Nous vous l’avions annoncé il y a quelques mois, l’Allemagne avance à grand pas vers la taxation des e-liquides. Cette information est à prendre avec sérieux car elle a été révélée par le Der Spiegel, heddomadaire d’investigation le plus influent en Allemagne.
Le ministère des Finances allemand souhaite taxer la vape
Selon les informations de l’hebdomadaire Der Spiegel, le ministre fédéral des Finances Olaf Scholz, prévoit une augmentation sensible des taxes sur le tabac. À partir du 1er janvier 2022, la taxe augmentera en cinq étapes annuelles. Selon le concept de Scholz, la taxe sur un paquet de 20 cigarettes augmentera de cinq cents chaque année. Le prix du tabac à rouler doit être augmenté jusqu’à 15 cents par paquet, les prix des cigares et des cigarillos doivent augmenter en conséquence.
Au-delà des produits du tabac classiques, Olaf Scholz souhaite également taxer les e-cigarettes. Le projet de loi devrait être soumis au vote ministériel dans les prochains jours.
Vers quelle taxation en Allemagne ?
Si l’annonce de la taxation est révélée par le Der Spiegel, aucune mention n’est faite quant aux modalités de taxation des e-cigarettes.
Toutefois, le blog allemand Egarage, spécialisé dans la cigarette électronique, aurait eu accès au projet de loi. Or, selon les informations de ce site, la taxation devrait se faire sur la base de la teneur en nicotine des e-liquides. Son prix devrait être augmenté en deux étapes, jusqu’à 4 cents par milligramme de nicotine .
Pour mesurer les effets de cette taxation, il convient de faire quelques calculs. Une dose de nicotine de 10 ml avec 20 mg / ml de nicotine contient 200 mg de nicotine . Par conséquent, 8 € des taxes en euros seraient dues sur chaque flacon de nicotine. De la sorte, un booster de nicotine qui coute environ 1 euro au vapoteur aujourd’hui coûterait alors 9 euros.
Certes, cette information reste à vérifier, mais elle n’est pas à écarter. En effet, de nombreux intervenants devant la commission législative allemande chargé de ce projet de loi ont fait valoir la nécessité d’une taxation de la vape à hauteur de celle pratiquée pour le tabac fumé. Dans ce cadre, le professeur Martin Stock, spécialiste en chirurgie vasculaire réputé en Allemagne, et acessoirement intervenant devant la commission a précisé : “Le niveau d’imposition doit donc être basé sur le potentiel de risque et en même temps créer un seuil pour une première entrée. Un traitement quasi égal de la taxation des cigarettes à combustion et plus de 90% d’alternatives à risque réduit enverrait un mauvais signal aux fumeurs qui seraient prêts à changer ou à arrêter. Pour toutes les mesures, les intérêts légitimes de prévention (jeunes / non-fumeurs: empêcher l’entrée) et de minimisation des risques (fumeurs adultes: changement) doivent être pris en compte”.
La mise en place d’une telle taxe serait tout simplement catastrophique pour l’industrie de la vape et les vapoteurs.
En effet, une telle taxation frapperait plus fort les vapoteurs utilisant des hauts taux de nicotine, c’est à dire les vapoteurs les plus fragiles et ceux les plus susceptibles de replonger dans le tabac fumé.
Les shops pourraient être également tentés, afin d’éviter une trop forte augmentation de leurs tarifs, de ne plus proposer que des taux de nicotine très faible. Ils ne seraient donc plus en mesure d’assurer un sevrage tabagique digne de ce nom au vapoteurs.
En outre, hormis les grands cigarettiers aucune branche de l’industrie de la vape indépendante du tabac ne pourrait être en mesure d’absorber une telle taxation.
Nicolas vapoteur du 57
Bien triste de taxer un sevrage tabagique……..