La plupart des vapoteurs sont en quête de saveurs. Toujours à la recherche d’un liquide all day, un liquide pour accompagner le café du matin, un juice pour l’apéro. Cette recherche d’arôme est quelque chose de subjectif, les goûts et les couleurs, cela est propre à chacun. Chaque individu reçoit à sa naissance un équipement en récepteurs olfactifs et gustatifs qui lui est propre. Mais comment marche notre système gustatif ? Quel est cet effet indésirable l’agueusie ou l’anosmie qui atteint les vapoteurs au moins une fois durant leur carrière de vapers ? Nous allons tenter de décrypter tout cela en commençant par les papilles gustatives.
Les papilles gustatives :
La langue est un muscle, recouvert d’une muqueuse rose qui reste constamment humide. Sa surface est tapissée de papilles sensorielles, les unes tactiles et les autres gustatives.
Il existe quatre types de papilles linguales :
- Les papilles caliciformes, au nombre de neuf à douze, formant le V lingua
- Les papilles fongiformes, dispersées entre les papilles filiformes surtout sur la pointe et les côtés de la langue.
- Les papilles foliées (ou foliacées), situées à la base de la langue, dans le prolongement du V lingual.
- Les papilles filiformes, plus petites et plus nombreuses, sont situées sur le dos de la langue.
Les papilles caliciformes, fongiformes et foliées jouent un rôle dans la perception des cinq saveurs : sucrée, acide, amer, salée, et enfin umami.
Ce dernier terme désigne en japonais « goût savoureux » et ce n’est qu’en 1985 (à l’occasion du Symposium international) que l’umami a été officiellement reconnu. Il permet de décrire le goût des glutamates et des nucléotides. Des mots barbares pour tout simplement décrire l’onctuosité et l’enrobant, comme pour les sauces par exemple On peut noter aussi qu’il améliore la sapidité d’un grand nombre d’aliments.
Les bourgeons gustatifs sont sensibles à certaines substances liquides ou solides solubles dans la salive.
Ce manque de diversité des saveurs est compensé par l’intervention d’autres sens :
- le bouquet des vins, l’arôme du café donnent des sensations olfactives.
- les saveurs farineuses sont en réalité des sensations tactiles
- les saveurs croustillantes ou gazeuses sont des sensations tactiles et auditives.
- les saveurs fraîches ou brûlantes sont des sensations thermiques.
Toutes ces stimulations sensitives s’ajoutent et sont traitées par notre cerveau qui l’interprétera pour donner le goût aux aliments et déclenchent par voie réflexe la sécrétion de la salive et du suc gastrique.
Car il y a aussi un élément essentiel à notre système gustatif : la salive ! Elle permet de solubiliser les molécules porteuses de goût. Une fois dissoutes dans la salive, elles gagnent plus aisément les bourgeons du goût et déclenchent une multitude de réactions cheminant des cellules sensorielles aux nerfs gustatifs puis au cerveau.
L’effet rafraîchissant de la menthe, les papilles gustatives leurrées ?
Beaucoup de vapoteurs vapent des e-liquides mentholés, frais ou fruités frais. Mais comment la menthe, cette plante si bien connue de tous, induit-elle cette sensation de fraicheur ?
La menthe fabrique du menthol et cela va affecter notre système de récepteurs sensoriels qui concerne le toucher, la température et la douleur. Ce réseau complexe de neurones surveille son environnement à l’aide d’un ensemble de protéines intégré dans les membranes cellulaires.
Ces protéines contrôlent de minuscules tunnels appelés canaux ioniques. Quand un produit chimique ou de la chaleur est détecté, les protéines s’activent et ouvrent les canaux, permettant aux ions de pénétrer dans la membrane cellulaire. Ces ions frais déclenchent un signal électrique qui va tout droit au cerveau.
Le menthol se lie aux mêmes récepteurs que ceux sensibles au froid et va déclencher une alerte sensorielle. Cet enchainement va donc tromper notre cerveau, alors que notre environnement n’a pas baissé en température.
S’il y a une exposition continue à une odeur et que le cerveau ne la juge pas dangereuse, le récepteur submergé par cette odeur décide qu’il n’y est plus sensible (on parle d’une petite dizaine de minutes pour s’habituer à une odeur, même mauvaise !). C’est ce que l’on appelle l’accoutumance. C’est un peu le même principe avec le goût. Au-delà de cette accoutumance, il existe une perte partielle ou totale du goût ou de l’odorat, c’est ce que l’on appelle l’agueusie et l’anosmie.
L’agueusie :
Ce terme scientifique désigne tout simplement une perte totale ou partielle du goût. Les personnes souffrant de ce trouble auront des difficultés à distinguer les arômes de ce qu’il mange/vape voire à ne plus du tout reconnaitre les 5 saveurs fondamentales (acide, sucré, amer, salé, umami).
Cet effet indésirable si bien connu des vapoteurs n’est que passager. En règle général, pour pouvoir pallier ce trouble, il suffit de vapoter des e-liquides mentholés, frais, afin de « réveiller » les papilles gustatives, ou alors vous pouvez vaper des juices moins sucrés, moins chargés en arômes pour tout simplement éviter une saturation des papilles gustatives.
L’agueusie est souvent en lien avec l’anosmie. Autre terme scientifique qui désigne une perte partielle ou totale de l’odorat.
L’anosmie :
Comme vous l’aurez constaté au fur et à mesure de la lecture de cet article : le goût est identifié par nos papilles gustatives puis relié à notre cerveau via notre système nerveux. Outre une saturation de nos papilles, l’altération de notre système nerveux (suivant la partie altérée) peut donc provoquer une agueusie et une anosmie.
C’est pourquoi la perte du goût et de l’odorat peuvent être liées et donc être subit au même moment.
De plus, en cette année 2020 qui subit une crise sanitaire sans précédent, l’anosmie et l’agueusie peuvent être provoquées par le coronavirus.
Conclusion :
Notre système gustatif, de prime abord, nous permet de détecter que 5 saveurs. Pourtant, au fil de notre vie, nous avons pu relater beaucoup plus d’arômes, de sensations, de finesse entre les différents plats que l’on a pu manger, mais aussi des différents liquides que nous avons pu vaper.
Le « mal » du vapoteur qui est l’agueusie n’est que passager, il vous faudra vous armer de patience et de liquide frais pour réveiller vos papilles gustatives ! Mais si vous êtes atteints d’une perte de goût et/ou d’odorat, avant de mettre cela sur le compte de la vape, allez tout de même consulter votre médecin pour écarter une éventuelle atteinte par le coronavirus.