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Accueil / Actualité  / Pr Bruno Megarbane : Stop aux idées reçues sur la vape
Pr Bruno Megarbane

Nous avons eu la chance de nous entretenir avec le Pr Bruno Megarbane, chef du service de réanimation à l’hôpital Lariboisière. Il se prête pour nous au jeu du vrai / faux, autour des grandes questions que se posent les fumeurs au sujet de la vape.

Cette interview est issue du Magazine Oneshot #12. Propos recueillis par Nukevapes.


Bonjour Pr Bruno Megarbane et merci d’avoir accepté notre invitation !

La première question que tous les fumeurs se posent est bien sûr : la vape est-elle aussi nocive que le tabac ?

Contrairement au tabac, la vape n’engendre pas de risques cardio-vasculaires, car les e-liquides ne contiennent que de la nicotine, du propylène glycol, de la glycérine végétale et des arômes. La toxicité du tabac est essentiellement liée au monoxyde de carbone et à des toxiques oxydants produits par la combustion.

Que répondez-vous quand vous entendez : “La vape, on ne sait pas ce qu’il y a dedans” ?

Les e-liquides achetés dans des boutiques “sérieuses” ont un contenu parfaitement connu et répertorié. Généralement, ces liquides contiennent du propylène glycol, de la glycérine végétale, des arômes et de la nicotine à concentration variable. Ils ont tous une toxicité cardio-vasculaire faible à inexistante.

Pr Bruno Megarbane, la nicotine est-elle cancérigène ?

La nicotine n’est pas cancérigène. Elle agit sur des récepteurs au niveau cérébral qui modulent l’activité cardiaque. Elle peut donc être responsable d’une augmentation du rythme cardiaque. Les études effectuées sur des consommations prolongées de nicotine ne montrent pas d’augmentation du risque de cancer. Les produits oxydés du tabac, quant à eux, sont cancérigènes.

La vape est-elle vraiment efficace pour arrêter de fumer ?

Oui ! La vape s’inscrit dans le cadre de la substitution nicotinique proposée aux personnes qui désirent arrêter de fumer. Tous les substituts nicotiniques sont efficaces dans une démarche de sevrage. Mais la vape traite en plus un certain nombre de comportements du fumeur et lui évite d’avoir recours à la cigarette.

La vape est-elle une porte d’entrée vers le tabagisme ?

Cela n’est pas exclu. Si l’on n’a jamais fumé, il n’est pas conseillé de devenir vapoteur. D’un point de vue médical, la cigarette électronique est uniquement recommandée pour sortir du tabagisme.

Considérez-vous que l’on manque d’études sur la vape à l’heure actuelle ?

Le vapotage est une invention récente, le recul est moindre comparé à celui du tabac. Néanmoins, la nicotine est étudiée depuis des années, et là, le recul est correct. Donc, oui, nous avons besoin d’études complémentaires concernant la vape, mais les données initiales sont rassurantes. Selon les études, la vape n’augmente pas les éventuels problèmes cardio-vasculaires, et les risques engendrés par la vape sont bien moindres que par rapport au tabagisme.

Vapoter, ce n’est pas arrêter de fumer : vous êtes d’accord avec ça Pr Bruno Megarbane ?

Vaper n’est pas fumer en termes de risques. Le tabac est cancérigène et expose en outre le consommateur à des risques cardio-vasculaires. La production de monoxyde de carbone et de produits oxydants sont toxiques pour les vaisseaux sanguins et le flux sanguin coronarien et cérébral. On sait que le tabac est un facteur de risque cardio-vasculaire. Il est la cause d’un décès sur sept et les maladies cardio-vasculaires représentent 39% des causes de décès des fumeurs. On sait aussi que le tabac tue environ 6 millions de personnes chaque année. Le vapotage est différent. il n’est pas associé à des décès ou à ces maladies cardio-vasculaires.

Quid de ces jeunes qui sont morts de la vape aux Etats-Unis ?

il y a environ 4 ans aux États-Unis,  un certain nombre de décès de jeunes, qui avaient développé des symptômes de détresse respiratoire aiguë, a été attribué au vapotage. Il s’est avéré que cette toxicité pulmonaire était due à un corps gras (l’acétate de vitamine E) utilisé dans la production de liquides de contrebande contenant des cannabinoïdes de synthèse. Ce n’était pas des substituts nicotiniques, mais bien des produits de contrebande illicites. La mort de ces jeunes n’est donc en aucun cas liée aux produits de vapotage, légaux et réglementés.

Merci beaucoup pour vos réponses Professeur, et on l’espère à très bientôt dans nos colonnes.


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