La décennie a démarré par une année inédite pour l’humanité. Oneshot Media a décidé d’aller à la rencontre des entreprises de vape pour savoir comment elles avaient vécu cette crise de Covid-19. Voici les réponses à nos questions de la société Arômes et Liquides.
Interview de Kevin Balland, Directeur
Article tiré du Oneshot Magazine #6
Est-ce que l’épidémie et le confinement ont engendré des changements durables chez Arômes et Liquides ?
Il est évident que la situation sanitaire impacte notre secteur d’activité de bien des manières, mais nous cherchons à nous adapter à chaque instant.
Toutefois, je ne pense pas que nous connaîtrons des changements importants dans notre façon de fonctionner puisque nos conditions de fabrication et de conditionnement sont déjà très strictes d’un point de vue sanitaire.
En revanche, pour nos autres activités (vente en ligne et vente physique), nous nous sommes adaptés, comme tout le monde d’ailleurs, pour gérer cette crise au mieux en respectant toutes les mesures nécessaires, et ce, afin de protéger nos collaborateurs comme nos clients.
On espère tout de même une amélioration rapide afin que nos clients puissent à nouveau goûter nos produits en boutique et être conseillés le mieux possible !
En interne, notre principale difficulté est survenue au niveau de notre processus de création de nouvelles recettes. Il est, en effet, difficile aujourd’hui d’imaginer pouvoir se retrouver à plusieurs autour d’une table, sans masque, pour discuter, tester et goûter les prochaines recettes qui intégreront notre catalogue.
Je pense que cette crise sanitaire impactera sur le long terme ces tests, tout comme la façon de se saluer le matin, mais nous avons su trouver les bons ajustements pour que nous puissions continuer à travailler en sécurité.
Qu’est-il né de cette crise ?
Du bon et du moins bon !
Nous avons eu quelques départs de l’entreprise à cause de la Covid, et une situation financière difficile pour la partie vente physique.
Nous avions, en effet, pris la décision de fermer nos magasins lors du premier confinement, malgré les autorisations, pour protéger nos vendeurs et nos clients. Et comme pour beaucoup d’autres boutiques, nous avons vu disparaître deux mois de chiffre d’affaires.
À ceci ajoutons 2 cambriolages dans notre boutique de Bourgoin-Jallieu, et un second confinement où cette fois nous avons ouvert avec un personnel restreint. L’année 2020 n’est pas celle que nous avions envisagée d’un point de vue financier.
En revanche, nous avons connu une augmentation des ventes sur le web tout simplement incroyable ! Beaucoup de nouveaux clients et de vapoteurs débutants sont venus nous voir pour s’équiper, ce qui est une excellente nouvelle.
Enfin, du point de vue du fabricant que nous sommes aussi, cette crise nous aura mis en difficulté sur l’approvisionnement des flacons de 30 ml qui nous servent pour nos arômes phares comme le Ragnarok et tout le reste de la gamme Ultimate.
Cette difficulté nous a permis de nous rapprocher d’une entreprise française et même stéphanoise, située à seulement 2 km de nos locaux pour la réalisation d’un moule pour flacons de 30 ml.
Nous sommes donc heureux de pouvoir, dès le début de l’année 2021, utiliser des flacons français et estampillés A & L pour conditionner nos arômes. Une empreinte carbone radicalement réduite donc, et une vraie bonne nouvelle pour débuter la prochaine année.
Quels sont à votre avis les enjeux majeurs des fabricants d’e-liquides aujourd’hui ?
En tant que fabricant d’e-liquides, on ne peut pas juste se contenter de notifier ses produits. Il faut selon moi aller plus loin en faisant des choix stricts, n’utiliser aucune molécule classée CMR par exemple et limiter l’utilisation d’additifs.
Et même si certains acteurs du marché ne seront pas d’accord avec moi, je suis intimement convaincu que les e-liquides sur boostés en arôme de 50 ml devraient suivre le même cahier des charges que les 10 ml afin de ne proposer que des produits fiables aux vapoteurs.
Pensez-vous que l’on puisse encore innover dans la création de recettes d’e-liquide ?
C’est une très bonne question ! Il est vrai que cela devient de plus en plus difficile d’innover et de se démarquer. Actuellement, notre catalogue compte déjà plus de 200 références et chaque jour, des dizaines de nouvelles recettes concurrentes sortent sur le marché, il devient donc compliqué d’innover.
Pour autant, nous continuons de travailler de la même manière qu’à nos débuts. Notre processus de création est bien défini et c’est en se faisant plaisir que l’on sort nos meilleurs produits. Nous espérons encore pouvoir surprendre notre clientèle avec nos futures créations !
Quels sont les freins actuels qui vous brident dans l’évolution rêvée d’Arômes et Liquides ?
En tant que fabricant, on peut difficilement parler d’un frein à une évolution rêvée, car elle l’est déjà ! La seule distribution de notre gamme ULTIMATE n’a cessé d’exploser depuis son lancement il y a 2 ans et demi, pour atteindre aujourd’hui plus de 3 millions de flacons vendus.
Bien sûr on espère toujours plus, et on met les moyens pour pousser toujours plus loin nos capacités de production, ce qui est notre “frein” actuel, mais plus pour longtemps…
A & L est une machine bien huilée aujourd’hui et toutes nos activités sont intrinsèquement liées. Notre réussite en tant que fabricant dynamise tout le reste de notre entreprise.
Un avenir sans salon professionnel est-il possible ?
Difficile de répondre à cette question, même si de mon point de vue je pense que oui. En revanche, les salons restent très importants pour les plus « petits » fabricants, mais également pour découvrir les dernières innovations du marché.
Toutefois, si les salons venaient à disparaître nous regretterions tous les bons moments et les belles rencontrent que nous y faisions. Mais si l’avenir doit nous en priver, nous ferons sans.
Le digital va-t-il prendre plus de place au sein de votre entreprise ?
Le digital est déjà très présent dans notre entreprise étant donné que nous sommes un site d’e-commerce avant d’être un fabricant d’e-liquides et d’arômes.
Tout au long de notre existence, beaucoup des nouveaux métiers du numérique ont trouvé leur place dans notre entreprise et il est, à mon sens, impossible de passer à côté de cet aspect aujourd’hui. Et cela pour notre marché surtout, avec cette année 2020 que nous venons de traverser.
Comment voyez-vous Arômes et Liquides en 2025-2030 ?
Pour être franc, le marché de la cigarette électronique a connu une telle évolution depuis ses débuts, et chez A & L aussi, qu’il est très difficile pour nous de nous projeter…
Nous avons acheté il y a 3 ans un entrepôt de 2000 m² dans lequel nous occupions 30 % de l’espace, et qui est plein à ce jour.
Nous espérons évidemment continuer sur notre lancée, accroître la distribution de nos produits ainsi que la vente en ligne, mais également ouvrir de nouvelles boutiques pour des vapoteurs toujours plus nombreux !