La Première ministre Élisabeth Borne vapote impunément à l’Assemblée ? Qu’à cela ne tienne ! Puisque « Madame Borne s’autorise tout », Thierry Lazaro, maire de Phalempin, a décidé de la prendre au pied de la lettre… en autorisant l’usage de la vape partout dans sa commune, dans tous les lieux publics, ou presque. « Une provocation, admet l’élu, mais qui témoigne d’un vrai ras-le-bol ».
Vape à l’Assemblée : personne n’est au-dessus des lois… sauf Élisabeth Borne !
Comme tout lieu public, l’Assemblée nationale ne fait pas exception : il est interdit de vapoter dans l’Hémicycle. En théorie du moins, car en pratique, la Première ministre enchaîne les flagrants délits de vapotage. Qu’importent les rappels à l’ordre.
Ce mercredi 29 novembre 2023 encore, Élisabeth Borne a été interpellée par la députée insoumise Caroline Fiat, qui a interrompu son discours au micro de l’Assemblée pour la recadrer. « Ici, nous écrivons la loi, nous ne sommes pas au-dessus des lois », a-t-elle rappelé, exaspérée par le comportement de la cheffe du gouvernement.
Et la députée LFI est loin d’être la seule à en avoir assez de voir la Première ministre vapoter, au mépris total de la loi. Dès le lendemain, le maire de Phalempin a sauté sur l’occasion pour la rappeler lui aussi à l’ordre, via une mesure surprenante, et non sans un soupçon de cynisme…
En réponse à Élisabeth Borne, le maire de Phalempin autorise la vape dans les lieux publics de sa commune
Condamné à un an de prison avec sursis en mai dernier pour prise illégale d’intérêts, Thierry Lazaro, maire Les Républicains de Phalempin, dans les Hauts-de-France, est loin d’être le mieux placé pour se faire le donneur de leçons. Mais il est vrai que la mesure porte à sourire.
Car, pour montrer sa désapprobation, l’élu ne s’est pas contenté d’un message cinglant sur les réseaux sociaux. Il a surtout pris un arrêté municipal autorisant le vapotage dans tous les établissements recevant du public à Phalempin, exception faite de ceux accueillant des mineurs, comme les écoles.
Les Phalempinois et Phalempinoises pourraient-ils ainsi bientôt s’adonner librement, et partout sur la commune, aux joies du vapotage ?
Rien n’est moins sûr, car là n’est pas l’objectif de Thierry Lazaro. Si l’arrêté est bel et bien dans les tuyaux, il relève bien plus d’un acte symbolique de contestation « anti-Borne » que d’un quelconque élan de militantisme pro-vape.
Après l’avoir transmis au préfet ainsi qu’au directeur général de l’ARS, l’Agence Régionale de Santé, des Hauts-de-France, ce vendredi 1er décembre, le député honoraire du Nord attend surtout de connaître « les motivations de rejet » que ces représentants de l’État choisiront de lui adresser.
La fin de la vape à l’Assemblée pour Élisabeth Borne ?
Ce coup d’éclat sonnera-t-il enfin la fin des privilèges pour la Première ministre française, qui s’était habituée à vapoter librement sur les bancs de l’Assemblée comme du Sénat ?
Cela semble plus compliqué qu’il n’y parait d’après l’ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne, qui n’est autre que l’actuel ministre de la Santé Aurélien Rousseau.
Interrogé par Francis Letellier lors de son passage dans l’émission Dimanche en politique sur France 3, le 3 décembre dernier, le ministre n’a condamné le geste qu’à demi-mot. Apportant son soutien à la vapoteuse de l’Hémicycle, il a indiqué qu’elle en aurait besoin pour décompresser lors de débats tendus, comme il y aurait apparemment eu ce mercredi 29 novembre, et plus encore, pour se sevrer : « On est dans un sujet très différent. On a là une ancienne fumeuse qui, pour se sevrer, passe par le vapotage », a-t-il déclaré.
Étrange discours de la part de celui qui a ardemment défendu ses mesures antivapes quelques jours auparavant seulement, lors de l’annonce du plan antitabac 2023-2027 !
Au vu de cette déclaration, l’on a effectivement hâte de connaître le verdict réservé à l’arrêté de M. Le Maire Thierry Lazaro. Après tout, à l’instar de Mme Borne, les vapoteurs et vapoteuses de Phalempin sont également en plein sevrage tabagique. Et ils pourraient eux aussi avoir besoin d’utiliser leur vape dans un lieu public « pour décompresser »…
🟣 Elisabeth Borne et sa vapoteuse : le ministre de la santé lui conseille, gentiment, “de ne plus le faire”. @aur_rousseau souligne au passage que ça peut être une façon pour la Première Ministre de décompresser, lorsque les débats sont tendus à l’@AssembleeNat. #dimpol… pic.twitter.com/34HvOQaZn5
— DimancheEnPolitique (@DimPolitique) December 3, 2023
DonVaper
CORRECTION: Oui, Elisabeth Borne a le droit de vapoter à l’Assemblée nationale, c’est la loi qui le dit !
Il est interdit de vapoter dans les lieux collectifs de travail sans accueil du public [selon l’article R.3513-2 du Code de la santé publique], mais pas dans les lieux collectifs qui accueillent du public [décret du 25 avril 2017]. Et l’Assemblée nationale rentre dans cette définition: l’Hémicycle accueille du public en tribune et les débats sont publics, comme le dispose l’article 33 de la Constitution française.
Dans le pire des cas si l’on considère que les bancs de l’Assemblée ne sont pas ouverts au public (mais uniquement aux membres de l’Assemblée), Borne devrait vapoter dans les tribunes et les galeries qui elles, sont ouvertes au public.
Encore une occasion manquée de défendre la vape au sein du gouvernement…