Lundi dernier, la tabacologue Françoise Gaudel était parmi nous. Elle qui avoue avoir “fumé comme un pompier”, a payé cher ses trente années de tabagisme : un cancer de l’utérus, des problèmes pulmonaires, des phlébites, des thromboses… Il était grand temps qu’elle abandonne ses cinquante cigarettes quotidiennes. Et depuis, elle a créé l’indispensable association et groupe du même nom, JNFP, Je Ne Fume Plus.
Aujourd’hui, lorsqu’on demande à Françoise Gaudel de décrire sa relation au tabac, on comprend la réelle souffrance du fumeur, et on la remercie pour sa franchise : “J’étais tellement dépendante que je mentais effrontément au médecin, lui disant que je ne fumais plus qu’une dizaine de cigarettes chaque jour… Et plus le temps passait, plus je me disais que j’allais en mourir…”. Le décor est planté. Très simplement, sans détour ni état d’âme, Françoise décrit ce que chaque fumeur a déjà pensé, peut-être même sans oser se l’avouer… Notre invitée nous racontera ainsi comment elle est parvenue à stopper la cigarette, à une époque où la vape n’avait pas encore fait son apparition : “J’ai appelé l’hôpital pour voir en urgence une tabacologue”. Beaucoup de volonté, l’envie de comprendre les mécanismes de l’addiction, des patchs bien dosés et un inhale ur plus tard ; Françoise a fini par laisser derrière elle ses vieux démons.
Elle se concentre aujourd’hui sur le groupe JNFP, né de l’association, et qui compte près de 21000 membres. “Une famille” selon Françoise, un endroit où on s’informe, on apprend des choses, on s’amuse… L’objectif est de rester abstinent et d’aider les ex-fumeurs qui cherchent à combler une dépendance psychologique et sociale.
Concernant la vape, le message de notre invité est clair : la e-cigarette aide au sevrage tout en se faisant plaisir. Le groupe réunit d’ailleurs beaucoup de femmes autour de sujets comme la vape et la périnatalité. Enceintes ou souhaitant le devenir, elles ont besoin de se livrer et d’échanger. Certains témoignages, rapportant que des médecins bannissent les substituts nicotiniques, mais ne sont pas contre le fait que leurs patientes enceintes fument quelques cigarettes, montrent bien qu’il y a un gros travail à faire, tant pour informer les futures mamans que le secteur médical… Et leur faire comprendre que le problème est et restera la cigarette et qu’un sevrage sans nicotine est douloureux et a peu de chances d’aboutir. Sans compter les moult études qui démontrent parfaitement que les bébés de mamans vapoteuses n’ont pas de problèmes notables de poids ou de prématurité, comme c’est bien souvent le cas des grossesses tabagiques.
Ce groupe de bénévoles est donc, en quelques sortes, une extension du travail de l’association. Et du travail, il n’en manque pas : partenaires de “Tabac Infos Services”, JNFP relaie les infos et les actions anti-tabac en Bretagne, fait partie du collectif Mois Sans Tabac de la région ainsi que d’un comité autour des addictions avec Santé Publique France. “Nous intervenons dans les facs de médecine, nous organisons des formations sur le vapotage pendant le mois sans tabac pour les professionnels de santé et nous distribuons même des puffs dans les hôpitaux”…
Et ô surprise, ces fameuses puffs, décriées et accusées de séduire les plus jeunes, savez-vous, selon Françoise, sur qui elles fonctionnent le mieux ? Non ?! Et bien on vous dit ça dans l’émission, et bien plus encore !