A l’heure de l’essor de la e-cigarette “puff”, et de sa forte empreinte écologique, il ne faut pas oublier que les batteries et les accus de nos cigarettes électroniques ont aussi une incidence sur la pollution de notre planète. Alors oui, les batteries et les accus sont une composante essentielle dans la vape et il serait difficile de s’en passer. En effet sans accus, pas de courant à envoyer dans nos résistances, et surtout pas de portabilité, ce qui permet de vaper sans être relié en permanence à une prise de courant. Pourtant n’oublions pas que le recyclage de ces batteries/accus est un enjeu primordial aujourd’hui.
De quoi sont faits les accus?
Les accus sont composés, suivant les fabricants, d’une chimie interne différente (IMR, Ni-Mn ou Li-Po par exemple). Toutes reposent cependant sur une composante essentielle de la batterie moderne, le Lithium.
En effet la technologie du Lithium présente plusieurs avantages par rapport aux batteries classiques (au plomb exemple).
- La capacité de stockage de la batterie lithium est deux à trois fois supérieure par rapport au même format que son équivalent au plomb.
- La vitesse de chargement du lithium est bien supérieure aux autres technologies.
- Le rendement est supérieur sur les batteries lithium
- La batterie lithium est plus légère.
- La durée de vie est meilleure
Que deviennent les accus lors du recyclage :
Un accu ne se jette pas à la poubelle, le Lithium est extrêmement polluant. Il faut savoir qu’une très grande majorité de nos déchets ménagers finissent leurs vies soit en incinérateur, soit en décharge à ciel ouvert. Dans les deux cas, le lithium, par sa toxicité, peut polluer (un peu plus) les nappes phréatiques entre autres. Des points de collectes sont donc mis en place un peu partout en magasins de bricolage, ou dans tous les bons shops de vape.
Une fois collectés par des entreprises spécialisées dans le recyclage de ce type de déchets, les accus sont séparés des piles classiques puis acheminées dans une usine différente.
En usine spécialisée, les accus sont alors broyés et tamisés afin d’en extraire les métaux qui seront refondus en ligots puis revendus au secteur métallurgique.
Les composés chimiques sont, quant à eux, portés à haute température (environ 500°C) afin de séparer le lithium, le cobalt et autres composés. Ces derniers seront réutilisés à la création de nouvelles batteries.
En revanche d’autres procédés de recyclage existent ou sont en cours de développement (par ex. l’hydro-métallurgie), mais peu d’informations ont filtré du fait des secrets industriels. En effet la concurrence fait rage dans ce secteur qui aura une place de choix dans l’économie mondiale pour les années à venir. En France, une société appartenant à VEOLIA utilise déjà ce processus hydro-métallurgique pour donner une seconde vie à ce lithium.
Un secteur d’innovation en plein essor
L’Union européenne impose un certain rendement dans le recyclage des batteries. En effet la demande en énergie portable est en constante augmentation, ce qui va de pair avec une augmentation des déchets de ce type. Le parlement européen a donc statué en 2006 afin d’imposer un minima dans le recyclage des batteries et autres accus.
La Directive 2006/66/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 septembre 2006 relative aux piles et accumulateurs ainsi qu’aux déchets de piles et d’accumulateurs (et abrogeant la directive 91/157/CEE) définit dans son annexe III (Partie B) les « rendements minimaux de recyclage » :
« 3. Les processus de recyclage atteignent les rendements minimaux de recyclage suivants :
a) un recyclage d’au moins 65 % du poids moyen des piles et des accumulateurs plomb-acide, y compris un recyclage du contenu en plomb qui soit techniquement le plus complet possible tout en évitant les coûts excessifs;
b) un recyclage de 75 % du poids moyen des piles et des accumulateurs nickel-cadmium, y compris un recyclage du contenu en cadmium qui soit techniquement le plus complet possible tout en évitant les coûts excessifs ; et
c) un recyclage d’au moins 50 % du poids moyen des autres déchets de piles et d’accumulateurs. »
Le recyclage de ces matières appelle à une innovation constante du secteur privé en la matière. Cependant cela ne suffit pas à recycler 100% des déchets, ce qui conduit inévitablement à une pollution. Notons qu’avec le développement de la voiture électrique, le secteur du recyclage du Lithium devrait s’accroître assez rapidement, avec comme projet d’un géant européen de la batterie lithium dans les années à venir afin de concurrencer la Chine dans le domaine. Selon les dernières estimations, en 2030, il y aurait 500.000 tonnes de batteries au lithium à recycler par an.