Il ne manquait plus que l’approbation de l’Europe pour clore définitivement le dossier, et c’est désormais fait si l’on en croit une info de RMC : l’interdiction des puffs en France aurait été validée par la Commission européenne le 25 septembre 2024. D’ici l’année prochaine, plus aucune cigarette électronique jetable ne pourra donc être vendue sur le territoire français. De quoi se réjouir pour l’environnement, mais bien moins en revanche pour la vape, qui continue d’être accusée à tort de bien des maux…
Vers la fin des puffs en France
Rappelez-vous. La loi avait passé sans encombre les étapes du vote par l’Assemblée, puis du Sénat, avant d’être transmise à la Commission européenne en mars dernier pour validation.
Conformément au droit européen [1], il incombait en effet au gouvernement français de prouver le bien-fondé de sa demande, en démontrant notamment que ces cigarettes électroniques jetables dites “puffs” représentent bel et bien un risque sanitaire sérieux pour la population.
Et, au regard des informations données par RMC, qui se serait entretenu avec la Commission, il semble que ce soit chose faite. Comme la Belgique avant elle [2], la France aurait reçu le feu vert de l’Europe. À l’Assemblée nationale et au Sénat désormais de voter définitivement la loi, et de convenir des délais et des modalités.
Aussi, à moins d’un retournement de dernière minute, les puffs devraient disparaitre du paysage français d’ici l’année prochaine.
Seule exception, d’après les dires de tous les médias ? “Les cigarettes électroniques contenant de la nicotine qui peuvent être remplies à nouveau avec un liquide” même si elles “disposent d’une batterie non rechargeable”.
L’interdiction des puffs en France par mesure de protection de la santé ?
La puff serait-elle donc véritablement dangereuse pour notre santé à tous, comme tend à l’indiquer ce verdict ?
Si le gouvernement français n’a pas manqué d’aller sur ce terrain pour s’assurer le soutien de l’Europe, sachant que de tels arguments avaient déjà montré leur efficacité dans le cas de la Belgique, rien dans les études scientifiques n’attestent néanmoins d’une telle vérité.
Bien au contraire, et comme le rappelle très justement le professeur Bertrand Dautzenberg au micro de France Info ce jeudi 26 septembre au matin [3], toutes les études effectuées sur la question montrent que la e-cigarette en général joue plutôt un rôle important dans l’arrêt du tabac fumé et son déclin.
Vapoter ne conduit pas à fumer, comme il l’a démontré lui-même dans une méta-analyse poussée [4], et est au contraire un très bon moyen de contrer le tabagisme.
Malheureusement, note-t-il à juste titre, toutes les puffs ne se valent pas. Si la plupart des fabricants de l’industrie de la vape ont veillé à respecter à la lettre la réglementation (taux maximal de nicotine, qualité du e-liquide etc.), certains matériels – et particulièrement ceux accessibles via le marché noir, qui ne fait que s’accroitre au fur et à mesure des restrictions – présentent des taux et des contenances dépassant les normes établies.
Aussi, d’après lui, si l’interdiction des puffs est une bonne nouvelle d’un point de vue écologique, et parce qu’elle pourrait permettre de mettre un terme à ce qu’il analyse comme étant “un développement anarchique” du produit, il ne faut en aucun cas que cette mesure ne se retourne contre le vapotage en général, qui reste, lui, “bénéfique à la santé d’un adulte qui veut arrêter de fumer”.
Sources
[1] Voir la directive européenne 2014/40/UE sur les produits du tabac et assimilés
[2] Voir l’article de JeSuisVapoteur à ce sujet
[3] Écouter l’interview du Pr. Bertand Dautzenberg, Invité Petit Matin de France Info, ce jeudi 26 septembre 2024 à 6h13
[4] Accéder à l’étude du Pr Bertrand Dautzenberg et al. sur la théorie de l’effet passerelle