La décennie a démarré par une année inédite pour l’humanité. Oneshot Media a décidé d’aller à la rencontre des entreprises de vape pour savoir comment elles avaient vécu cette crise du Covid-19. Voici les réponses à nos questions de la société LEVEST, fabricant de e-liquides.
Interview de Stéphane BITTON, gérant de la société LEVEST
Est-ce que l’épidémie et le confinement ont engendré des changements durables pour LEVEST ?
Cette année a été très spéciale pour nous tous. Cette épidémie de coronavirus a pris le monde entier de court et chacun aujourd’hui encore cherche à trouver son équilibre. Heureusement l’agilité fait complètement partie de l’ADN LEVEST et nous avons réagi comme nous le faisons toujours en nous relevant les manches et en trouvant des solutions. De mémoire nous n’avons pas fermé un seul jour pendant le 1er confinement. Donc, non, pas vraiment de changement, mais plutôt une continuité de notre notre savoir-faire et de notre état d’esprit. Peut être un peu plus de télétravail et la mise en place d’outils collaboratifs, mais nous avions déjà pris un peu d’avance sur ce sujet.
Qu’est-il né de cette crise ?
Comme je vous le disais plus haut l’agilité est intrinsèque à l’ADN LEVEST et très rapidement au moment où cette épidémie s’est déclarée nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire et comment pouvions- nous contribuer pendant cette situation inédite en tant que fabricant ? Nous avions une usine, des chaines de production et finalement les process de fabrication d’un gel hydroalcoolique et d’un e-liquide sont assez similaires… La pénurie de gel hydroalcoolique était si importante que nous nous sommes tous mobilisés H24 pour en produire et en fournir localement (notre usine est située dans l’est près de Nancy) à des petites entreprises, des EPHAD, des collectivités… Donc ce qui est né de cette crise ? Une nouvelle marque, LABORATOIRE MATHE, dédiée aux produits sanitaires et de protection contre le virus avec ses savoir-faire et ses spécificités et qui est localisée chez nous en France.
Quels sont à votre avis les enjeux majeurs des fabricants d’e-liquides aujourd’hui ?
En fait pour moi l’enjeu majeur est plutôt national, je m’explique… Le grand constat de cette crise sanitaire, des pénuries et des dysfonctionnements qui en ont découlé était que la France n’était pas / plus en capacité de produire ce dont elle avait besoin pour sa population. Durant le 1er confinement nous n’avons pas été les seuls à fabriquer du gel hydroalcoolique , je crois que pratiquement tous les fabricants se sont mobilisés et ont participé à cet effort collectif pour palier à ce manque. C’est personnellement quelque chose dont je suis très fier. Parce nous avons démontré que les fabricants de e- liquide tellement décriés et malmenés font partie intégrante du tissu industriel français. Et j’espère très sincèrement que notre corporation en inspirera d’autres et que nous parviendrons à réindustrialiser la France, car c’est une nécessité. Si je dois plus particulièrement parler des enjeux pour les fabricants de e-liquides ce serait bien entendu d’être d’équerre avec toutes les réglementations et normes en vigueur.
Pensez-vous que l’on puisse encore innover dans la création de recettes d’e-liquide ?
En vérité on innove en permanence. C’est le propre de notre métier. Nous sommes nous-mêmes fabricants, nés d’une innovation, celle de la cigarette électronique. Chez LEVEST nous faisons de la recherche et du développement le cœur de notre activité afin que notre innovation soit constante. Je n’en dirai pas plus pour le moment, mais nous vous réservons de belles découvertes pour les mois et… les années à venir.
Quels sont les freins actuels qui vous brident dans l’évolution rêvée de votre entreprise ?
Pour moi le plus gros frein pour nos métiers c’est la TPD. Il y a comme une aberration: une directive européenne avec une application nationale pour chaque pays, l’incompréhension la plus grande est là… On devrait en déclarant son produit en France pouvoir le vendre dans toute l’Europe, c’est d’ailleurs le but de l’Europe : le libre-échange. Mais ça n’est pas le cas, car chaque pays a sa propre interprétation de cette réglementation et cela rend l’export impossible. Cette directive nous enferme plus qu’elle ne nous protège et ne nous permet pas d’avoir la croissance que nous pourrions avoir.
Un avenir sans salon professionnel est-il possible ?
Je ne crois pas non. Le salon pour moi c’est toute l’humanité de notre métier. C’est une grande fête qui fait du bien à tout le monde où on incarne nos marques, où on se serre la main, c’est un peu le point d’orgue de l’année. On travaille dur toute l’année pour avoir cette opportunité de rencontrer nos partenaires, de renforcer nos liens, de donner du sens à notre travail. Pour nous c’est un moment très important dans lequel toutes les équipes s’investissent énormément. Lors de la dernière édition à Villepinte nous avions beaucoup travaillé pour cet évènement pendant lequel nous avions d’ailleurs reçu le prix du plus beau stand, une magnifique gratification pour nos équipes… Pour moi les salons sont essentiels.
Le digital va-t-il prendre plus de place au sein de votre entreprise ?
Oui, car c’est dans l’ordre des choses. Apporter le plus de confort possible à nos partenaires lors de leurs commandes fait complètement partie de notre roadmap. Le digital est une nécessité de ce Nouveau Monde, mais à mon sens il ne remplacera pas l’humain. C’est d’ailleurs pour cela que nous continuons d’investir sur des équipes de terrain qui viennent au contact et aux nouvelles de nos partenaires. Tisser du lien est et restera toujours la clé d’un partenariat heureux.
Comment voyez-vous LEVEST en 2025/2030 ?
Je vais probablement vous surprendre, mais pas tellement différente d’aujourd’hui, j’espère peut-être un peu plus grande, mais toujours aussi humaine. Une entreprise où tout le monde se connait, se tutoie … Constituée de professionnels, de talents, de passionnés. Si elle doit grandir, je ne veux pas perdre ça, car pour moi c’est le secret de la réussite.
