Les mesures de confinement pour lutter contre l’épidémie de Corona Virus, publiée par arrêté du 14 mars 2020, avaient laissé place à une certaine amertume pour les gérants et employés des boutiques spécialisées dans la vente d’e-cigarette. En effet, si les bureaux de tabac étaient autorisés à rester ouverts, les boutiques spécialisées dans la vente d’e-cigarettes devaient, quant à eux, fermer leur porte. Suite à l’intervention des organisations de défense des intérêts des boutiques de vape, mais aussi à celle de certaines personnalités du corps médical telles que le professeur Bertrand Dautzenberg, un nouvel arrêté publié le 17 mars 2020, vient compléter celui du 14 mars et permet ainsi aux vapeshops d’ouvrir à nouveau leurs portes.
Une réouverture des boutiques fortement demandée
Face à la fermeture des boutiques spécialisées dans la vente d’ e-cigarette, les associations de défense des professionnels du secteur (Fivape, SI2V,…) sont intervenues très rapidement auprès du Ministère de la Santé, mais aussi de la Direction générale de la santé afin de pouvoir lever cette décision de fermeture. La situation s’annonçait particulièrement délicate pour les professionnels, mais surtout désastreuses pour les vapoteurs qui risquaient de ne plus trouver les moyens de continuer leur sevrage tabagique.
Un renfort de poids est venu appuyer les diligences des professionnels en la personne de Bertrand Dautzenberg.
En effet, dans une tribune publiée dans Libération le 16 mars 2020, et se basant sur des données issues des chiffres récemment publiés par le New England Journal of Medicine, le professeur Dautzenberg affirme qu’ “une fois contracté, le risque pour les fumeurs de développer une forme sévère est augmenté de 50%, et même de 130% pour la forme très sévère, soit quasi mortelle. La forme sévère du Covid-19 se développerait chez 14% des non-fumeurs et 21% des fumeurs atteints. Pour les passages en réanimation ou décès, les chiffres sont de 12% et 5%, soit 2,5 fois plus que pour les non-fumeurs. On n’est pas sûrs à 100%, mais il est très pertinent qu’il y ait un lien de causalité.”
Partant de ces constations, le professeur Dautzenberg précise “Les fumeurs risquent de s’énerver si on les prive de cigarettes, laissons donc la drogue aux drogués ! Je ne suis pas contre l’ouverture des buralistes, mais de là à justifier que ce serait d’utilité publique, non ! D’autant que les magasins spécialisés dans les vapoteuses, eux, sont fermés. Or, les buralistes ne commercialisent que 8% des produits pour cigarettes électroniques. Des vapoteurs risquent donc de revenir au tabac.”
Une réouverture qui va générer de nombreuses contraintes
Se basant sur les revendications des professionnels du secteur, mais également sur l’avis des professionnels de santé, le Ministère de la Santé a donc décidé la réouverture des boutiques spécialisées dans la vente d’ e-cigarette. Rappelons qu’en Italie, les pouvoirs publics avaient également décidé de la fermeture des vapeshops , puis réautorisé ces derniers à rouvrir suite à l’intervention de professionnels de santé.
Si cette autorisation d’ouverture est une très bonne nouvelle, tant pour les professionnels que pour les vapoteurs, elle ne sera pas sans conséquence. Des règles drastiques sanitaires seront à respecter pour toutes boutiques ouvertes ; pas de test en boutique, un client à la fois, pas de contacts physiques, préférer les paiements sans contact, du gel hydro-alcoolique pour se désinfecter après chaque client …
De retour à la maison, si vous vivez en famille, il conviendra également d’être très vigilant et de s’isoler afin de ne pas contaminer son entourage.
La situation est difficile pour tout le monde, vapoteurs ou non, mais la solidarité est la meilleure arme face à cette pandémie. Le ministre de la Santé accorde sa confiance aux professionnels de la vape ainsi qu’aux vapoteurs, une lueur d’espoir face à un combat usant qui ne cesse de mettre à mal le marché de la cigarette électronique.