Le Snus est un produit scandinave à base de tabac humidifié. Il se présente comme un petit sachet de thé que l’on dépose entre la lèvre supérieure et la gencive afin de le laisser se diffuser. Mais qu’en est-il vraiment de ce produit interdit par l’Union européenne, mis à part en Suède où il rencontre un franc succès ?
Le Snus, qu’est-ce que c’est ?
Le Snus tient ses origines en Scandinavie où il y est apparu au XVIIe siècle comme une alternative au tabac à priser, très en vogue à cette époque-là, mais aussi très cher. Ce n’est qu’au début du XXe siècle que la consommation de Snus a réellement pris de l’ampleur, notamment en Suède, où l’on en consommait près de 1,2 kg par personne et par an en 1919.
Depuis la fin des années 1990, le Snus connait un nouvel essor en Suède, où il est utilisé comme alternative au tabac à fumer cette fois. Sa popularité explique d’ailleurs la faible proportion de fumeurs dans ce pays, qui est de l’ordre de 5 % (contre environ 32 % en France).
Le Snus se présente sous la forme d’un petit sachet contenant un peu de tabac humide en poudre, parfois préalablement cuit à la vapeur. Son apport nicotinique varie entre 5 et 11 mg de nicotine suivant le produit utilisé. En revanche, son absorption via les muqueuses est très efficace et rapide.
N’étant pas inhalé, il n’affecte pas les poumons.
Cette alternative au tabac fumé, très efficace, explique en partie la faible proportion de décès liés au tabac en Suède. Cependant, depuis 1992, ce produit est interdit dans le reste de l’Europe.
Une interdiction très partisane
Depuis 1992, le Snus est systématiquement écarté du débat à l’échelle européenne. La raison de cette interdiction est principalement due au fait que le Snus est un produit du tabac, mais qui ne jouit pas de l’appui lobbyiste des cigarettiers.
Toutefois, les associations de défense des droits des consommateurs d’alternatives au tabac militent pourtant pour sa réintégration. C’est notamment le cas de l’ETHRA qui milite depuis longtemps pour une ré-évaluation de ses biens-faits.
Son absorption rapide et efficace provoque une accoutumance à la nicotine. Cependant, les risques sont bien moins élevés que pour le tabac à fumer. La FDA a d’ailleurs autorisé la vente de ce produit, car jugé moins nocif que le tabac.
La prochaine révision de la directive sur les produits du tabac est imminente, et le sujet du Snus sera de nouveau abordé. Il n’est pas exclu qu’il soit cette fois celui-ci légalisé au sein de l’Union européenne. Les résultats obtenus en termes d’arrêt tabagique méritent en tout cas que l’Union européenne se penche sérieusement sur le sujet.