Depuis cet été, l’e-cigarette est décriée dans les médias après la vague de décès dus aux e-liquides frelatés. On sait depuis quelques semaines, preuves à l’appui, que ces empoisonnements sont dus à l’acétate de vitamine E, qui est utilisé dans les liquides contenant du THC sur le marché noir.
Le marché noir américain.
Aux États-Unis, il y a une vraie culture autour de la marijuana depuis les années 60.
Après, le mouvement hippy, les mentalités ont considérablement évolué, au point d’avoir accès dans de nombreux états américains au cannabis à des fins thérapeutiques.
Depuis les années 2000, la légalisation du cannabis pour l’usage récréatif se démocratise d’état en état. Les boutiques spécialisées et les dispensaires ne vendent par ailleurs pas seulement de l’herbe, mais aussi des huiles alimentaires et des e-liquides.
Or ce sont ces derniers que le marché noir a tenté de synthétiser, bien souvent avec amateurisme, les poussant à épaissir les liquides avec de l’acétate de vitamine E. Le résultat parle de lui-même : 39 décès et plus de 2000 malades. L’accès à ce marché noir se fait soit par le biais des dealers de coin de rue, soit par le web sur des sites spécialisés notamment dans le Deep Web.
En France, qu’en est-il ?
Pour l’instant, la France n’est pas impactée par la consommation de ces liquides frelatés. Mais le pays n’en est pas à l’abri pour autant. Il est plutôt compliqué de se procurer des e-liquides contenant du THC sur les points de deals classiques.
Il est toutefois possible de se procurer ce type de produits, notamment sur le Dark Web, sans avoir besoin de chercher très longtemps. Des lycéens ont été pris en possession de Buddah Blue il y a quelques semaines.
Sur le Dark Web, la plupart des liquides THC proviennent soit des Pays-Bas, soit d’Angleterre. En Angleterre, le trafic y est important malgré des lois plutôt sévères. Aux Pays-Bas, l’usage de cannabis est légalisé.
Quel que soit le pays d’origine, acheter des produits en ligne ne garantit absolument pas son origine ni sa qualité sanitaire.
Le marché régulier de la vape en France, et plus généralement en Europe, est très contrôlé. Il garantit une sécurité sanitaire que de nombreux vapoteurs à l’étranger nous envient. Cependant, elle ne nous met pas à l’abri d’une catastrophe sanitaire en provenance du marché noir, où des vendeurs sont sans aucun scrupule quant à la qualité de leurs produits. Preuve en est, deux cas de maladie pulmonaire similaire à ceux déclarés aux États-Unis ont été détectés en Belgique.