L’entreprise californienne Juul représente 75% du marché de la vape américaine. Ses méthodes sont souvent critiquées notamment pour leur marketing visant clairement les adolescents. Ce manque d’éthique lui vaut depuis quelques jours la mise en oeuvre de poursuites judiciaires par plusieurs états américains.
L’entreprise pointée du doigt par Scott Gottlieb
Depuis le début du débat sur l’interdiction ou non des arômes ou même de la cigarette électronique, l’argument principal des anti-vape est la protection des jeunes. Certains chiffres parlent même de 25% de lycéens utilisant la cigarette électronique (chiffres contestés par ailleurs par Tom Miller).
Scott Gottlieb, un ancien commissaire de la FDA (Food and Drugs Administration) a pointé du doigt la responsabilité de l’entreprise de San Francisco. Il met notamment en avant la manière dont les jeunes sont ciblés par le marketing de Juul. Il les accuse d’avoir créé un produit devenu à la mode chez les adolescents, mode qui est d’ailleurs suivie. Côté arôme, la menthe est un immense succès auprès des jeunes.
La réponse de Juul ne s’est donc pas fait attendre. Ils ont en effet reconnu leurs abus, et commencé à mettre en place des dispositions afin d’y remédier. La première solution évoquée par l’entreprise a été de retirer du marché les cartouches aromatisées à la menthe. Une refonte complète de leur politique marketing est aussi en cours afin de réajuster la cible, à savoir les adultes souhaitant arrêter de fumer.
Plusieurs états attaquent Juul en justice:
Depuis plusieurs mois, différents états fédéraux ont lancé des procédures judiciaires contre l’entreprise Juul. Le dernier en date étant l’état de New York, rejoignant ainsi la Californie, et la Caroline du Nord. Les faits reprochés à l’entreprise californienne sont d’avoir ciblé les jeunes et de les avoir rendus addicts à la nicotine, tout en minimisant les risques. Depuis le début des déboires judiciaires et médiatiques de Juul, Altria, qui détient 35% du capital de l’entreprise californienne, montre des signes de désolidarisation, réduisant significativement ses investissements dans la vape. Ce retrait discret d’un fabricant de cigarettes comme Altria, propriétaire de Philip Morris et Marlboro, n’est pas de bon augure quant à l’avenir de Juul.
Nul doute que les procédures judiciaires seront longues. Juul ne se laissera pas condamner sans se défendre, et a les moyens de s’organiser pour.