Que faisons-nous ?

Depuis 2015, Oneshot Media est le média numérique de la cigarette électronique. L’aventure Oneshot Media a commencé avec les lives YouTube, s’est poursuivie sur le site sur lequel vous vous trouvez mais aussi en version papier avec le magazine Oneshot.

Chaque jour Oneshot Media vous connecte au monde de la cigarette électronique à travers les actualités vape nationales et internationales mais aussi grâce aux revues qui vous permettent de mieux choisir vos e-cigarettes. Grâce à nos partenaires, nous vous proposons également des tests d’e-liquides et la couverture digitale d’évènements spécialisés.

Dédiés aux vapoteurs débutants mais aussi aux experts et aux professionnels du secteur, Oneshot Media œuvre chaque jour pour vous tenir informés de toutes les facettes de la cigarette électronique.

Accueil / Actualité  / Tais-toi et fume ! – Partie 4 – Le Prix à Payer

Après avoir parlé addiction, études scientifiques, réduction des risques ou encore désinformation sur le vapotage, Tais-toi et fume 4 s’attaque au problème de la contrebande. Et notamment, à tout ce qu’elle révèle sur les limites de nos politiques de santé actuelles.


Sorti fin octobre 2025 sur YouTube | 30min 17s | Reportage

De Rémi Duff et David Hanin

Une production Oneshot Media

Avec Annabelle Bouffay, Caroline Brabant, Christos Harpantidis, François Legrand, Howard Pugh, Philippe Alauze, Sébastien Charbonneau


Précédemment dans Tais-toi et fume…

Dans les trois précédents épisodes, tous les experts nous ont confirmé ceci : le problème de la nicotine n’en est pas un. Ce n’est pas le tabac en lui-même qui tue, mais la combustion. C’est pourquoi, selon ces mêmes experts, les produits de réduction des risques sans combustion sont aussi importants dans la lutte antitabagique aujourd’hui.

La Suède en est d’ailleurs l’exemple le plus frappant : si le pays compte aujourd’hui 5 % de fumeurs environ, faisant de lui le premier pays non-fumeurs en Europe et même dans le Monde, c’est grâce au snus, au sachet pouche de nicotine ou encore aux produits du vapotage. Non à l’augmentation du prix du paquet de cigarettes, qui reste le moins cher de Scandinavie.

Pourtant, le gouvernement français n’a de cesse de revoir la fiscalité du tabac à la hausse, jugeant la mesure essentielle pour venir à bout du tabagisme en France.

Le problème, c’est que cette mesure ne semble pas efficace au vu de la prévalence tabagique de la France, qui stagne toujours autour des 30 % de fumeurs, dont plus de 25 % fument quotidiennement. Pire encore, elle semble seulement avoir pour effet de renforcer le marché noir.

C’est pourquoi, dans Tais-toi et fume 4, nous avons souhaité creuser la question, en rencontrant ceux qui sont confrontés quotidiennement à ce phénomène : l’industrie du tabac. Afin de nous rendre compte par nous-même de l’ampleur du problème, nous avons également travaillé avec un organisme indépendant, l’Institut Français d’Opinion Publique (IFOP), afin de relever les modes de consommation des fumeurs et des vapoteurs.

Derrière l’augmentation du tabac

Augmenter le prix du paquet de cigarettes, telle est la mesure phare du gouvernement français pour “dissuader” les personnes fumeuses. Or, comme l’ont déjà pointé les différents professionnels de santé interrogés dans le documentaire, ces hausses au compte-gouttes sont largement insuffisantes pour enrayer le tabagisme. Pire, elles se révèlent surtout punitives et injustes, en particulier envers les fumeurs les plus défavorisés et les plus ancrés dans l’addiction.

Un point notamment relevé par l’IFOP dans son enquête d’août 2025 auprès de 3 000 Françaises et Français fumeurs et/ou vapoteurs :

« La motivation à arrêter de fumer par la taxe est assez dépendante du nombre de cigarettes consommées. Plus on est sur de gros consommateurs, qui fument beaucoup de cigarettes par jour, plus l’impact de l’incitation diminue »

– François Legrand, directeur d’études IFOP dans Tais-toi et fume 4 – Le prix à payer

En réalité, la taxation du tabac n’aurait qu’un véritable effet : celui d’engendrer une baisse des volumes des ventes légales (chez les buralistes), au profit du marché noir.

« On a constaté que 1 % d’augmentation du prix du tabac, ça génère une chute des volumes de 1,2 %. Autrement dit, aujourd’hui, on a moins de Français qui achètent leur tabac en France, ou via les canaux officiels »

– Anabelle Bouffay, responsable communication Logista dans Tais-toi et fume 4 – Le prix à payer

Une tendance également constatée par l’IFOP :

« À côté du recours aux bureaux de tabac, on voit qu’il y a toutes sortes de canaux d’approvisionnement qui sont utilisés. Moi, la première chose qui m’a frappé en voyant les résultats, c’est le poids de l’approvisionnement via l’étranger, où on est à 50 % des consommateurs. Ce qui est considérable. La deuxième chose, c’est l’existence de comportements qui sont clairement illégaux : quasiment un quart des fumeurs, 23 %, achètent dans la rue, via les réseaux sociaux ou des sites internet illégaux »

– François Legrand, directeur d’études IFOP dans Tais-toi et fume 4 – Le prix à payer

Au total, d’après l’IFOP, plus d’un consommateur sur deux (54 %) utilise des canaux d’approvisionnement hors France ou marché légal.

Une politique au profit de qui ?

Au regard de ces observations, on peut se demander si la politique fiscale de la France atteint véritablement les objectifs financiers et de santé publique qu’elle entend justement poursuivre.

Car, malgré sa politique fiscale pour le moins sévère, la France figure toujours parmi les plus mauvais élèves d’Europe en matière de prévalence tabagique.

Dans le contexte actuel, tout le monde semble y perdre : le gouvernement perd en recettes publiques qu’il pourrait réinvestir dans des services publics essentiels (hôpitaux, éducation, route…), les commerçants perdent en vente et les fumeurs restent fumeurs.

Seul le marché noir tire son épingle du jeu et continue à grossir, prenant la forme d’un véritable narcotrafic destiné à financer toutes sortes d’organisations criminelles bien plus puissantes (trafic d’armes, d’êtres humains, terrorisme…).

« On ne parle pas d’un citoyen ordinaire qui va faire un tour en Belgique ou en Espagne et qui ramène quelques cartouches pour sa consommation personnelle, mais de réseaux criminels structurés, organisés »

– Sébastien Charbonneau, directeur des affaires publiques et réglementaires chez BAT France pour Tais-toi et fume 4 – Le prix à payer

Bien moins pénalisé en France que tout autre trafic de drogue, le trafic de tabac représenterait une aubaine pour les réseaux mafieux. De quoi faire de hauts profits en minimisant les risques.

« Si vous êtes arrêté avec un sachet de cocaïne, vous risquez une lourde peine de prison. Si vous êtes arrêté avec un sac de cigarettes contrefaites ou de contrebande, vous pourriez même ne pas être condamné »

– Howard Pugh, consultant en criminalité internationale et lutte contre le commerce illicite (ex-Europol) pour Tais-toi et fume 4 – Le prix à payer

Et cette aubaine serait d’autant plus vraie en France, qui représenterait désormais 48 % du marché illégal européen selon le rapport KPMG commandé par Philip Morris International (PMI) en 2025 (1).

Pourtant, d’après l’industrie du tabac, le gouvernement se refuse à prendre la problématique à bras le corps : peu de moyens humains comme techniques sont attribués à la lutte contre la contrebande de tabac. L’industrie du tabac continue ainsi de constater une augmentation de l’insécurité pour les buralistes et les convoyeurs, avec des braquages de plus en plus fréquents des convois de livraison et des bureaux de tabac.

Tais-toi et fume 4 : en résumé

Aujourd’hui, lutter contre la cigarette ne peut se résumer à un enchaînement de taxes revues à la hausse chaque année. La méthode ne fonctionne plus (et n’a peut-être jamais fonctionné), ou du moins, pas seule.

Loin de dissuader les fumeurs de fumer, elle les incite plutôt à se tourner vers des canaux gris ou complètement illégaux. Là où le prix est plus attractif justement.

Et, plus le gouvernement entend appliquer également ces interdictions et taxations aux produits sans combustion, qui font justement partie de la solution, plus il se risque à donner les pleins pouvoirs au marché de contrebande et aux réseaux criminels.

Car derrière ce qui peut apparaitre comme un simple achat sur internet ou à la sauvette se cachent bien d’autres problématiques, qui ont toutes un dangereux effet sur notre société.

« Il est essentiel que l’État prenne conscience qu’il faut aussi promouvoir les alternatives à risque réduit, qui sont vraiment nécessaires pour éviter qu’on ait un glissement du légal vers l’illégal et finalement, des risques bien plus importants pour la santé publique, avec des produits qui échappent complètement au champ du contrôle, du sanitaire etc. »

– Caroline Brabant, directrice des affaires corporates France chez Imperial Brands Seita pour Tais-toi et fume 4 – Le prix à payer

Malheureusement, au vu de l’actualité, entre l’interdiction prochaine des sachets de nicotine en France et les différentes propositions d’interdiction figurant au Budget 2026, le gouvernement français ne semble pas encore prêt à retirer ses œillères. D’où l’importance de continuer à éduquer et sensibiliser politiques, médias et populations autour de nous✊.

Notes

(1) Consommation de cigarettes illicites en Europe et en France, Résultats pour l’année 2024, KPMG pour Philip Morris International (PMI), 11 juin 2025 (version PDF téléchargeable)

Pas de commentaires
Publier un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.