Hong-kong vient de bannir les cigarettes électroniques de son territoire.
Dans un article du journal South China Morning Post, nous pouvons lire que le Parlement hongkongais a adopté à une écrasante majorité un projet de loi visant à interdire l’importation, la fabrication, la vente et la publicité des produits de la vape. L’usage à titre individuel, n’étant quant à lui, pour l’instant pas visé par cette interdiction.
Une interdiction des produits de la vape, promue par les organisations de santé publique.
La ministre de la Santé hongkongaise Sophia Chan a salué l’entérinement du texte en indiquant que « l’apparition des cigarettes alternatives représentait une menace pour la santé publique et qu’aucune donnée scientifique ne prouvait que les cigarettes électroniques aident les fumeurs à arrêter de fumer ». Ce faisant Chan reprend les arguments d’un rapport de l’OMS datant de 2014… Conclusions toujours soutenues par le Conseil de Hong Kong sur le tabagisme et la santé (COSH) qui milite pour « faire pression agressivement pour l’interdiction de produits nicotiniques à faible risque. »
Une autonomie toute relative.
Hong Kong est une ancienne colonie britannique située au sud de la Chine continentale, rétrocédée à cette dernière en 1997. Les tensions entre ce territoire et la Chine montaient en crescendo depuis, amenant Pékin a décider qu’il fallait restaurer « la loi et l’ordre » après les manifestations prodémocratie de 2019.
Après avoir imposé, en juillet 2020, une loi répressive sur la sécurité nationale, criminalisant une grande partie de l’opposition, Pékin (Beijing) a mis en place un nouveau système politique « réservé aux patriotes » afin de diriger le territoire de Hong Kong en 2021. Imposant sa « dictature électorale » à l’ancienne colonie britannique lors des élections de septembre de cette année.
Dès lors, penser que Hong-kong est dans la possibilité d’une quelconque autonomie décisionnaire par rapport à Beijing est illusoire. Et pour être encore plus clair, « La chine interdit la vape à Hong-kong » est beaucoup plus juste.
Hong-kong plate-forme des exportations des produits de la vape chinois.
La législation anti-vape entrera en vigueur dans six mois à Hong-kong. Et ça ne va pas sans poser de problèmes. Certains dirigeants d’entreprises locales affirment que le projet de loi va trop loin en ciblant le secteur du vapotage et nuira au secteur des importations.
Hong Kong, en effet, se trouve à quelques kilomètres au sud de Shenzhen, la capitale de la production de vapotage avec 90% de la production mondiale. Ces produits fabriqués à Shenzhen en Chine continentale sont transportés (donc importés) et exportés vers d’autres pays via les ports et les installations d’expédition de Hong Kong, cette nouvelle législation risquant de mettre à mal ce business en pleine expansion.
La Chine numéro un mondial de la vape.
Mais aussi numéro un de la production et de la consommation de cigarette de tabac, marché beaucoup plus lucratif et qui en 2003 représentait plus de 10% des recettes de l’État chinois. La compagnie étatique China National Tobacco Corporation (CNTC) est de loin le premier cigarettier mondial, avec une production trois fois supérieure à celle de son premier concurrent, Philip Morris. La très influente CNTC a un quasi-monopole sur le marché chinois. En 2012, son chiffre d’affaire d’environ 170 milliards de dollars dépassait celui d’Apple.
De là à penser que le gouvernement chinois sous couvert de santé publique protège cette manne financière qu’est l’industrie du tabac… De même il serait étonnant que l’interdiction d’importation et d’exportation de matériel de vape via Hong-kong soit maintenue en l’état.
Business is business même dans un état communiste.