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En 15 ans d’études scientifiques sur la vape, voici tout ce qu’on a appris. À faire lire absolument aux adeptes du : « Si ça se trouve, c’est pire que la cigarette » !


Sommaire


1. La vape est efficace pour arrêter de fumer

Dès 2010, des chercheurs du monde entier se sont employés à mesurer l’efficacité du vapotage dans l’arrêt du tabac fumé.

Dans un essai randomisé, six chercheurs de l’Université d’Auckland en Australie [1] ont évalué l’abstinence de fumeurs utilisateurs d’e-cigarettes en 16 mg/ml de nicotine. Résultat : en un jour seulement d’utilisation, leur envie de fumer s’était grandement atténuée.

Trois ans plus tard, le tout premier essai prospectif randomisé sur 12 mois voyait le jour, mené par Pascale Caponnetto et al. [2]. L’objectif : analyser les taux d’abstinence, mais aussi les potentiels effets indésirables afin de mieux saisir l’efficacité et la sureté des dispositifs de vapotage dans l’arrêt tabagique. Résultat : après presque un an, plus de 8 % des fumeurs montraient un taux d’abstinence totale. Quant aux autres, ils avaient tous réduit de moitié au moins leur consommation journalière de cigarettes. Le tout, sans effets indésirables notables. Bien au contraire, tous les participants ont observé un réel changement sur leurs capacités respiratoires : « l’essoufflement a été considérablement réduit, passant de 20 à 4 % dès la semaine 2 », notent les auteurs.

En 2023, le respecté professeur émérite Jean-François Etter proposait une analyse encore plus poussée : une étude inédite, au long cours, qui a suivi plus de 350 anciens fumeurs devenus vapoteurs de 2012 à 2021 [3]. Ses observations : trois fois moins de rechute après 8 ans de vapotage (33 à 11 %), moins de double utilisateurs et des signes de sevrage nicotinique très encourageants (baisse du taux de nicotine, de la sensation de manque, besoin réduit d’utiliser la vapoteuse au quotidien…).

Des conclusions partagées par bien d’autres études, dont celles menées par l’éminent institut britannique indépendant Cochrane. Lancée en 2012, leur méta-analyse [4] regroupe désormais une centaine d’études, pour un échantillon total de presque 30 000 participants. Et chaque nouvelle actualisation des chercheurs le confirme : non seulement vapoter permet d’arrêter de fumer, mais ce serait même la solution la plus efficace, devant les substituts nicotiniques et autres solutions médicamenteuses. Ce, même chez des personnes fumeuses qui n’avaient pas forcément l’intention d’arrêter la cigarette au départ [5].


Sources
    Bullen C, McRobbie H, Thornley S, Glover M, Lin R, Laugesen M. Effect of an electronic nicotine delivery device (e cigarette) on desire to smoke and withdrawal, user preferences and nicotine delivery: randomised cross-over trial. Tob Control. 2010 Apr;19(2):98-103. doi: 10.1136/tc.2009.031567. PMID: 20378585.
    Caponnetto P, Campagna D, Cibella F, Morjaria JB, Caruso M, et al. (2013) EffiCiency and Safety of an eLectronic cigAreTte (ECLAT) as Tobacco Cigarettes Substitute: A Prospective 12-Month Randomized Control Design Study. PLOS ONE 8(6): e66317. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0066317
    Etter J.F. An 8-year longitudinal study of long-term, continuous users of electronic cigarettes, Addictive Behaviors, 2023. DOI : https://doi.org/10.1016/j.addbeh.2023.107891
    Lindson N, Butler AR, McRobbie H, Bullen C, Hajek P, Wu AD, Begh R, Theodoulou A, Notley C, Rigotti NA, Turner T, Livingstone-Banks J, Morris T, Hartmann-Boyce J. Electronic cigarettes for smoking cessation. Cochrane Database of Systematic Reviews 2025, Issue 1. Art. No.: CD010216. DOI: 10.1002/14651858.CD010216.pub9
    Kasza KA, Edwards KC, Kimmel HL, Anesetti-Rothermel A, Cummings KM, Niaura RS, Sharma A, Ellis EM, Jackson R, Blanco C, Silveira ML, Hatsukami DK, Hyland A. Association of e-Cigarette Use With Discontinuation of Cigarette Smoking Among Adult Smokers Who Were Initially Never Planning To Quit. JAMA Netw Open. 2021 Dec 1;4(12):e2140880. doi: 10.1001/jamanetworkopen.2021.40880. Erratum in: doi: 10.1001/jamanetworkopen.2024.26687. PMID: 34962556; PMCID: PMC8715340

2. La cigarette électronique ne partage pas les méfaits de la cigarette

Au-delà de l’efficacité du vapotage dans l’arrêt du tabagisme, ce qui a le plus intéressé les chercheurs tout au long de ces années, vous vous en doutez, ce sont ses effets sur la santé. Et notamment ses différences avec la fumée de cigarette, que l’on sait extrêmement nocive.

Dès 2010, Zachary Cahn et Michael Siegel se posaient ainsi cette grande question : les cigarettes électroniques comme stratégie de réduction des méfaits pour la lutte antitabac : un pas en avant ou une répétition des erreurs du passé ? [6] Après avoir épluché toute la littérature scientifique disponible, ils concluaient :

Les cigarettes électroniques sont extrêmement prometteuses dans la lutte contre la morbidité et la mortalité liées au tabac. En élargissant considérablement le potentiel des stratégies de réduction des risques pour obtenir des gains substantiels en matière de santé, elles pourraient transformer fondamentalement le débat sur la réduction des risques liés au tabac.

Une conclusion que l’on retrouve chez bien d’autres chercheurs du monde entier, année après année. On peut notamment citer l’étude de 2012 menée par McAuley et al. sur les effets de la vapeur de cigarette électronique et de la fumée de cigarette sur la qualité de l’air intérieur [7]. Mais aussi dans les différentes analyses chimiques et toxicologiques du docteur Konstantinos Farsalinos [8]. Ou encore les mesures effectuées par Goniewicz et al. en 2013, qui évalue la toxicité de la vapeur d’ecigarette et montre des niveaux de concentration jusqu’à 450 fois moindres que celles libérées par une cigarette de tabac traditionnelle [9].

Mais le plus édifiant reste les différents rapports produits à la demande du gouvernement britannique [10], qui concluent tous, année après année, après actualisation des données scientifiques, que la vape réduit de 95 % au moins les risques liés au tabagisme.

D’ailleurs, le gouvernement français lui-même le reconnait dans un un communiqué de 2022 consacré aux Recommandations concernant l’usage des produits de vapotage / cigarette électronique :

Pour un fumeur, l’avantage de recourir à un produit du vapotage lors de l’arrêt complet du tabac est de réduire son exposition aux nombreuses substances toxiques et cancérigènes de la fumée de tabac


Sources
    Cahn Z, Siegel M. Electronic cigarettes as a harm reduction strategy for tobacco control: a step forward or a repeat of past mistakes? J Public Health Policy. 2011 Feb;32(1):16-31. doi: 10.1057/jphp.2010.41. Epub 2010 Dec 9. PMID: 21150942
    McAuley TR, Hopke PK, Zhao J, Babaian S. Comparison of the effects of e-cigarette vapor and cigarette smoke on indoor air quality. Inhal Toxicol. 2012 Oct;24(12):850-7. doi: 10.3109/08958378.2012.724728. PMID: 23033998.
    Voir notamment : K. Farsalinos, D. Tsiapras, S. Kyrzopoulos, C. Stefopoulos, A. Spyrou, M. Tsakalou, E. Avramidou, D. Vasilopoulou, G. Romagna, V. Voudris, Immediate effects of electronic cigarette use on coronary circulation and blood carboxyhemoglobin levels: comparison with cigarette smoking, European Heart Journal, Volume 34, Issue suppl_1, 1 August 2013, 102, https://doi.org/10.1093/eurheartj/eht307.102
    Goniewicz ML, Knysak J, Gawron M, Kosmider L, Sobczak A, Kurek J, Prokopowicz A, Jablonska-Czapla M, Rosik-Dulewska C, Havel C, Jacob P 3rd, Benowitz N. Levels of selected carcinogens and toxicants in vapour from electronic cigarettes. Tob Control. 2014 Mar;23(2):133-9. doi: 10.1136/tobaccocontrol-2012-050859. Epub 2013 Mar 6. PMID: 23467656; PMCID: PMC4154473
    E-cigarettes : an evidence update, Public Health England, First Publication 2015

3. Vapoter ne conduit pas à fumer

Au regard de la démocratisation du vapotage dans le monde entier, les chercheurs se sont progressivement emparés d’un autre sujet brûlant : le vapotage chez les jeunes et les non-fumeurs. Ils ont notamment cherché à savoir si l’efficacité de la vape chez les adultes fumeurs s’appliquait mêmement aux adolescents fumeurs. Mais également si la vapoteuse pouvait se révéler être une porte d’entrée vers la cigarette pour les jeunes non-fumeurs. Et les conséquences qu’elle pourrait avoir sur des personnes non-fumeuses de base.

L’un des premiers à s’être intéressé à cette question a été Jonathan Foulds, dans un article de 2015 [11]. Il relevait déjà une prévalence grandissante de la cigarette électronique chez les adolescents américains, soulignant l’importance de considérer l’usage premier : si un jeune est d’abord fumeur, indiquait-il, la priorité est qu’il évite à tout prix le produit le plus nocif, soit la cigarette de tabac fumé.

En outre, comme l’ont relevé deux chercheuses de l’Université de Rutgers, dans le New Jersey, en 2023 [12], il existe bel et bien une corrélation entre la diminution du tabagisme chez les jeunes américains et la montée du vapotage au sein de cette jeune population. Difficile, donc, de parler d’effet passerelle : l’augmentation de l’usage de la cigarette électronique ne coïncide pas avec une augmentation du nombre de fumeurs, au contraire.

Et si l’on pouvait penser ce cas de figure propre aux USA, des chercheurs britanniques comme français ont prouvé le contraire, en le démontrant partout ailleurs [13, 14, 15]. Non seulement les jeunes fument moins, mais ceux qui s’y adonnent abandonnent également plus vite au profit de la ecigarette. À l’inverse, lorsque des politiques contraignent drastiquement le champ d’action des produits du vapotage, comme l’Australie en a fait l’expérience [16], le tabagisme repart en hausse, et les jeunes ne sont pas épargnés.

Quant à savoir si le vapotage a tellement la côte chez les adolescents non-fumeurs, comme aiment à le titrer les médias, les chiffres sont à l’inverse plutôt rassurants. D’après le rapport ESCAPAD (2022) de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), la proportion de vapoteurs quotidiens, non fumeurs à l’origine, chez les jeunes de 17 ans s’élève à seulement 5,8 %. Autrement dit, dans plus de 90 % des cas ici, on parle de jeunes vapoteurs qui sont avant tout des fumeurs.

Enfin, concernant les effets de la vape chez les personnes non-fumeuses, l’étude VERITAS, publiée en novembre 2024, donne un bon début de réponse :

En se concentrant sur les utilisateurs de cigarette électronique sans antécédents de tabagisme établi ou récent, la présente étude fournit ainsi de nouvelles preuves que l’utilisation de la cigarette électronique en l’absence d’antécédents de tabagisme n’est pas associée à une augmentation cliniquement significative de la fréquence des symptômes respiratoires

[…]

Ces résultats mettent également en lumière l’ambiguïté des recherches antérieures : il est très probable que les différences et maladies respiratoires signalées dans des études antérieures soient attribuables à une confusion significative due aux effets non mesurés ou incontrôlés des antécédents de tabagisme des individus.


Sources
    Use of Electronic Cigarettes by Adolescents, Foulds, Jonathan, Journal of Adolescent Health, Volume 57, Issue 6, 569 – 570
    Delnevo CD, Villanti AC. Dramatic Reductions in Cigarette Smoking Prevalence among High School Youth from 1991 to 2022 Unlikely to Have Been Undermined by E-Cigarettes. International Journal of Environmental Research and Public Health. 2023 ; 20(19):6866. DOI : https://doi.org/10.3390/ijerph20196866
    Pesola F, Phillips-Waller A, Beard E, Shahab L, Sweanor D, Jarvis M & Hajek P. Effects of reduced-risk nicotine-delivery products on smoking prevalence and cigarette sales: an observational study. Public Health Res 2023;11(7) DOI : https://doi.org/10.3310/RPDN7327 URL : https://www.journalslibrary.nihr.ac.uk/phr/RPDN7327/#/abstract
    André Wamba, Mabrouk Nekaa, Lara Leclerc, Christine Denis-Vatant, Julien Masson, Jérémie Pourchez, Regional French evolution of tobacco and e-cigarette experimentation and use among adolescents aged 15–16 years : A cross-sectional observational study conducted in the Loire department from 2018 to 2020, Preventive Medicine Reports, Volume 35, 2023, 102278, ISSN 2211-3355. DOI : https://doi.org/10.1016/j.pmedr.2023.102278.
    Dautzenberg, B.; Legleye, S.; Underner, M.; Arvers, P.; Pothegadoo, B.; Bensaidi, A. Systematic Review and Critical Analysis of Longitudinal Studies Assessing Effect of E-Cigarettes on Cigarette Initiation among Adolescent Never-Smokers. Int. J. Environ. Res. Public Health 2023, 20, 6936. DOI : https://doi.org/10.3390/ijerph20206936
    Vapotage et tabagisme actuels dans la population australienne âgée de 14 ans ou plus – février 2018 à mars 2023, Centre de recherche comportementale sur le cancer, ministère de la Santé, mai 2023

Autrement dit, il est non seulement faux de juger le nombre d’études sur la vape toujours insuffisant aujourd’hui pour se faire une idée du potentiel et des dangers du vapotage, mais il est éthiquement très contestable de continuer à ignorer les conclusions et recommandations scientifiques, qui soutiennent en majorité des politiques de santé publique fondées sur la reconnaissance de la vape en tant qu’outil efficace d’arrêt tabagique et de réduction des risques. D’autant plus en sachant que la cigarette électronique présente un autre avantage de taille : celui de réduire les discriminations en favorisant la réussite du sevrage chez les personnes précaires les plus à risque, comme l’a confirmé une étude australienne de juillet 2025.

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