Taxe sur les e-liquides en vue !

La base non nicotinée passe à 220 € le litre… En Allemagne au 1er juillet 2022 !

Oneshot Média s’est entretenu avec Patrick Fleischer. Le Directeur Général de PIPELINE STORE Allemagne revient pour nous sur la nouvelle législation qui met à mal la vape allemande en taxant les e-liquides, contraignant bon nombre de boutiques à baisser le rideau… En sera-t-il de même en France prochainement avec une taxe sur les e-liquides ?

Pour essayer d’éviter ce cauchemar en France, ou le repousser le plus tard possible… Envoyez un mail à vos députés en 5 clics sur #jesuisvapoteur.

Le 1er juillet 2022, une taxe sur les e-liquides va être mise en place. Comment en est-on arrivé là ?

Ce projet “secret”, autrement dit décidé sans en informer les autres partis politiques, a été mis en place en octobre 2020 par l’ancien Ministre des Finances, aujourd’hui chancelier, j’ai nommé Olaf Scholz.

Nous avons appris plus tard, grâce à un journaliste du magazine “Der Spiegel”, que le texte légiférant sur cette taxe a tout bonnement été écrit par Big Tobbaco. Si je vous rapporte cela, c’est qu’il ne s’agit en rien d’une théorie conspirationniste, le journaliste ayant publié les documents prouvant cette information. Quant à l’annonce publique, elle ne date que de ce début d’année 2022.

Peux-tu nous expliquer la mise en place de cette taxe en détails ?

A partir du 01.07.2022, les fabricants n’auront plus le droit de vendre des liquides sans payer de taxe. Ils gardent cependant le droit d’écouler leur stock jusqu’au 13.02.2023.

Le fabricant devra ensuite se procurer un “stock de douane”. C’est-à-dire qu’il devra s’acquitter en amont de l’achat de timbres, qu’il lui faudra découper et coller sur les flacons de e-liquides. Ne soyez pas étonné par l’aspect fastidieux de la tâche et sachez qu’en Allemagne, les timbres prédécoupés autocollants n’existent pas…

Des associations de vape ne sont-elles pas montées au créneau contre la mise en place d’une telle mesure ?

Bien-sûr, mais dès lors que le gouvernement Allemand a décidé de la taxe, il n’y avait plus rien à faire. Et, entre l’annonce de son arrivée et le moment où les partis politiques l’ont validée, tout s’est passé très vite.

Comment réagissent les professionnels du secteur à cette taxe sur les e-liquides ?

Beaucoup de shops ont déjà fermé et davantage encore sont appelés à mettre la clé sous la porte cette année. Les petites boutiques sont en effet pénalisées par leur stock qui leur coûte bien trop cher : chaque bouteille de 10 ml étant taxée de 1,90 € (VAT inclus), je vous laisse faire le calcul… De même, beaucoup de boutiques allemandes, qui faisaient leur business grâce au DIY, savent pertinemment que prochainement, plus personne ne payera un litre de base taxé de 190 €. Les débutants jetteront alors leur dévolu sur des liquides de 10 ml tandis que les vapoteurs aguerris choisiront leurs bases dans les parfumeries, un autre problème de taille pour les boutiques de vape qui s’attèlent à supprimer les e-liquides de 10 ml de leurs catalogues depuis 6 ans.

Comment se profile l’avenir du marché du e-liquide en Allemagne ?

On ne sait pas bien… Mais je pense que tout reviendra comme en 2015 et aux e-liquides de 10 ml et de 50 ml. Et pour les anciens vapoteurs, un retour aux arômes pour leur DIY.

Penses-tu que ce genre de taxe sur les e-liquides va s’exporter à travers l’Europe ?

Oui, il y aura forcément à un moment une taxe Européenne. Mais elle sera certainement moins conséquente en France qu’en Allemagne, cette dernière étant le pays du lobbyisme par excellence.

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