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Recherche sur la nicotine et ses effets positifs sur les maladies neurologiques

En partie responsable de la dépendance au tabac fumé, la nicotine est bien à distinguer des dangers issus de la combustion de la cigarette. Car, comme en témoigne la Science, elle ne saurait se résumer à ses seuls effets addictifs : son potentiel thérapeutique irait même bien au-delà de sa simple utilisation en tant qu’aide au sevrage. De part ses multiples effets positifs et stimulants, elle permettrait notamment d’avancer dans le traitement de bon nombre de maladies neurologiques. Explications.

La nicotine comme traitement des maladies neurologiques ?

Étude sur la nicotine : quels effets positifs sur le traitement de certaines maladies neurologiques ?

Depuis plusieurs années, des chercheurs du monde entier se penchent tour à tour sur les potentiels effets bénéfiques de la nicotine dans le traitement de maladies et autres troubles neurologiques.

Ses effets addictifs mis de côté, il apparait en effet que la nicotine aurait un pouvoir protecteur, voire thérapeutique, sur des maladies neurodégénératives comme Parkinson ou Alzheimer.

De tels effets avaient d’ailleurs déjà été constatés par des chercheurs lors d’études sur la Covid-19. Ces derniers présumaient, en outre, que les consommateurs de nicotine étaient moins susceptibles de contracter le coronavirus du fait du rôle naturellement bloquant de la nicotine sur la pénétration du virus dans l’organisme.

Dès 2021, l’Institut Pasteur s’emparait ainsi de ce vaste sujet 1:

Nos chercheurs étudient l’action de la nicotine sur la maladie d’Alzheimer, la schizophrénie ou encore la dépendance aux drogues, et plus récemment sur la Covid-19, dans laquelle un rôle protecteur est suspecté. Ils recherchent activement des molécules qui, en interagissant avec le récepteur nicotinique à la surface des cellules, mimeraient certains effets thérapeutiques de la nicotine sans avoir ses effets secondaires, ou à l’inverse bloqueraient ses actions délétères. L’étude de ce récepteur ouvre l’espoir de médicaments totalement novateurs pour le sevrage au tabac et à d’autres drogues, pour le traitement d’Alzheimer, de la schizophrénie, de troubles alimentaires, du carcinome pulmonaire ou encore de la bronchopneumopathie obstructive (BPCO)

– Pr Stewart Cole, Directeur général de l’Institut Pasteur (2018-2023), La Lettre de l’Institut Pasteur, Édito, février 2021, n°111

Nicotine : ses effets positifs supposés sur la maladie d’Alzheimer

La maladie d'Alzheimer

Maladie neurodégénérative du tissu cérébral se caractérisant par la perte progressive de la fonction cognitive et de la mémoire, l’Alzheimer concerne aujourd’hui près d’un million de Françaises et Français.

Si ses origines sont connues, la dégénérescence étant due à la modification de deux molécules (peptide bêta amyloïde et protéine tau), ce qui entraîne alors une accumulation toxique de cellules nerveuses, la désorganisation des neurones et la mort de cellules nerveuses, aucun traitement curatif n’existe à ce jour.

Certains médicaments, tels que le donépézil, la rivastigmine, la galantamine et la mémantine permettent néanmoins de ralentir l’évolution de la maladie.

Et la nicotine aurait également un rôle à jouer.

Menant des recherches actives sur le traitement de la maladie d’Alzheimer, des chercheurs de l’unité de Neurobiologie intégrative des systèmes cholinergiques de l’Institut Pasteur ont en effet découvert une nouvelle cible thérapeutique prometteuse : le récepteur nicotinique.

D’après une étude dirigée par Uwe Maskos 2, une sous-unité particulière du récepteur nicotinique (β2) pourrait être modifiée afin d’empêcher le déficit de la mémoire induit par la maladie d’Alzheimer. Les tests menés sur des souris Alzheimer ont d’ailleurs été concluants : ” Les souris ayant certains récepteurs nicotiniques inactifs n’ont pas présenté de perte de mémoire comme les souris malades normales “, a ainsi déclaré le neurobiologiste en chef.

Est-ce à dire que la consommation de nicotine empêcherait de contracter la maladie ? Rien n’est moins sûr, mais, comme le notent les chercheurs de l’Institut Pasteur ” dans la maladie d’Alzheimer, des études épidémiologiques suggèrent que les fumeurs sont moins représentés parmi les malades que dans la population générale “. Et cela ne serait pas dû au hasard : les études scientifiques sont en effet de plus en plus nombreuses à constater les effets bénéfiques de la nicotine sur la mémoire.

La place de la nicotine dans la recherche sur la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson

Au même titre que l’Alzheimer, une autre maladie neurodégénérative serait sensible aux effets de la nicotine : Parkinson.

Caractérisée par la disparition progressive des cellules du cerveau essentielles au bon fonctionnement du corps humain, la maladie de Parkinson altère non seulement les fonctions cognitives, mais aussi motrices des patients atteints.

Ces derniers présentent ainsi généralement des tremblements, une rigidité musculaire ou encore un déséquilibre moteur, lesquels s’accompagnent également de troubles sensoriels et cognitifs, comme de démence.

En France, on estime que la maladie de Parkinson touche environ 1 personne sur 380.

Si les causes exactes de la maladie demeurent inconnues, on sait un certain type de neurone impliqué : les neurones dopaminergiques. Or, il est également apparu aux chercheurs, dès les années 2010, que les fumeurs présentaient un risque bien moindre de développer la maladie. Ce, non parce qu’ils fument – la cigarette reste la première cause de mortalité évitable au monde – mais bien parce qu’ils consomment de la nicotine.

Stimulant l’activité électrique, la nicotine limiterait en effet la dégénérescence de ces mêmes neurones dopaminergiques, responsables de la maladie de Parkinson. C’est du moins l’hypothèse soutenue par Damien Toulorge 3, docteur en biologie cellulaire, qui a démontré, par des tests sur des souris de laboratoire, que l’ajout de faibles concentrations de nicotine venait stimuler un certain récepteur (alpha-7), empêchant la mort des neurones dopaminergiques.

Une conclusion partagée par le docteur Villafane, chef du service de neurologie à l’hôpital Lionel Vidart, à Créteil : en complément de leur traitement, le neurologue prescrit en effet à ses patients atteints de Parkinson des patchs nicotiniques, lesquels ont un effet bénéfique sur le ralentissement des symptômes, notamment moteurs, de la maladie.

La nicotine contre la schizophrénie ?

La schizophrénie

Au-delà des maladies neurodégénératives, la nicotine aurait tout autant d’effets positifs sur d’autres pathologies, telles que la schizophrénie par exemple.

Trouble psychiatrique aux symptômes très variables d’un patient à l’autre, la schizophrénie concerne 600 000 personnes en France. Elle se manifeste de façon chronique ou épisodique par :

  • des symptômes dits productifs – ou positifs : délires, hallucinations, paranoïa…
  • des symptômes dits négatifs – ou déficitaires : isolement affectif, appauvrissement émotionnel…
  • des symptômes dits dissociatifs : désorganisation de la pensée comprenant des troubles de la concentration, de la compréhension ou encore de la mémorisation…

Là encore, des chercheurs de l’unité de Neurobiologie intégrative des systèmes cholinergiques de l’Institut Pasteur ont observé l’effet direct et bénéfique de la nicotine sur le rétablissement de l’activité normale des cellules nerveuses associées à la cognition, la prise de décision et à la mémoire de travail chez les personnes souffrant de schizophrénie.

Comme l’explique Uwe Maskos, responsable de structure au département de neuroscience de l’Institut Pasteur : ” La nicotine se fixe sur les récepteurs nicotiniques des interneurones et influence l’activité des cellules pyramidales du cortex préfrontal qui retrouvent un état d’excitation normal. Notre étude laisse présager une possible piste thérapeutique pour le traitement de la schizophrénie “ 4.

Et plus encore…

À l’Institut Pasteur comme ailleurs, bien d’autres recherches sont en cours pour évaluer également le potentiel thérapeutique de la nicotine sur la sclérose en plaques, la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA), les troubles alimentaires, le carcinome pulmonaire ou encore la bronchopneumopathie obstructive (BPCO).

Car, si la nicotine est plus connue pour ses effets addictifs, et trop souvent confondue avec ceux, nocifs, de la cigarette à combustion, elle reste un élément essentiel de la recherche neurologique en tant qu’elle permet une meilleure compréhension des récepteurs nicotiniques et pourrait même mener à la découverte d’avancées majeures dans le traitement de nombreuses affections.

Au regard de ces données, cela le confirme donc : la nicotine est loin d’être cette dangereuse ennemie, à la fois “inutile”, “attractive” et “nocive” comme beaucoup aiment à le relayer faussement dans les médias. Addictive, certes, mais non sans avantages pour la santé – et le sevrage – une fois la problématique de la combustion évacuée ! Par le biais de médicaments, de produits de substitution ou de produits dits “de nouvelle génération” comme la cigarette électronique donc…

Sources

1 La Lettre de l’Institut Pasteur, février 2021, n°111 (dossier complet, au format PDF)

2 Maladie d’Alzheimer : le récepteur nicotinique comme nouvelle cible thérapeutique, Communiqué de presse, Institut Pasteur, 29 août 2016

3 Damien Toulorge, Serge Guerreiro, Audrey Hild, Uwe Maskos et al. Neuroprotection of midbrain dopamine neurons by nicotine is gated by cytoplasmic Ca2+, The FASEB Journal, 25(8):2563-73. DOI : 10.1096/fj.11-182824 (version PDF téléchargeable)

4 Voir La Lettre de l’Institut Pasteur (note 1), page 3

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