Un essai clinique réalisé au Royaume-Uni, financé par l’Institut National de Recherche sur la Santé (National Institute for Health Research) et la Recherche contre le Cancer (Cancer Research UK), démontre que la cigarette électronique est le meilleur moyen de sortir du tabagisme. Ce dernier, datant de 2019, est passé relativement inaperçu. Il met pourtant en évidence une efficacité de l’e-cigarette 2 fois supérieure aux autres substituts nicotiniques.
Des participants choisis au hasard
Il existe de nombreux débats sur les avantages et les risques de l’utilisation de la cigarette électronique, mais du point de vue médical, la question importante est de savoir si son utilisation facilite le succès du sevrage tabagique, en particulier par rapport à l’utilisation d’autres substituts nicotiniques. Plusieurs revues ont été publiées sur l’efficacité de la cigarette électronique, mais l’interprétation des résultats s’avère souvent différente d’un article à l’autre. L’essai a donc eu pour objectif d’évaluer l’efficacité de la cigarette électronique sur une durée relativement longue (1 an) par rapport aux autres outils d’aide au sevrage tabagique.
Cette étude a été réalisée auprès de fumeurs désirant arrêter de fumer et fréquentant le service de sevrage tabagique du Service national de Santé du Royaume-Uni. Il a été proposé à chacun, au choix, un ou plusieurs substituts nicotiniques pour une durée de 3 mois ou une cigarette électronique avec une bouteille de 30 ml d’e-liquide dosée en 18 mg/ml. Une recommandation a toutefois été donnée de se procurer d’autres liquides avec la saveur et le dosage en nicotine de leur choix. L’essai comprenait également un soutien comportemental hebdomadaire pendant au moins 4 semaines.
Plus d’avantages, moins d’inconvénients
Les résultats ont pris en compte uniquement les personnes ayant été abstinentes pendant 1 an. Cette abstinence a été validée chimiquement lors de la dernière visite. Les participants qui ont quitté l’essai ou dont la validation chimique s’est avérée négative ont été considérés comme non abstinents. Au total, 886 participants ont été sélectionnés au hasard. Le taux d’abstinence au bout d’un an était de 18,0% dans le groupe des utilisateurs d’e-cigarette, contre 9,9% dans le groupe des utilisateurs des autres substituts nicotiniques. Parmi les participants qui ont réussi à se passer de cigarette jusqu’à la fin, les vapoteurs étaient plus susceptibles d’utiliser leur produit après ces 52 semaines que ceux du second groupe (80% contre 9%).
Une attention a également été portée aux désagréments et aux bénéfices de chaque solution. Comme souvent lorsqu’on débute la cigarette électronique, une irritation de la gorge ou de la bouche a été signalée plus fréquemment (65,3%) que pour les autres substituts (51,2%). Cependant, la balance est inversée concernant les nausées (37,9%, contre 31,3% dans le groupe e-cigarette). Une baisse plus importante de l’incidence de la toux et de la production de flegme chez les utilisateurs d’e-cigarette a été reportée. Il n’y avait aucune différence significative entre les groupes quant à l’incidence sur la respiration ou de l’essoufflement.
La conclusion de cet essai est que les cigarettes électroniques étaient deux fois plus efficaces pour arrêter de fumer que les autres produits de sevrage tabagique, en précisant tout de même que les participants étaient accompagnés d’un professionnel. Le fait que tous les volontaires soient des fumeurs ayant demandé de l’aide pour y arriver est également mis en avant. À noter qu’au terme de l’étude, les vapoteurs étaient largement plus nombreux à continuer d’utiliser leur outil de sevrage que les autres.