Les Puffs, ces fameuses cigarettes électroniques jetables si controversées, risquent d’être prochainement interdites. Invité ce jeudi 4 mai à l’émission “Parlons Vrai chez Bourdin” sur Sud Radio, le vice-président de la Fivape, Charly Pairaud nous livre sa vision mesurée et éclairée du sujet. Une mise au point nécessaire pour défendre le secteur.
Interdiction des puffs : rappel des faits
Le ministre de la Santé François Braun a déclaré, il y a peu, être favorable à l’interdiction des Puffs. La raison : elles sont “une aberration écologique” et “amènent les jeunes au tabagisme”. Et pour discuter de tout cela et comprendre réellement les tenants et les aboutissants de la vape, le journaliste Frédéric Brindelle a convié Charly Pairaud de la Fivape, qui est aussi directeur général de l’entreprise d’e-liquides VDLV, et co-auteur avec Vincent Cuisset de “La face cachée des anti-vapes”.
La puff fait de l’ombre à la vape
Si Charly Pairaud admet être en partie d’accord avec le gouvernement, notamment sur le fait que la vapoteuse jetable est une hérésie écologique, il souligne néanmoins “une confusion générale autour de la Puff” qui fait du mal à l’ensemble de la vape. “Ça fait longtemps que notre filière alerte les institutions sur la question de l’aberration environnementale que représente la cigarette électronique jetable.” Malgré cela, la mauvaise réputation des Puffs déteint sur la vape. Et elle n’a vraiment pas besoin de ça. “Nous, toutes ces polémiques, ça nous désole. Nous sommes des professionnels engagés, nous représentons 16000 emplois en France et sommes face à 16 millions de fumeurs. On a déjà écarté 2 millions de fumeurs…”explique Charly Pairaud. Si le journaliste atteste que la vape a effectivement permis à moult fumeurs de se sortir du tabac, il enfonce tout de même le clou, soulignant “une promotion de la vape auprès des jeunes”. Pour Charly, là encore, il faut pointer du doigt le réel coupable : les réseaux sociaux. Et si certains influenceurs font en effet la promotion de la vape, espérons que la nouvelle législation mettra de l’ordre dans tout ça. D’autant que, comme le rappelle Charly à juste titre : la vape n’a pas le droit de faire de publicité ni de communication. “On est à peine présents sur les réseaux sociaux, juste pour dire qu’on existe. Parce que, si on ne le dit pas, personne n’ira vers cette alternative”.
Puffs et nicotine
“Dans les Puffs, il y a de la nicotine ?”, interroge le journaliste. Contrairement aux idées reçues, une Puff ne contient pas obligatoirement de la nicotine. Et lorsqu’elle en contient, son dosage ne dépasse pas la limite légale qui, en France, est de 20 mg par millilitre. “Il y a une confusion sur le dosage de la Puff, mais elle respecte les mêmes réglementations que la vape”, explique Charly. Quant à savoir si la cigarette électronique incite les jeunes à passer à la cigarette, sa réponse est limpide : non, la vape ne conduit pas au tabagisme. “Qu’est-ce qu’aurait fait ce jeune s’il n’y avait pas eu la vape ?” interroge notre invité. “Il aurait expérimenté autre chose d’un petit peu interdit… Et le faire avec une cigarette traditionnelle, c’est le condamner à devenir un fumeur, sachant qu’un fumeur sur deux en mourra”. Bien dit ! La vape n’est certes pas destinée aux jeunes et doit être utilisée pour ce qu’elle est, un outil de sevrage tabagique. Mais elle reste néanmoins, en comparaison du tabac, un moindre mal.
Le manque de réglementation des Puffs
Le problème de la Puff, selon Charly Pairaud ? Elle est “décorée” et “ sexy”. Et cela est “condamnable voire interdit”. Notre homme s’interroge alors : “Pourquoi la DGCCRF ne contrôle-t-elle pas ces équipements qui cherchent à imiter des bonbons ou des sucettes ? Quand on voit des puffs avec des pokémon, c’est bien la DGCCRF qui ne fait pas là son travail”. Il rappelle dans la foulée une information que les médias et le ministère de la santé semblent ignorer : la Puff et la vape dans sa globalité sont interdites aux mineurs. Au gouvernement alors de réguler sa distribution. “On n’interdit pas les voitures parce qu’il y a des jeunes qui conduisent sans permis, c’est complétement stupide, tout cela est une question d’autorité”, conclut le professionnel de la vape.
Qui sont les anti-vapes ?
“Il existe plusieurs familles d’antivapes, dont le monde pharmaceutique” explique Charly Pairaud. Contrairement à ce que l’on pense, “un fumeur qui consomme du tabac pendant 20 à 40 ans ne rapporte à Big Tobacco que 10.000 euros environ. Mais il rapportera à l’industrie pharmaceutique beaucoup plus d’argent… Les maladies pulmonaires génèrent en effet de très grosses sommes”. Le vice-président de la Fivape interroge aussi sur le rôle l’OMS. “En 2012, l’OMS était déjà contre la vape alors qu’elle ne savait pas ce que c’était. Sans parler de son financement”… Il est peut-être effectivement temps de se poser les bonnes questions.
Espérons que le discours d’un professionnel du secteur participera à mettre fin aux idées reçues et aux fausses allégations contre la vape. En attendant, le mot de la fin revient à l’invité : “On peut être contre la vape. Mais dans quelques années, quand on aura fini le travail contre le tabac.” Bien dit Charly !
