression des arômes desservirait la lutte contre le cancer”, comme le confirme l’enquête ETHRA 2020, réalisée dans les pays européens subissant cette interdiction : 19,4% de leurs vapoteurs se sont tournés vers le marché noir et ses e-liquides non sécurisés. Le Addictive Behaviors Journal a également révélé les résultats inquiétants de l’enquête 2020 de l’ITC sur le tabagisme et le vapotage au Canada, en Angleterre et aux États-Unis, qui conclut que restreindre l’accès aux e-liquides nicotinés aromatisés conduirait 17,1 % des vapoteurs à reprendre la cigarette et 28,3% des utilisateurs à se tourner vers le marché noir. Si on ne peut affirmer ce qu’il adviendra en Europe avec une réglementation similaire, il est légitime de penser qu’une hausse du nombre de fumeurs et une augmentation des arômes illicites seraient à prévoir.

La vape a contribué à la baisse du tabagisme

Ses détracteurs semblent ainsi oublier que la vape a fortement contribué à la baisse du tabagisme dans le monde (23,5 % de fumeurs en 2007 contre 19 % aujourd’hui). La e-cigarette aide indéniablement le fumeur à se sevrer en douceur, lui permettant de conserver sa gestuelle et lui délivrant la bonne dose de nicotine, sans laquelle il pourrait flancher… Quant aux arômes, diverses études ont souligné la déterminante notion de plaisir facilitant le sevrage. Cette volonté d’interdire les arômes balaie donc d’un revers de manche l’aide que procure la vape aux fumeurs. Et oublie l’impact positif sur les jeunes ; le tabagisme des parents restant le principal facteur d’incitation à fumer des enfants et adolescents, ainsi qu’une source de traumatismes psychologiques liés aux maladies ou décès de leur entourage des suites du tabac.

La vape se défend !

Après le communiqué de l’ETHRA, la réponse de l’AIDUCE (association indépendante des utilisateurs de cigarette électronique) et SOVAPE ne s’est pas fait attendre. Tous font part de leurs inquiétudes quant à l’éventuelle interdiction des arômes et rappellent que les produits du vapotage, dont la vente est interdite aux mineurs, présentent des risques extrêmement faibles et sont avant tout une porte de sortie privilégiée du tabac. Ils notent de même que le tabagisme des jeunes Français baisse depuis 10 ans et que plus des deux tiers des vapoteurs européens n’utilisent pas d’arôme tabac, le seul qui resterait autorisé si l’interdiction passait. “Nous estimons que les interdictions d’arômes de vape excèdent le domaine du Plan Cancer et auraient des conséquences indésirables de santé publique.” Ils s’interrogent enfin sur cette accusation de vouloir séduire les enfants : « Aucun acteur commercial ne vise 1% du marché quand il a encore plus de 10 millions de fumeurs à convaincre… ». Effectivement.

S’imposant comme un incontournable substitut au tabac, l’utilité de la e-cigarette n’est plus à démontrer. Si aujourd’hui défenseurs de la vape et médecins se battent pour le maintien des arômes, espérons qu’ils ne doivent pas en plus prochainement lutter contre une éventuelle médicalisation des produits du vapotage, nouveau cheval de bataille du Beca…


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