Vous connaissez Voldemort, le sorcier de la saga Harry Potter, dont il ne faut pas prononcer le nom ?! Eh bien, dans le monde fabuleux du sevrage, celle dont on ne doit surtout pas parler, c’est bien la vape. Elle a beau être le meilleur outil pour arrêter de fumer, rien n’y fait, elle reste mal-aimée. Et cela ne va pas en s’arrangeant : si auparavant le site du mois sans tabac assurait le service minimum en y consacrant une rubrique, cette année, il n’en est rien. A la place est lancée une appli. Mais ça se vape une appli ?
Comment Le Mois Sans Tabac fait l’impasse sur la cigarette électronique
A l’approche du Mois sans tabac, Tabac Info Service lance son application gratuite sur Google Play d’Android et l’App Store d’iOS. Conçue pour soutenir le fumeur en mal de cigarettes, il n’y a qu’à enregistrer sa date d’arrêt dans l’application. Et le compte à rebours est lancé ! Première récompense, le tableau de bord indique les bénéfices de l’arrêt du tabac, tant en termes de santé que d’économies… Et cela en temps réel, s’il vous plaît ! Sans oublier les activités, les vidéos d’encouragements, les astuces quotidiennes pour faire le point sur vos motivations et vos inquiétudes. En cas de craquage proche, le soutien d’un tabacologue par téléphone est disponible.
Bref, une appli bienveillante et ludique. Et le souci, ce n’est pas l’appli mais plutôt la façon dont on nous la présente, comme si elle “remplaçait” la vape. Vous pensez que l’on exagère ? Voyez plutôt ces quelques lignes censées vous donner envie de la télécharger :
“Devinette : Qu’est ce qui est dans votre poche ou près de vous et toujours là quand vous avez envie de fumer…”. Vous pensez à la vapoteuse, on est d’accord ?… Lisez la suite… “Si vous avez dit « bah, mon paquet de cigarettes ! » c’est PER-DU ! Il s’agissait de l’appli Tabac info service bien sûr ! C’est LA façon d’être soutenu non-stop pendant que vous arrêtez la cigarette.” Et cela n’a pas l’air d’être une blague, le Mois sans tabac zappe tout bonnement la vape et nous présente à la place son appli comme un nouveau mode de sevrage révolutionnaire… |
Pourtant, lancé par le gouvernement en 2016, le site du mois sans tabac parlait encore de vape l’année dernière. Cette année, quelques lignes à peine… Et encore, pour les trouver, il vous faudra taper « cigarette électronique » dans la barre de recherche, pour arriver dans la rubrique « Questions / Réponses » … Bref, compliqué de s’y retrouver et de bien s’informer en somme. Seul bon point : les réponses aux questions, le plus souvent en faveur de la vape. Mais comment en être autrement ?
Vape & sevrage tabagique
Patchs, gommes à mâcher, comprimés à sucer… N’en jetez plus, le substitut nicotinique le plus efficace du marché est bel et bien la cigarette électronique ! Et ce n’est évidemment pas nous qui le disons, mais bien des études scientifiques !
Entre autres, une étude allemande. Parue récemment, elle présente la vape comme presque deux fois plus efficace que les substituts traditionnels pourtant remboursés pas la sécurité sociale et validés par le ministère de la santé…
De même, qu’il s’agisse d’un essai clinique mené par l’université Queen Mary de Londres ou d’une étude anglaise financée par l’Institut National de Recherche sur la Santé et la Recherche contre le Cancer, la cigarette électronique sort chaque fois grande gagnante. Tant pour permettre de réduire sa consommation de tabac, que pour arrêter définitivement. A ce sujet, le Dr Katie Myers Smith, de l’Institut Wolfson de médecine préventive de Queen Mary, a même déclaré : « Les e-cigarettes devraient être recommandées aux fumeurs qui ont déjà eu du mal à arrêter de fumer en utilisant d’autres méthodes. »
Retour en Allemagne, avec une dernière étude et des chiffres tout aussi probants : les ex-fumeurs devenus vapoteurs ont 1,46 fois plus de chances de se passer du tabac que s’ils avaient préféré des substituts nicotiniques tels que les patchs ou les gommes. Et sans nicotine, une vapoteuse a tout de même un taux de succès 1,48 fois supérieur à un fumeur se sevrant seul.
Le rôle prépondérant de la vape comme aide au sevrage est indiscutable. Ainsi, si les substituts offrent une aide précieuse, la cigarette électronique peut réellement se targuer d’être le meilleur outil de sevrage tabagique, surtout si elle contient un e-liquide nicotiné. Et ce ne sont pas des médecins spécialisés en addictologie, telle que Marion Adler, Responsable du service d’addictologie à l’hôpital Antoine Béclère, qui dira le contraire : « La cigarette électronique a beau ne pas être un médicament, les études en soulignant les bienfaits sont nombreux. Une dernière en date, celle de Peter Hayek, qui après avoir suivi près de 800 patients, souligne un sevrage deux fois plus important chez les vapoteurs que chez les personnes utilisant un autre substitut nicotinique. »
Les résultats d’un tel choix politique et médiatique
Pourtant, qu’il s’agisse des médias, de bon nombre de médecins et même d’événements aussi importants que le Mois sans tabac, tous ne parlent de vape que du bout des lèvres. Résultat, celle-ci est méconnue et fait peur.
Pour preuves, chaque année, depuis 2019, l’association SOVAPE sonde les Français quant à leur perception de la vape. Et une triste conclusion s’impose : la vape est trop peu connue pour être appréciée comme une aide au sevrage. Ainsi, 8 Français sur 10 ne savent toujours pas que la vape est moins dangereuse que le tabac, et 8 Français sur 10 pensent que la nicotine est cancérigène.
Un changement s’impose, et pas que pour Le Mois Sans Tabac…
Aujourd’hui, nous avons un recul de plus de 15 ans sur la vape. Et aucun souci de santé avéré, des études à la pelle soulignant son efficacité et des millions d’ex-fumeurs parfaitement sevrés (selon le baromètre santé de Santé Publique France).
Parallèlement, le tabac est à l’origine de 20 % des cancers et, avec 75 000 français morts prématurément chaque année dans notre pays, il reste la première cause de morts évitables. Il est donc plus que temps d’agir et d’utiliser la vape pour ce qu’elle est : un formidable outil de sevrage tabagique.
Comment est-il possible que certains médecins, par ignorance et désinformation, proscrivent encore aujourd’hui la vape aux femmes enceintes, préférant les laisser fumer et multiplier au moins par deux toutes les complications obstétricales ?
Comment est-il possible que l’appel signé par 120 médecins, dont des spécialistes du cancer, pour prendre en compte l’opportunité du vapotage dans la lutte contre le tabagisme et la prévention des cancers, n’ait pas été entendu, encore moins relégué
Bref, un réel changement s’impose face au danger que représente le tabac. Et les fumeurs ne doivent pas perdre espoir : comme le dit si bien la Directrice Générale de Cancer Research UK, Michelle Mitchell : « Les e-cigarettes peuvent être un outil très efficace pour les personnes qui veulent arrêter de fumer, y compris celles qui ont déjà essayé d’arrêter. Et les recherches menées jusqu’à présent montrent que le vapotage est beaucoup moins nocif que le tabagisme. »